* « Je réaffirme mon engagement d’accélérer la mise en œuvre des recommandations de ces assises, de façon méthodique, mais en évitant toute précipitation », répond le chef de l’Etat à ceux qui n’en peuvent plus d’attendre l’avènement de l’Exécutif de cohésion nationale



Réponse du berger à la bergère. Pour ne pas parler de la réponse du président Joseph Kabila aux politiciens et aux membres de la société civile qui attendent impatiemment l’avènement du Gouvernement de cohésion nationale annoncé il y a huit mois devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès. Tantôt prédit comme imminent, tantôt pour la session ordinaire de mars, ce cabinet tarde à venir. Là où certains avaient même misé sur la date du 30 juin pour enfin connaître la nouvelle équipe gouvernementale de la RDC, voilà que le Raïs choisit le moment de répondre à l’opinion.

Très visiblement, Joseph Kabila n’a pas la même culture que les politiciens formés dans le pur moule mobutiste. Après l’annonce faite par le Raïs devant les deux chambres du parlement réunies en congrès en octobre 2013, beaucoup d’opérateurs politiques s’attendaient à ce que le Gouvernement de cohésion nationale entre en fonction dans les prochains « jours et heures ». Mais, plusieurs mois après, ils n’ont rien vu venir. Lorsque, à la lumière d’une rencontre de la Majorité présidentielle tenue à Kingakati, les acteurs politiques candidats au Gouvernement ont gardé espoir avant de se rendre à l’évidence que l’imminence annoncée n’était pas du tout au rendez-vous. L’attente poursuit encore son cours.

LE TEMPS DU RAÏS
Profitant de son message à la Nation, le dimanche 29 juin dernier vers 20h00’, Joseph Kabila a répondu aux candidats ministres et aux forces vives. « Je réaffirme mon engagement d’accélérer la mise en œuvre des recommandations de ces assises, de façon méthodique, mais en évitant toute précipitation ». C’est de la sorte qu’en si peu de mots, le chef de l’Etat résume la situation au sujet du Gouvernement de cohésion nationale tant attendu. Comme pour dire que ce Gouvernement n’interviendra que quand le moment sera jugé opportun et non sur base des pressions des acteurs politiques et membres de la société civile.
En fait, il est question du temps du Raïs. Même s’il est vrai que la RDC ne doit pas inventer une roue qui existe depuis des lustres, il est aussi vrai que le Raïs a son temps, n’en, déplaise aux candidats Premier ministre et ministres. Car, au fur et à mesure que cette promesse tarde à venir, Joseph Kabila apprend aussi à connaître les différents acteurs qui usent également des coups en dessous de la ceinture pour parvenir à leurs desseins. Surtout lorsqu’on sait que les raisons ayant prévalu, à l’époque, en faveur du Gouvernement de cohésion nationale sont de moins en moins d’actualité, on comprend que l’imminence d’un cabinet particulier ne soit plus du tout de mise.

LA FIN DE LA RECREATION
L’occasion faisant le larron, Joseph Kabila exhorte les acteurs politiques, opérateurs économiques, la société civile et autres organisations de masse à travailler au rassemblement du peuple congolais autour de la volonté commune de raffermir le lien national, d’assurer la défense et la sécurité du territoire national, de consolider la paix et la stabilité, de mieux encadrer la jeunesse et de promouvoir une économie nationale forte et génératrice des dividendes pour le plus grand nombre. Tout ceci, sans nul doute, au nom de la cohésion nationale. Mais, le gros du message de Kabila est adressé aux forces armées de la RDC qui ont ainsi réussi à bouter l’ennemi M23 hors des frontières nationales. Chapeau bas pour les FARDC.
Dans ce cas précis, le défilé des troupes hier sur le boulevard Triomphal a valeur d’interpellation pour les forces négatives qui se sont amusées, durant des années, à écumer l’Est de la RDC. Une démonstration avec effet de dissuasion comme pour démontrer que, désormais, la RD Congo dispose d’une armée disciplinée, équipée et déterminée à défendre l’intégrité du territoire de la RDC parce qu’elle ne reculera devant rien pour accomplir sa mission. La RDC a réellement une armée capable de faire face à l’ennemi. Message certainement bien reçu par tous ceux qui pensaient faire de la perturbation de la vie des Congolais à l’Est leur cheval de bataille. La recréation est donc terminée. M. M.

« Les recommandations des Concertations nationales seront appliquées méthodiquement, mais en évitant toute précipitation », dixit Joseph Kabila

Chers Compatriotes,
A l’occasion de la commémoration du 54ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, je rends hommage aux pères de l’indépendance pour leur combat héroïque qui a permis de sortir notre pays du joug colonial et de rendre, au peuple congolais, sa dignité et la maîtrise de son destin.
Par-delà ce souvenir, la date du 30 juin est aussi une interpellation des générations présente et à venir, car elle rappelle à chacun de nous, autant qu’à l’ensemble de notre peuple, l’obligation de maintenir notre pays libre et uni et de travailler sans relâche à son émergence et à sa prospérité.
Comme vous le savez, depuis une vingtaine d’années, l’Est de notre pays a été le théâtre d’agressions, de guerres, de mouvements armés et de rébellions. Grâce à la montée en puissance de nos forces armées et de sécurité, nous y avons mis fin.
Voilà pourquoi le 30 juin de cette année est placé sous le signe d’un hommage vibrant et solennel que nous leur rendons.
Elles méritent, en effet, cet honneur pour la victoire combien décisive sur toutes les forces négatives venant de l’extérieur, celles basées à l’intérieur du pays, et sur les partisans de la division et de la soumission de notre peuple.
Cette victoire sur le champ de bataille, nous la devons au savoir-faire et à la bravoure de nos forces armées et de sécurité. Nous la devons aussi au mariage entre notre armée et notre peuple, mus par une volonté commune et une détermination à toute épreuve, de sauvegarder l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays. Nous la devons, enfin, à l’appui des amis de notre peuple à travers le monde.
La démonstration a ainsi été faite, de la plus belle manière, que la République Démocratique du Congo peut être attaquée de l’extérieur, voire trahie par certains de ses fils ; mais elle demeure grande et digne.
J’annonce solennellement à la Nation congolaise que nos forces armées ont le contrôle absolu de l’ensemble du territoire national.
En effet, depuis fin 2013, il a été mis fin à la rébellion et à la guerre dans plusieurs contrées du pays ; les mouvements terroristes qui opéraient dans le Grand-Nord, au Kivu, ont été éradiqués ; la plupart des groupes armés ont adhéré à l’ultimatum de dépôt de leurs armes. C’est ainsi que près de 4.500 éléments ont déposé leurs armes. Le processus est en cours avec les FDLR dont plus ou moins 200 éléments se sont déjà rendus.
Une fois de plus, je rappelle que tout ceci a été fait au prix de nombreux sacrifices et privations.
Afin de cristalliser et de pérenniser la reconnaissance de la nation envers ses enfants qui, sous les drapeaux, sont tombés sur le champ d’honneur, sur plusieurs fronts à travers le pays, un monument sera érigé en leur souvenir.
Seront également honorés par cette œuvre, les individus de différentes nationalités ainsi que les populations civiles qui, en dépit des sévices et au risque de leur vie, se sont comportées en véritables défenseurs de la patrie.
Quelle que soit la satisfaction légitime que nous procurent ces hauts faits d’armes, restons vigilants. Car l’ennemi nous guette et n’a pas encore lâché prise.

Mes Chers Compatriotes,
Comme en témoignent notamment les massacres du 4 janvier 1959 et l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, c’est dans la douleur que la Nation congolaise a été enfantée. Pour que notre pays acquière sa souveraineté et que son peuple retrouve sa dignité perdue, des torrents de sang et des ruisseaux des larmes ont baigné son sol et marqué la mémoire collective.
Puissent-ils, quelles que soient nos peines, quelles que soient nos divergences de vues, féconder et entretenir, en chacun de nous, l’engagement de ne jamais trahir le Congo.
La souveraineté de notre pays et la dignité du peuple congolais ne se marchandent pas ! Il en est de même de notre indépendance et de notre liberté. Elles méritent plutôt tous les sacrifices. Les préserver à tout prix est donc, pour chacun de nous, un devoir citoyen.
Ayons confiance en nous-mêmes et en notre capacité à gérer notre destin ; faisons en toute circonstance, preuve de solidarité et de cohésion nationale ; et le succès que nous escomptons pour l’avenir de notre pays sera certainement au rendez-vous.
C’est le lieu pour moi de réitérer notre message de compassion à nos concitoyens rentrés au pays dans des conditions qui révoltent la conscience humaine et que nous avons tous déplorées.
C’est aussi celui de rappeler à tous nos compatriotes vivant à l’extérieur du pays que la terre de nos ancêtres est grande et fertile, et qu’elle dispose des potentialités nécessaires à l’épanouissement d’un chacun.
Je les encourage à revenir prendre leur place au sein d’un Congo en pleine croissance, d’une société congolaise en mutation, et contribuer ainsi au développement du pays, dans la paix et la sérénité.

Mes chers Compatriotes,
Le rêve d’un Congo prospère auquel nous aspirons ne peut être réalisé qu’au prix des efforts sans cesse renouvelés.
Il y a peu, ont eu lieu les concertations nationales où nous avons pris à nouveau conscience de la primauté de l’intérêt général et convenu, en conséquence, des mesures appropriées pour travailler, à l’unisson, à l’œuvre de reconstruction nationale.
Je réaffirme mon engagement d’accélérer la mise en œuvre des recommandations de ces assises, de façon méthodique, mais en évitant toute précipitation.
J’exhorte, par ailleurs, chacun de nous, acteurs politiques, opérateurs économiques, la société civile et autres organisations de masse, à travailler au rassemblement du peuple congolais autour de notre volonté commune de raffermir le lien national, d’assurer la défense et la sécurité du territoire national, de consolider la paix et la stabilité, de mieux encadrer notre jeunesse et de promouvoir une économie nationale forte et génératrice des dividendes pour le plus grand nombre.
Il va sans dire que, chemin faisant, nous veillerons ensemble à la consolidation de notre jeune démocratie que nous avons tous l’obligation de mettre à l’abri des dérapages auxquels pourrait l’exposer toute précipitation.
Je demande donc à notre peuple de ne pas céder au chantage et d’appuyer toutes les institutions de la République, notamment la Commission Electorale nationale indépendante qui a reçu la mission d’organiser les élections dans un climat apaisé.

Mes Chers Compatriotes,
L’avenir de notre pays dépend avant tout de nous-mêmes, de notre responsabilité et de notre capacité à nous prendre en charge. Il est plus que temps que nous sachions donner à notre pays le meilleur de nous-mêmes et de ne toujours pas attendre qu’il fasse tout pour nous, à notre place.
Consolider l’Etat de droit, mais aussi faire de la société congolaise une société de devoir est donc le défi que nous sommes appelés à relever. C’est aussi le sens de la nouvelle citoyenneté à laquelle nous sommes interpellés.
Les défis, nous les avons toujours relevés, et avec succès. Parce que, depuis une quinzaine d’années, notre pays est passé par de moments difficiles que nous avons courageusement surmontés :
Quant l’unité nationale et l’intégrité territoriale ont été mises à mal, nous avons su, en nous mettant ensemble, réaliser la réunification du territoire national.
Face à l’insécurité récurrente qui, pendant plusieurs années, a miné certaines parties de notre pays, nos forces armées et de sécurité ont remporté une victoire éclatante sur l’ennemi et rétabli l’ordre et la sécurité sur l’ensemble du territoire nationale.
Pour mettre fin aux incertitudes sur le plan politique, nous avons organisé et tenu les élections successivement en 2006 et 2011, consolidant ainsi notre jeune démocratie.
Grâce aux efforts et aux nombreux sacrifices consentis par nous tous, le désordre que connaissait, depuis belle lurette, notre économie, avec une inflation à trois chiffres et une dépréciation continuelle de notre monnaie nationale, ne sont plus que de vieux souvenirs.
Ces différents défis relevés constituent des acquis. Ils doivent nous conforter dans nos efforts en cours et à poursuivre la reconstruction nationale par les grands travaux, l’amélioration des conditions de vie sociale, la réforme de l’Administration publique, le redressement de notre appareil judiciaire ainsi que l’assainissement de nos finances publiques.
Pour ma part, je m’engage à continuer à œuvrer inlassablement pour l’émergence de la République Démocratique du Congo.
A chacun de nous de prendre la mesure des efforts à fournir et de travailler, afin que notre pays soit plus beau qu’avant.
Bonne fête de l’indépendance à tous.
Et que Dieu bénisse notre pays !
Je vous remercie.
Le direct
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