Un retour sous haute tension
Joseph Kabila, ancien président de la RDC (2001-2019), a fait son retour à Goma, ville du Nord-Kivu partiellement occupée par les Rwanda Defence Forces (RDF) et la rébellion AFC/M23. Son arrivée, confirmée par des sources proches de la rébellion mais restée discrète sur le terrain, relance les spéculations sur ses intentions politiques et militaires.
Les faits marquants :
Arrivée via le Rwanda : Kabila aurait transité par Kigali, alimentant les soupçons de collusion avec le régime Kagame.
Agenda secret : Selon des sources locales, il serait logé sous protection rwandaise et préparerait des rencontres avec :
Les chefs de l’AFC/M23 (Corneille Nangaa, Lawrence Kanyuka)
Des cadres du FCC (son ancienne plateforme politique)
Certains opposants (Moïse Katumbi, Martin Fayulu, etc.)
Visite à Rumangabo ? Des rumeurs évoquent un déplacement dans cette base militaire tenue par les RDF, où seraient entraînés des ex-FARDC ralliés à la rébellion. [Info démentie par son entourage]
Un discours qui divise
Le 23 mai, Kabila a publié (puis retiré) une "adresse à la nation" cinglante, accusant Tshisekedi de :
"Dictature" et détournement des institutions
Gestion catastrophique (dette à +10 milliards $, corruption)
Recours aux milices "mercenaires" (allusion aux volontaires Wazalendo ?)
Ses 12 propositions pour "sauver la RDC" reprennent étrangement les thèmes chers à Kigali :
✔ Retrait des troupes étrangères (sans mentionner le Rwanda)
✔ Neutralisation des groupes armés (mais silence sur le M23)
✔ Dialogue avec les voisins (dont Paul Kagame)
Réactions contrastées :
Soutiens : "Il veut sauver le Congo de la crise" (Barnabé Kikaya)
Critiques : "Son discours ignore son propre rôle dans cette crise" (universitaires, opposants)
Colère populaire : "Pourquoi ne dénonce-t-il pas les massacres rwandais ?" (réseaux sociaux)
Retour à la case rebelle ?
Plusieurs indices suggèrent une stratégie de reconquête par la force :
Symbolique militaire : Son passé de chef rebelle (AFDL) et ses visites présumées dans les zones occupées.
Alliance avec l’AFC/M23 : Son accueil enthousiaste par Nangaa et Kanyuka.
Silence sur le Rwanda : Refus de condamner l’occupation rwandaise, pourtant documentée par l’ONU.
Objectifs possibles :
Devenir interlocuteur incontournable dans d’éventuelles négociations (style "Accord de Sun City")
Détourner l’attention des responsabilités rwandaises en faisant passer le conflit pour "interne"
Préparer un retour au pouvoir via une rébellion armée ou un coup politique
Risques et scénarios
Escalade militaire : Si Kabila prend officiellement la tête de l’AFC/M23, Kinshasa pourrait lancer une opération majeure.
Fracture politique : Son rapprochement avec certains opposants divise déjà l’échiquier congolais.
Réaction internationale : La communauté africaine et l’ONU toléreront-elles un putsch déguisé ?
Conclusion :
Joseph Kabila joue une partie risquée. En s’alliant à une rébellion soutenue par Kigali, il risque de passer pour un pantheon du Rwanda plutôt qu’un "sauveur" du Congo. Mais dans l’Est instable, où beaucoup gardent la mémoire de son règne, sa stratégie pourrait trouver un écho… ou provoquer un rejet encore plus violent.