L’unité lulua à rude épreuve

L’artiste musicien Elisabeth Tshala Mwana a fêté samedi 31 août 2013 au Grand Hôtel Kinshasa ses 35 ans de carrière. La fête était bien à la dimension de cette immense artiste dont la musique a secoué le monde entier. Il est vrai, la République démocratique du Congo a, de tous les temps, connu de grands artistes musiciens féminins. Il est cependant tout aussi vrai qu’aucune d’elle n’a connu autant de succès planétaire que cette ancienne danseuse d’Abeti Masikini. Nous n’en voulons pour preuve que cette légende qui rapporte que, dans un pays de l’Afrique de l’Ouest, aucun spectateur ne voulait quitter la salle où Tshala Mwana donnait son concert. Elle a été contrainte à poursuivre sa prestation jusqu’aux petites heures du jour suivant qui a, du reste, été déclaré chômé et payé. Un succès qui ne s’est jamais démenti au point même d’avoir réussi à faire élire un président de la République, toujours dans cette partie de l’Afrique.

Des mécènes anonymes se sont joints à la République pour honorer cette brave dame qui a porté haut l’étendard de la République démocratique du Congo à travers sa musique. Des parlementaires et ministres de la Républiques ont honoré Tshala Mwana de leur présence, en tête desquels Rémy Musungayi Bampale, son « frère du village », Modeste Bahati Lukwebo, Geneviève Inagosi Kasongo. Cette dernière était particulièrement heureuse qu’il s’agissait bien d’honorer une dame qui fait l’honneur des dames.

Le Kasaï- Occidental absent

Des Mésopotamiens sont venus, notamment du lointain Liban, pour communier avec la Mamu Nationale. Des Congolais d’en face n’ont rien voulu rater de tel. Simaro Lutumba a sacrifié le concert de Bana OK pour communier avec sa jeune sœur. Félix Wazekwa a donné le meilleur de lui-même afin que la fête soit colorée et agréable. Verckys Kiamuangana est venu saluer la star, créatrice des œuvres d’anthologie du genre « Malu ». Kalonji Bill Clinton a sauvé l’honneur d’une coterie dont la timidité était perceptible, hormis les Bakuba qui ont administré une leçon de solidarité aux Lulua.

Elisabeth Tshala Mwana est une princesse ouest-kasaïenne. Son intronisation avait, en son temps, fait beaucoup de bruits au regard du grand succès que drainait cette grande dame mais surtout de la valeur ajoutée qu’elle a apportée à la culture lulua en particulier et luba en général. Notre peine était cependant grande de constater qu’aucun chef traditionnel lulua n’est venu soutenir la princesse. Dans sa prestation au cours de la soirée de samedi, l’artiste Tshala Mwana n’a pas manqué d’encenser Alex Kande Mupompa, gouverneur du Kasaï- Occidental qu’elle qualifiait de « pilier de Kananga ». Ironie du sort, le gouvernorat du Kasaï- Occidental n’a même pas daigné se faire représenter. Pas la moindre présence des Bayouda du Congo au Grand Hôtel Kinshasa.

Les quelques indiscrétions drainées par- ci, par-là rapportent que de nombreux cas d’absence répertoriés l’ont été tout simplement parce qu’aucune invitation ne leur a été adressée. Prétexte. Pour une aussi grande fête de famille honorant une princesse mondialement reconnue, les Lulua n’avaient pas besoin d’invitation. Ils se seraient faits violence en s’imposant dans l’organisation. Parce que c’était leur fête avant d’être la fête de tout le monde. Les uns et les autres se ressaisissent déjà, et c’est une bonne chose, même si cela sent de la récupération. La nation aurait bien voulu voir tout le monde autour de la piscine du Grand Hôtel Kinshasa plutôt qu’à Kananga. Tshala Mwana est la Mamu Naionale et non une mamu locale.
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