Initiée depuis le 17 février 2014, la pétition du Député national Martin Fayulu lancée contre l’Abbé Apollinaire Malumalu, Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a été déposée,  le jeudi 24 avril dernier auprès du Président du Bureau de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. Mais, seulement, nombre d’observateurs se posent des questions sur  l’avenir de cette pétition ou encore son effet réel sur la marche de la CENI.



Après deux mois et quelques jours de collecte de signatures auprès des populations, la plateforme «Sauvons la RDC» qui compte en son sein, des membres de l’opposition politique (FAC, UNC et Consorts) et de la Société civile n’ont pu atteindre le seul constitutionnel. C’est-à-dire, la barre de cent mille signatures exigées par la loi fondamentale. Par contre, les pétitionnaires ont, la semaine dernière, déposé sur la table du Speaker de la Chambre basse du Parlement, un tas de fascicules comportant 51. 192 signatures. Le Coordonateur des FAC et  initiateur de cette action,  avait expliqué au Président de l’Assemblée nationale qu’ils avaient réunis officiellement 54.192 signatures mais 51.192 ont été remises physiquement à cette autorité. Estimant que les trois autres signatures ont été emportées par les policiers. De façon tout à fait constitutionnelle, la démarche de ce groupe  de congolais tient la route. Puisque cette loi mère garantit  à un groupe d’individus organisé le droit d’initier une pétition, il va de soi que Fayulu relance  cette démarche. Sur ce point, il n’y a aucun débat ! Mais là où le bat blesse c’est dans la sphère politique. Par de  simples postulats, l’on croit savoir que la démarche de Martin Fayulu Madidi semble être vaine,  au regard non seulement de la composition des tendances politiques de l’Assemblée nationale, mais aussi des prérogatives qui lui sont dévolues. Le Parlement ne peut s’ingérer dans le fonctionnement d’une institution indépendante comme la CENI. Celle-ci n’est responsable devant le Parlement que sur le plan budgétaire, puisque le Parlement étant constitutionnellement l’autorité budgétaire des autres institutions. Et, s’il faut y réfléchir par l’absurde, c’est-à-dire, même si la fameuse pétition parvenait à filtrer toutes les voies légales qui lui bloquent le chemin, elle finira par se heurter contre la voie des Députés de la Majorité présidentielle. Cela est un secret pour personne que ces Députés-là ont montré leur inconditionnel soutien à ce Président de la CENI qui, malgré l’opposition de son église, avait pu faire un passage en force, pour réussir son come-back à la tête de cette institution d’appui à la démocratie.
Pétition pour rire ?
Est-ce Fayulu voulait-il simplement goûter aux délices de la démocratie en initiant son action ? Certaines langues sont celles qui croient  que cet élu de la circonscription électorale de la Lukunga voulait jouer au «m’as-tu vu». Il voulait faire du populisme pour augmenter son aura et, ainsi, séduire davantage son électorat. D’autres échos qui échappent des couloirs du Palais chinois de Lingwala laissent entendre que ce  Député national de l’opposition voulait s’inscrire positivement dans l’histoire démocratique du pays. Et que la suite qu’il accordait à sa pétition importerait peu. De ce fait, d’aucuns pensent qu’elle n’allait avoir aucune incidence sur  le train-train de Malumalu. Puisque pour le déboulonner, il faut que ceux qui l’ont soutenu à ce poste puisse  le défénestrer. Or, il n’en est pas encore le cas,  pour l’instant.
Dido Nsapu

Le direct
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top