La situation dans le Sud-Kivu, particulièrement dans la région de Katana (territoire de Kabare), reste extrêmement volatile malgré les pourparlers de paix en cours à Doha entre le gouvernement congolais et l'AFC/M23. Voici une analyse des développements récents :
Contexte des affrontements
Origine des tensions :
Les combats ont éclaté après une embuscade tendue par les Wazalendo (milices locales alliées aux FARDC) contre les positions de l'AFC/M23.
Les Wazalendo, majoritairement originaires du Haut Plateau de Kalehe, cherchent à reprendre des zones contrôlées par l'AFC/M23, exploitant peut-être une période de fragilité du groupe rebelle due aux négociations.
Zones affectées :
Les affrontements se concentrent autour d'Irhambi Katana, notamment à Kabamba et Mabingu, localités stratégiques proches de la Route Nationale N°2 (axe Kavumu-Katana).
Katana-centre et Kabamba, deux pôles économiques de la région, ont subi des dommages importants, perturbant les activités commerciales (marchés hebdomadaires notamment).
Dynamique militaire
Tactiques des Wazalendo :
Opèrent avec des armes légères (AK-47) et un équipement sommaire (treillis), suggérant une logistique limitée mais une connaissance du terrain.
Leur offensive reflète une stratégie de harcèlement pour affaiblir l'AFC/M23 localement.
Réponse de l'AFC/M23 :
Le groupe a lancé des contre-attaques pour reprendre les positions perdues, tout en renforçant ses positions le long de la RN2, un axe vital pour le ravitaillement et le contrôle territorial.
Impact humanitaire
Déplacements de population : Les habitants de Kabamba ont fui en masse, abandonnant leurs activités (comme le marché hebdomadaire), ce qui aggrave l'insécurité alimentaire.
Calme précaire : Bien que les combats aient diminué en fin de journée, la situation reste imprévisible, avec des risques de reprise des hostilités.
Enjeux politiques
Négociations de Doha : Les affrontements pourraient être une tentative des Wazalendo (ou de factions au sein des FARDC) de renforcer la position du gouvernement en affaiblissant militairement l'AFC/M23 avant un éventuel accord.
Divergences locales : Les Wazalendo, bien qu'alliés aux FARDC, agissent parfois de manière autonome, compliquant la coordination des efforts militaires gouvernementaux.
Perspectives
Si les pourparlers progressent, l'AFC/M23 pourrait chercher à stabiliser ses positions pour négocier en force, tandis que les Wazalendo pourraient intensifier leurs attaques pour contrecarrer ce scénario.
La communauté internationale et la MONUSCO pourraient être appelées à intervenir pour protéger les civils et éviter une escalade régionale, surtout si les combats s'étendent vers d'autres zones comme Kalehe ou Bukavu.
Conclusion : La région de Katana illustre les défis de la paix en RDC, où les dynamiques locales (milices, enjeux économiques) peuvent saper les processus diplomatiques. La stabilisation passera par un désarmement des groupes armés et une intégration politique inclusive.
