*Bilan 2013 et perspectives 2014. C’est à cet exercice comptable que s’est livré Augustin Matata Ponyo, le samedi 25 janvier dernier, devant la presse tant nationale qu’internationale.


 Bien que «la tâche incombera au Gouvernement de cohésion nationale», le Premier Ministre en fonction ne s’est pas empêché, lui, de tracer les perspectives pour 2014. ‘‘De manière tout aussi importante, l’année 2014 sera également marquée par une série d’événements importants. Au plan politique et sécuritaire, il faut noter la consolidation de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ; le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation de l’Etat de droit ; l’organisation des élections locales, provinciales et sénatoriales…’’, a-t-il annoncé. A ce propos, il attend l’adoption, par le Parlement, de la nouvelle feuille de route de Malumalu, pour lui apporter des moyens nécessaires à la réalisation des élections prévues, pour en 2014. La relance économique avec un taux de croissance supérieur à 9%, voire à deux chiffres, avec un niveau compatible d’inflation et le démarrage de la mise en œuvre de la stratégie de développement des parcs agro-industriels à travers le pays, sont également envisagés. Politique, diplomatie, sécurité, économie, monnaie et social de la population,…livrant le bilan des actions accomplies en 2013, le Premier Ministre a présenté des indicateurs qui, somme toute, sont au vert. Sur le plan politique, diplomatique et sécuritaire, il s’est dit satisfait, entre autres, de la victoire des FARDC sur les forces négatives à l’Est du pays, de la participation des délégués de la République aux pourparlers de Kampala et la signature de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ainsi que la tenue des Concertations nationales qui ont réuni toutes les forces vives de la Nation. Chiffres à l’appui, le Chef du Gouvernement, du point de vue économique et monétaire, a fait mention du taux de croissance de 8,5%, le plus élevé depuis 1990 ; du maintien à 1,03% à la hausse du niveau général des prix et du taux de change demeuré stable autour de 923 Francs Congolais le dollar américain. «Ce cadre macroéconomique offre ainsi l’avantage de maintenir un fonctionnement normal des institutions de la République et ce, en dépit de dépenses exceptionnelles relatives à la situation de guerre dans l’Est du pays», a-t-il indiqué. Cette stabilité du cadre macroéconomique, poursuit-il, a une relation directe avec le social des populations les moins aisées qui en sont les bénéficiaires, par rapport à la stabilité des prix. En dépit de cette satisfaction, Matata reste conscient que «le chemin est long et va requérir que les efforts soient maintenus» pour se mettre au tempo des objectifs tracés dans le cadre de la Révolution de la Modernité. Ce programme- vision du Chef de l’Etat qui veut d’une RD. Congo pays à revenu intermédiaire dans un délai raisonnable, permettant de préparer les conditions de l’émergence à l’horizon 2030.

Les portes de la primature ont été grandement ouvertes, le samedi 25 janvier, dès les premières heures de la journée, aux professionnels des médias, à la demande du Chef du Gouvernement qui tenait à s’exprimer devant la Nation sur le travail abattu. Il a fait le point sur l’année qui vient de s’achever ainsi que sur les perspectives qui s’ouvrent avec l’année nouvelle.

Au fait, des résultats engrangés en 2013, Augustin Matata Ponyo a été positif, sur toutes les lignes, quand il a dressé le bilan de son équipe. 2013 pour Matata aura été une année de tous les superlatifs, dans différents secteurs de la vie nationale. En ce qui concerne le secteur qui passe pour son point fort, entendez le secteur économique et monétaire, Matata a pulvérisé les records. Se chiffrant à 8,5%, la RD. Congo a réalisé un taux de croissance le plus élevé depuis 1970. Maintenu à 1, 03%, le taux d’inflation a été le plus bas depuis l’indépendance. Sur ce point, la RDC s’est placé en première position, en Afrique. Le taux de change demeuré stable autour de 923 Francs Congolais le dollar américain. Selon les dernières statistiques de la Banque Mondiale, le niveau de pauvreté de la RD. Congo est passé de71% en 2005 à 63% en 2012.

Les indicateurs de Matata sont donc au vert. Mais, quelle est sa potion magique ? « Ces bons résultats économiques procèdent de la mise en œuvre tant de politiques macroéconomiques saines que des mesures sectorielles et de réformes structurelles conséquentes mettant en exergue la bonne gouvernance et la transparence », a-t-il déclaré. Et de poursuivre que « de même, la combinaison harmonieuse des politiques budgétaire et monétaire a permis de contrôler l’inflation dont le taux à fin période 2013 s’est situé à près de 1% contre un objectif de 4%».

La patience pour le social

Devant ces chiffres positifs, la question lourde de sens reste le social de la population. Qu’en est-il ? Matata en appelle à la patience. «Le social a été au centre des préoccupations du Gouvernement, conformément aux instructions du Chef de l’Etat. Les efforts fournis sont considérables, mais il faut du temps pour voir les fruits tomber. En outre, comme j’ai eu à le signaler, il importe de noter la relation entre la croissance et la transformation des conditions de vie de la population dépend du niveau initial des richesses produites et de la distribution de cette richesse », estime-t-il. A l’en croire, le problème du social est partiellement résolu dans la stabilisation du cadre macroéconomique : «En ce qui concerne la relation entre la stabilité du cadre macroéconomique et le social, je voudrais souligner, encore une fois, le fait que les populations les moins aisées en sont les plus grandes bénéficiaires. En effet, lorsque les prix augmentent ou que la monnaie nationale se déprécie, ce sont ceux qui perçoivent leur revenu en francs congolais, généralement non indexé au coût de la vie, qui en payent le prix le plus fort. Les cordonniers, les enseignants, les fonctionnaires, les mamans maraichères, les étudiants savent que la stabilité macroéconomique est un facteur qui influe positivement et directement sur le niveau de vie des citoyens».

Année de victoire

Un autre motif de satisfaction pour Matata en 2013, a été la victoire des Forces armées de la RD. Congo (Fardc) sur les forces négatives dont le M23, neutralisé au début du mois de novembre. « Cette année a été le témoin de renaissance de la puissance militaire du pays et de sa capacité à assurer la défense de l’intégrité du territoire face aux manœuvres de certains acteurs sous-régionaux malintentionnés ».

Parallèlement, la machine diplomatique pour la recherche de la paix a tourné en plein régime. Parmi les résultats probants, il a épinglé la participation aux pourparlers de Kampala et la négociation de l’accord cadre d’Addis-Abeba. «2013 a, en effet, vu la voix de la République Démocratique du Congo résonner sur la scène internationale bien plus fort que celle de certains pays ennemis des intérêts de notre peuple et dont les stratagèmes mesquins sont aujourd’hui condamnés par toute la communauté internationale», relève-t-il.

Le haut fait politique, à ses yeux, n’est autre que la tenue des Concertations Nationales. Cette grande réunion des fils et filles du pays, toutes sensibilités confondues, autour de la table dressée par le Chef de l’Etat, a produit plus de six cents recommandations, balayant tous les domaines du pays.

2014 et ses perspectives

Matata Ponyo a également dressé les perspectives pour 2014, une année qui va certainement coïncider avec l’arrivée du Gouvernement de cohésion nationale. C’est donc à cette nouvelle équipe que reviendra la responsabilité de s’inscrire pour la concrétisation de ces projets. Les plus saillantes des perspectives peuvent être la consolidation de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, l’organisation des élections locales, provinciales et sénatoriales. La relance économique avec un taux de croissance supérieur à 9%, voire à deux chiffres, avec un niveau compatible d’inflation et le démarrage de la mise en œuvre de la stratégie de développement des parcs agro-industriels à travers le pays, sont également envisagés. ‘‘De manière tout aussi importante, l’année 2014 sera également marquée par une série d’événements importants. Au plan politique et sécuritaire, il faut noter la consolidation de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ; le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation de l’Etat de droit ; l’organisation des élections locales, provinciales et sénatoriales ; le renforcement de la diplomatie et de la coopération au développement par notre présence active sur l’échiquier international, la régularisation du fonctionnement de nos ambassades et postes consulaires, ainsi que le paiement des contributions internationales’’, a déclaré le Premier Ministre, Augustin Matata Poyon Mapon.

La Pros.

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Le Gouvernement

POINT DE PRESSE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE DEVANT LA PRESSE NATIONALE ET INTERNATIONALE

- Bilan 2013 & Perspectives 2014 -

Janvier 2014

Kinshasa, 25 janvier 2014

A. Introduction

Mesdames et messieurs, chers amis de la Presse, en ce début de l’année 2014, j’aimerais vous souhaiter à tous, en mon nom personnel et en celui de tous les membres du Gouvernement, les vœux les meilleurs pour vous, pour vos familles respectives et pour toute la nation congolaise ! Si le début d’une nouvelle année civile est l’occasion de présenter les vœux, ce moment nous offre aussi l’occasion de faire le point, en toute transparence, sur l’année qui vient de s’achever ainsi que sur les perspectives qui s’ouvrent avec l’année nouvelle.

Avant toute chose, permettez-moi d’exprimer mes sincères remerciements à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Joseph KABILA KABANGE, à qui je présente mes hommages les plus déférents, pour la confiance qu’il a bien voulu m’accorder afin d’assumer cette responsabilité à la tête de l’Exécutif national. Mais, surtout pour son accompagnement tout au long de 2013 sans lequel la tâche du Gouvernement serait certainement plus difficile. Les résultats atteints par votre Gouvernement depuis son investiture par l’Assemblée nationale en mai 2012 n’auraient pas été possibles sans son implication et son soutien personnels.

Après l’exercice constitutionnel de présentation et de défense du projet de loi de finances 2014, et avant d’entamer le cours de l’action publique pour cette année 2014, il m’a paru opportun de marquer un bref temps d’arrêt afin d’échanger et partager avec vous, mesdames et messieurs de la presse, notre lecture sur les jalons posés comme les fondements de notre action, les résultats engrangés ainsi que les perspectives envisagées au cours de l’année nouvelle. Pour ce faire, mon intervention portera sur les points suivants :

ï‚· La situation politique, diplomatique et sécuritaire ;

ï‚· La situation économique et monétaire ;

ï‚· La situation sociale

ï‚· Les perspectives pour l’année 2014.

B. Point sur la situation politique, diplomatique et sécuritaire

L’année 2013 a été marquée sur le plan sécuritaire, par la victoire des FARDC sur les forces négatives à l'Est du pays et en particulier le M23.

Elle a donc indéniablement marqué un tournant décisif pour l’avenir de notre Nation. Elle a en effet vu la voix de la République Démocratique du Congo résonner sur la scène internationale bien plus fort que celle de certains pays ennemis des intérêts de notre peuple et dont les stratagèmes mesquins sont aujourd’hui condamnés par toute la communauté internationale.

Elle a aussi vu le dialogue national être relancé entre les forces vives sans aucun détour ni intermédiaire, malgré les pronostics les plus défaitistes. Enfin, cette année a été le témoin de la renaissance de la puissance militaire du pays et de sa capacité à assurer la défense de l’intégrité du territoire face aux manœuvres de certains acteurs sous-régionaux malintentionnés.

Ces avancées incontestables autour desquelles s’est spontanément forgé un véritable consensus national et patriotique constitueront la pierre angulaire de la renaissance du Congo, de la consolidation de la sécurité nationale et de la restauration de l’autorité de l’Etat.

Le chemin est long et va requérir que les efforts soient maintenus, que l’attention demeure constante comme l’ont démontré les derniers tristes événements du 30 décembre 2013 et du 02 janvier 2014.

Il s’agira de rester uni face aux dangers qui ne cessent de guetter notre nation. Car ces ennemis connus du développement de la République Démocratique du Congo n’ont pas désarmé, loin s’en faut ! Je dois ici saluer l’implication de l’ensemble de la population congolaise et des forces vives de la Nation, toutes tendances confondues, ainsi que l’accompagnement de la communauté internationale qui ont été déterminants pour ces victoires politique, diplomatique et militaire.

Toutefois, comme je l’ai souligné, nous n’allons pas nous endormir sur nos lauriers, car l’essentiel n’est pas de remporter des victoires mais plutôt de les capitaliser pour la transformation de notre société trop longtemps mise à mal dans ses nobles ambitions de développement et de bien-être. L’éradication des forces négatives à l’Est va permettre de libérer les esprits et les énergies pour les consacrer exclusivement aux questions de développement.

En effet, je dois noter avec vous, mesdames et messieurs de la presse, que les efforts consentis pour la réforme du secteur de sécurité ont commencé à produire les résultats escomptés. A titre d’illustration :

1) La professionnalisation des Forces Armées se poursuit avec la formation et le renforcement de 32 régiments en matériel et équipements militaires ;

2) Un effectif important d’officiers et sous-officiers des FARDC ont été formés avec l’assistance de la coopération militaire des pays amis ;

3) Les travaux de réhabilitation d’infrastructures des centres d’entrainement, d’instruction, d’hébergement et des casernes à travers la République se poursuivent avec satisfaction dont les centres de Rwampara, Luberizi, Rwindi, Mura, Kamina et Walikale ;

4) L’hôpital militaire de Goma a été réhabilité ainsi que les camps Saïo de Bukavu et Nyamunyunzi tant en installations sanitaires et électriques qu’en adduction d’eau ;

5) Des actions disciplinaires et des enquêtes judiciaires ont été ouvertes notamment pour les cas de graves atteintes à l’intégrité physique des citoyens ;

6) Enfin, la majorité des éléments des Forces Armées disposent d’une carte d’identité militaire et sont payés par voie bancaire.

Tous ces efforts consentis ont permis de renforcer la discipline au sein des Forces Armées.

Quant au renforcement de la diplomatie, le Gouvernement a concentré ses efforts notamment pour la régularisation du fonctionnement des ambassades et postes consulaires de la République, le paiement des contributions internationales, la participation des délégués de la République aux pourparlers de Kampala et la négociation de l'accord cadre d'Addis-Abeba, cela en vue de permettre au pays de se réaffirmer sur l'échiquier international par une présence plus soutenue dans les instances internationales et la consolidation des appuis en faveur des intérêts de la République.

En matière de consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et de la réconciliation nationale, je tiens à rappeler la feuille de route suivie par le Gouvernement conformément aux orientations fondamentales de la Constitution de la République.

Sur le plan de la préparation des élections, la mise en place d’une nouvelle équipe à la CENI a permis le lancement des préparatifs pour la planification, l’organisation et la tenue des élections conformément au calendrier électoral qui devra bientôt être soumis à examen.

Sur le plan de la mise en place progressive de la décentralisation, je rappelle que le rapprochement des administrés de leurs administrations par la décentralisation se poursuit. A ce sujet :

1) En marge de la 3è session de la Conférence des Gouverneurs organisée à Kananga, un protocole d’accord relatif aux modalités de consommations des crédits d’investissement dans les secteurs à compétences exclusives des provinces a été signé entre le Gouvernement Central et les Exécutifs provinciaux, en vue non seulement d’améliorer le transfert des ressources, mais aussi d’assurer une meilleure qualité de la dépense en provinces ;

2) La finalisation de projets de lois essentielles à la mise en œuvre de la décentralisation dont celles portant programmation des modalités d’installation de nouvelles provinces et fixation des limites des provinces et de la ville de Kinshasa se poursuit au niveau de l’organe législatif ;

3) Enfin, les préparatifs sont en cours à la CENI pour la formulation et la présentation au Parlement d’un calendrier électoral permettant de procéder avec diligence à la tenue des prochaines élections provinciales, sénatoriales, municipales et locales.

Sur le plan de la sécurité des personnes et de leurs biens, l’on peut noter :

1) La mise en œuvre du plan directeur de la Police Nationale Congolaise pour la sécurisation des personnes dans les villes affectées par les phénomènes de banditisme organisé ;

2) L’établissement de contrats de performance entre le Gouvernement et les commandants des commissariats et autres unités spécialisées de la Ville de Kinshasa ;

3) L’intensification des patrouilles dans les quartiers chauds des principales villes du pays ;

4) Le renforcement de douze (12) postes frontaliers en de systèmes modernes d’identification des personnes en vue d’améliorer la sécurité et la maitrise des mouvements migratoires.

S’agissant de la réforme de l’administration publique, il est utile de rappeler ici toute l’attention que le Gouvernement y accorde en ce qu’elle constitue l’épine dorsale du fonctionnement de toutes nos institutions. En effet, aucune nation ne s’est développée sans une administration publique performante. Nous devons prendre conscience qu’il nous faut bâtir assez rapidement une administration publique à la mesure des enjeux de l’émergence du pays.

La réforme de l’Administration publique est donc nécessairement le point de départ pour la mise en œuvre de la Révolution de la Modernité. Pour y parvenir, il nous faut la réformer de manière volontariste afin de la transformer en une véritable administration de développement et de fourniture des services, d’une part, et de renforcer significativement ses capacités régaliennes, d’autre part.

Certes il s’agit d’une réforme de longue haleine, mais il y a lieu de souligner les progrès encourageants dans la mise en œuvre de cette courageuse réforme. Il y a, en effet, lieu de mentionner :

1) La bancarisation de la paie des fonctionnaires qui leur permet de toucher leur rémunération chaque mois à échéance régulière et de manière sécurisée notamment à travers le circuit bancaire en provinces comme dans les territoires ;

2) La maitrise progressive des effectifs et de la masse salariale grâce à la poursuite des opérations du recensement biométrique et de la bancarisation ;

3) La préparation du lancement de l’Ecole Nationale d’Administration pour les premières formations initiales dès 2014, au profit de jeunes cadres congolais à fort potentiel recrutés sur concours ;

4) Le rajeunissement de l’administration publique par la titularisation de 107 jeunes universitaires recrutés de manière transparente dans un processus compétitif et affectés dans les services de l’administration centrale. Cette première expérience encourageante a amené le Gouvernement à finaliser le recrutement de 500 jeunes universitaires devant être déployés dès 2014 ;

5) Le démarrage de travaux de rationalisation des primes et des salaires devant permettre de formuler une véritable politique salariale dans la fonction publique ;

6) Le lancement des études de faisabilité pour la création d’une caisse de retraite des fonctionnaires en vue de sécuriser les pensions des retraités ;

7) La modernisation du cadre juridique par l’élaboration et la transmission au Parlement du projet de loi portant statut général du personnel de carrière des services publics de l’Etat ainsi que le projet de loi organique portant organisation et fonctionnement des services publics centraux, provinciaux et locaux .

Il est particulièrement important de souligner que ces textes novateurs introduisent des obligations de qualité, d’efficience et d’évaluation des services rendus au public, avec comme corollaire l’organisation du contrôle de fonctionnement des services par un organe d’inspection et d’évaluation.

Les efforts vont donc se poursuivre pour renforcer les prérogatives institutionnelles des services compétents en matière d'investigation et de saisine de la justice, afin de structurer la lutte contre la corruption, l’impunité et de promouvoir la bonne gouvernance dans nos administrations publiques.

C. Point sur la situation économique et monétaire

Face à la persistance des risques de dégradation de l'économie mondiale, et en dépit de l'agression extérieure dont notre pays a fait l'objet, la stabilité économique a été préservée grâce à des politiques publiques ambitieuses, courageuses et appropriées. En effet, plusieurs risques ont caractérisé l’évolution de l’économie internationale en 2013. On peut notamment mentionner les menaces de « précipice budgétaire » et « d’arrêt de la politique monétaire non conventionnelle » aux Etats-Unis, le ralentissement de la croissance en Chine et dans les autres économies émergentes, l’incertitude quant à la fin effective de la récession dans la zone Euro avec la poursuite de l’austérité budgétaire, la volatilité des cours de principales matières premières (pétrole, or et cuivre).

En dépit de ces incertitudes, le Gouvernement de la République a tenu à préserver les chances d'une croissance économique soutenue au plan interne, en se dotant d'une politique économique mettant un accent particulier sur la création des amortisseurs internes de chocs. Tel est le sens à accorder au programme de Réunification de la République par voie Routière, à la relance de l’Agriculture, à la réhabilitation et construction d’autres infrastructures de base.

En effet, les réalisations de production dans les différents secteurs permettent d’estimer à 8,5% le taux de croissance au cours de cette année contre un objectif de 8,2%. Ce taux de croissance est le plus élevé depuis 1970. Il place la RDC au 3ème rang en Afrique des pays qui ont créé plus de richesse en 2013. Quant à la hausse du niveau général des prix, elle a été maintenue à 1,03% contre un objectif annuel de 4%. Ce taux d’inflation est le plus bas que le pays ait connu depuis l’indépendance, plaçant ainsi la RDC comme le top 1, c’est-à-dire le pays ayant connu le plus faible taux d’inflation en Afrique. Le taux de change moyen est demeuré stable autour de 923 Francs Congolais le dollar américain, depuis près de quatre ans. Cette stabilité reste historique et exceptionnelle. Ce cadre macroéconomique offre ainsi l’avantage de maintenir un fonctionnement normal des institutions de la République et ce, en dépit de dépenses exceptionnelles relatives à la situation de guerre dans l'Est du pays.

Ces bons résultats économiques procèdent de la mise en œuvre tant de politiques macroéconomiques saines que des mesures sectorielles et des réformes structurelles conséquentes mettant en exergue la bonne gouvernance et la transparence.

Après les années perdues de 1990 à 2000, attestées par la destruction des richesses au regard du recul de 47% du PIB réel, la RDC n’a plus droit à l'erreur. Quatre de nos neuf voisins sont déjà pays à revenu intermédiaire. Trois grâce au pétrole notamment, l'Angola, la République du Congo et le Sud Soudan. Le quatrième grâce au cuivre, la Zambie. Et la RDC a le cuivre, le pétrole, le diamant, l'or, le Coltan, les forêts, mais aussi l’eau douce, etc. !

De même, la combinaison harmonieuse des politiques budgétaire et monétaire a permis de contrôler l'inflation dont le taux à fin période 2013 s’est situé à près de 1% contre un objectif de 4%. .

Grâce à ces performances, le Gouvernement a pu initier et réaliser de nombreux projets sociaux et dans différents autres secteurs, notamment les transports et les infrastructures routières. En conséquence, les derniers chiffres de la Banque mondiale sur la pauvreté en RDC indiquent que le niveau de pauvreté a baissé, passant de 71% en 2005 à 63% en 2012, soit une diminution moyenne de 1 point de pourcentage par an.

D. Point sur la situation sociale

Le social a été au cœur des préoccupations du Gouvernement, conformément aux instructions du Chef de l’Etat. Les efforts fournis sont considérables, mais il faut du temps pour voir les fruits tomber. En outre, comme j’ai eu à le signaler, il importe de noter que la relation entre la croissance et la transformation des conditions de vie de la population dépend du niveau initial des richesses produites et de la distribution de cette richesse.

En effet, ce n'est pas parce que les économies de l'Afrique Subsaharienne réalisent, au cours de ces vingt dernières années des taux de croissance élevés en termes de production des richesses, que les conditions de vie de leurs populations sont devenues meilleures que celles des économies avancées.

En ce qui concerne la relation entre la stabilité du cadre macroéconomique et le social, je voudrais souligner, encore une fois, le fait que les populations les moins aisées en sont les plus grandes bénéficiaires. En effet, lorsque les prix augmentent ou que la monnaie nationale se déprécie, ce sont ceux qui perçoivent leur revenu en francs congolais, généralement non indexé au coût de la vie, qui en payent le prix le plus fort. Les cordonniers, les enseignants, les fonctionnaires, les mamans maraichères, les étudiants savent que la stabilité macroéconomique est un facteur qui influe positivement et directement sur le niveau de vie des citoyens.

Fort de ces arguments, le Gouvernement a lancé plusieurs projets visant l'amélioration du cadre de vie et des conditions sociales de la population. En 2013, le Gouvernement a déboursé une enveloppe de 466,5 milliards de FC pour les actions en faveur de l'éducation, de l’accès à l'eau, à la santé, à l'électricité en milieu rural, au logement décent dans un environnement assaini et aménagé selon des normes d’urbanisme moderne. L’amélioration du transport en commun, le financement de stages sportifs à l’étranger ainsi que la réforme de la sécurité sociale peuvent être également cités. Concrètement, l’on peut noter :

1) la réhabilitation de 277 zones de santé non bénéficiaires d'appui structurel ;

2) la campagne de vaccination cofinancée avec le fonds GAVI ;

3) l'acquisition des matériels et équipements médicaux, des groupes électrogènes en faveur des différentes formations hospitalières du pays ainsi que l'achat des médicaments;

4) la construction et la réhabilitation des écoles à travers la République, soit 455 écoles sur les 1000 prévues ;

5) le démarrage de la 1ère phase de construction de 1000 logements sur le site de l’ex-pépinière de Bandalungwa à Kinshasa ;

6) la prise en charge de la participation de l'équipe nationale, de nos athlètes et de nos clubs aux différentes compétitions internationales.

7) La modernisation en cours de 66 hôpitaux de référence et 330 centres de santé à travers les 11 provinces de la République par l'acquisition des matériels et équipements médicaux, des groupes électrogènes ainsi que l'achat des médicaments;

8) La poursuite de la gratuité de l’enseignement de base jusqu’au niveau de la 5ème année primaire dans toutes les provinces, à l’exception pour l’heure des villes de Kinshasa et Lubumbashi ;

9) La subvention du transport en commun avec l’acquisition et la mise en circulation de 300 bus dans la ville province de Kinshasa ;

10) La relance effective, après plusieurs années de léthargie, des activités de DAIPN avec une production initiale de 25000 poulets depuis décembre de l’année passée.

E. Les perspectives en 2014

En inscrivant son action dans la vision du Chef de l'Etat, celle de porter le taux de croissance économique annuel à deux chiffres, de le consolider de façon durable en vue de hisser dans un délai raisonnable le Congo au rang des pays à revenu intermédiaire et de préparer les conditions de l’émergence du pays à l'horizon 2030, le Gouvernement de la République met le cap sur l'avenir, sur le long terme, plus que sur le court terme et le présent. Cela sans relâcher les efforts pour améliorer le vécu quotidien du Congolais.

Il est important de rappeler que, mû par la volonté de réussir, le Gouvernement a mis l'accent, pour la mandature 2012 - 2016, sur la réalisation des six axes prioritaires du programme d'action du Gouvernement, pour permettre au pays d'améliorer ses capacités budgétaires, ses infrastructures et son attractivité.

De manière tout aussi importante, l’année 2014 sera également marquée par une série d’événements importants.

Au plan politique et sécuritaire, il faut noter :

- la consolidation de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ;

- le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation de l’Etat de droit ;

- l'organisation des élections locales, provinciales et sénatoriales ;

- le renforcement de la diplomatie et de la coopération au développement par notre présence active sur l’échiquier international, la régularisation du fonctionnement de nos ambassades et postes consulaires, ainsi que le paiement des contributions internationales.

Au plan économique et social, un certain nombre de défi nous attend :

- Poursuivre la relance économique avec un taux de croissance supérieur à 9% voire à deux chiffres avec un niveau compatible d’inflation ;

- Poursuivre la construction et la modernisation des infrastructures de base (réhabilitation des immeubles de l’Etat, réunification routière, appui au développement du site d’Inga, électrification périurbaine et rurale, création de la nouvelle compagnie aérienne, etc.);

- vaincre la modicité des disponibilités budgétaires et intensifier les efforts de mobilisation des ressources budgétaires, en vue de réaliser la vision de l'émergence du Congo prônée par le Chef de l'Etat ;

- poursuite de la construction et réhabilitation des infrastructures sociales (écoles, centres de santé, hôpitaux, logements sociaux, etc.).

Au cours de cette année, nous attendons démarrer la mise en oeuvre de la stratégie de développement des parcs agro-industriels à travers le pays. Cette stratégie répond à la volonté du Chef de l’Etat de transformer l’agriculture congolaise d’un secteur de subsistance en un véritable moteur de développement de l’ensemble de l’économie congolaise. Le développement des parcs agro-industriels permettra de résoudre de manière efficiente les problèmes auxquels le pays fait face en :

a) offrant une gamme variée de produits alimentaires sur le marché pour assurer à la majorité des congolais une alimentation équilibrée ;

b) produisant de manière efficiente et au moindre coût pour augmenter l’accès du plus grand nombre à une alimentation décente ;

c) créant des emplois stables et rémunérateurs pour réduire le niveau de pauvreté à travers le pays ;

d) réduisant significativement la dépendance du pays aux importations des biens alimentaires ;

e) créant un système efficient de production alimentaire pour permettre à la RDC de devenir un exportateur net des produits alimentaires.

Ces éléments des perspectives constituent l’essentiel de l’action gouvernementale pour 2014. Tâche qui incombera au Gouvernement de cohésion nationale qui sera mis en place conformément à la volonté et la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République.

Je vous remercie !


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