Kinshasa, 24 juillet 2025 — Alors que le Président de la République Félix Tshisekedi vient de procéder à une nouvelle série de nominations stratégiques à la tête de plusieurs institutions publiques et financières du pays, les réactions au sein même de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ne se font pas attendre. Parmi les voix qui s’élèvent, celle de Christian Lumu Lukusa, militant historique et proche du président, retentit avec gravité.
Détenu à plusieurs reprises sous le régime de Joseph Kabila pour ses engagements politiques au sein de l’UDPS, Christian Lumu Lukusa incarne cette génération de combattants de l’ombre, qui ont payé le prix fort pour la démocratie. Sur son compte X (anciennement Twitter), il a dénoncé avec fermeté ce qu’il considère comme une trahison des principes fondateurs du parti.
« Tout parti politique qui, une fois au pouvoir, déroge aux principes de la méritocratie au détriment de ses militants de la première heure, prépare sa propre chute. Car les parvenus, attirés par les privilèges, ne construisent jamais un pouvoir durable : ils fuient au premier choc, là où les vrais combattants tiennent ferme. » — Christian Lumu Lukusa (@ChristianLumu31), 24 juillet 2025
« Tout parti politique qui, une fois au pouvoir, déroge aux principes de la méritocratie au détriment de ses militants de la première heure, prépare sa propre chute. Car les parvenus, attirés par les privilèges, ne construisent jamais un pouvoir durable : ils fuient au premier… pic.twitter.com/xHHJFHcOv2
— Christian LUMU LUKUSA (@ChristianLumu31) July 24, 2025
🎓 Un avertissement inspiré d’un forum international
Lumu Lukusa affirme tirer cette leçon du Forum International sur le management des partis au pouvoir, auquel il a récemment participé. Il y défend une ligne claire : un parti au pouvoir doit construire avec ceux qui ont souffert pour son avènement, et non avec des figures parachutées, motivées par l'opportunisme.
« Un parti qui néglige ses fidèles, sabote son avenir. »
📋 Les nominations pointées du doigt
Parmi les nominations les plus controversées figurent :
🔹 Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI)
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Katumwa Mukalay Vicky – Présidente du Conseil d’Administration
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André Wameso Nkualoloki – Directeur de Cabinet Adjoint en charge des questions économiques
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Nyembwe Musungaie André – Chargé des Missions (analyses stratégiques)
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Vedoso Wayikwa Medi – Chargé de missions
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Kalenga Kazadi Roger – Porte-parole adjoint
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Ntumba Batukonke Hervé Claude – Directeur Général
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Mastaki Birindwa Blaise – Directeur Général Adjoint
🔹 Caisse d’Épargne du Congo (Cadeco SA)
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Malangu Kabedi Mbuyi – Présidente du Conseil d’Administration
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Mukeba Muntuabu Célestin – Directeur Général
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Luvuezo Tela Boyoma Christian – Directeur Général Adjoint
🔹 Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS)
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Samu Bakekolo Huguette
📜 Nominations critiquées et logiques de réseau
Parmi les personnalités récemment nommées et citées dans les critiques :
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Vedoso Wayikwa Medi, nommé Chargé des Missions au FPI, serait le beau-frère du pasteur Dallo, leader spirituel très influent de la communauté Philadelphie où prie régulièrement le président Félix Tshisekedi.
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Ce même pasteur Dallo avait publiquement exprimé sa frustration il y a quelques mois, affirmant n’avoir reçu aucune reconnaissance ni faveur du président, malgré leur proximité spirituelle.
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Il est également établi que le Directeur de Cabinet du Président, figure centrale dans les décisions stratégiques, est lui-même membre actif de l’Église Philadelphie.
Ce mélange entre réseaux religieux, nominations politiques et ressentiment exprimé publiquement alimente la perception d’un clientélisme religieux déguisé, au détriment des militants historiques de l’UDPS.
⚖️ La fracture interne à l’UDPS ?
À travers sa déclaration, Christian Lumu Lukusa ne s’attaque pas aux personnes nommées individuellement, mais dénonce un système de nomination opaque, élitiste et déconnecté de l’histoire du combat politique mené par les militants de terrain.
Cette sortie publique illustre un malaise grandissant au sein du parti présidentiel, entre les « combattants » de l’ombre et les élites technocratiques qui occupent aujourd’hui les hautes fonctions.
💬 Faut-il craindre une crise de légitimité interne à l’UDPS ? Le président Félix Tshisekedi saura-t-il recoller les morceaux entre les anciens de la lutte et les nouveaux visages du pouvoir ?
À suivre…