* « Nous rendons cuivre, du coltan, du manganèse ..., il nous faut désormais vendre notre culture », indique le ministre Banza Mukalay.




Une première ! Historique ! Un grand coup ! Vendredi 4 juillet, dans le hall du Grand Hôtel Kinshasa, chaque chroniqueur culturel y est allé de son exclamation pour souligner la portée de la remise des prix aux artistes congolais, toutes disciplines confondues. Non sans raison. Car, d’un point de vue strictement artistique, l’initiative du Gouvernement est un signe de reconnaissance à l’endroit des artistes congolais qui, depuis des lustres, portent, entretiennent et propagent la culture congolaise. A l’international, le Congo doit aussi sa renommée au talent hors pair de ses artistes. La manifestation de vendredi dernier débordait, cependant, le simple cadre de récompense symbolique à ceux des artistes congolais qui se sont particulièrement distingués. Comme l’a si bien souligné le ministre Banza Mukalay, " tout est culture " en ce que la culture touche l’homme dans toutes ses dimensions. Mieux, la culture est pour un peuple ce que le carburant est pour un véhicule. C’est l’élément moteur. Même la Révolution de la modernité lancée par le chef de l’Etat procède de la culture. D’un point de vue économique, la culture peut tout aussi rapporter au pays dans les mêmes proportions, voire plus, que l’or, le cuivre ou le diamant. Pari réaliste et réalisable du numéro 1 de la Culture et des Arts. Bien vendue, la culture congolaise peut donc constituer une source de revenus pour le géant culturel qu’est la RDC. De la musique au théâtre en passant notamment par la sculpture, la peinture, le Congo- Kinshasa fourmille de virtuoses. Les citer serait fastidieux. A n’en point douter, sur le front de la culture, il y aura un avant 4 juillet 2014 et un après.

ALLOCUTION DU MINISTRE DE LA CULTURE & ARTS, BAUDOUIN BANZA MUKALAY
Excellence Monsieur le Ministre et représentant personnel du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Honorables, Sénateurs et Députés Nationaux, Mesdames et Messieurs, Membre du Gouvernement, et Chers Collègues,
Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, Excellences Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions
Diplomatiques,
Mesdames et Messieurs les Lauréats, Mesdames et Messieurs, distingués invités, Tout protocole respecté,
Quel plaisir ! Quel privilège mais aussi quelle joie, pour le Ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts, que je suis, de prendre la parole ce jour solennel, de célébration du "Prix National du Mérite de la Culture et des Arts", première édition.
Je voudrais, en liminaire, remercier toutes les personnalités qui ont daigné marqué de leur présence, cette cérémonie.
Je salue le Comité Organisateur pour tout le sacrifice, l’abnégation et pour leur savoir faire.
Comment ne pas saluer les heureux élus qui nous donnent l’occasion de nous rencontrer ce jour. Le Jury, qui a travaillé d’arrache pied, avec professionnalisme, pour mettre des critères objectifs et choisir des lauréats, mérite également nos remerciements et nos félicitations.
Mais c’est quoi le "Prix National du Mérite de la Culture et des Arts", première édition ?
Depuis l’aube des temps, chacun, selon ses dons et ses capacités intellectuelles, l’homme a toujours éprouvé le désir de marquer son passage sur terre par un acte d’éclat et pérenne.
Cette tradition a perduré à travers les âges sous diverses formes : par les idéogrammes, par les écrits, par l’art cinématographique, par les créations plastiques, par la pictographie, par la transmission orale ou physique des us et traditions profanes et sacrées, par l’érection de stèles et monuments, la manufacture à vocation fonctionnelle ou artistique, en somme par l’artefact, et j’en passe.
Et c’est là qu’il est donné d’imaginer tout le sens de l’effort que l’esprit humain consacre à domestiquer le temps par diverses créations de l’esprit dont, chacun a sa mesure, se sert un peu comme pour défier le temps.
A ce sujet, un proverbe forgé par les Egyptiens des temps pharaoniques, eux-mêmes confrontés à la problématique de la maîtrise du temps dit ceci :
"Si les hommes ont peur du temps, le temps, lui, par contre, a peur des pyramides et des obélisques ".
Autant dire qu’il est dans l’intérêt de l’homme de relever ce défi en renouvelant la pratique commémorative, cela par l’artifice de la rémanence, de la célébration et de la récompense, en faveur des créations spirituelles, les plus mémorables.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs
Le disant pour le Gouvernement de la République, récompenser les créateurs, c’est, tout à la fois, honorer l’âme inventive d’une nation ; c’est stimuler la culture de l’excellence ; c’est gager sur une éthique et une esthétique citoyennes, tout en consacrant toutes les libertés. Ainsi, un art qui se réveille en réveille aujourd’hui mille autres.
Ceci revient à dire que toute création d’une œuvre de l’esprit contribue à animer une civilisation. Animer, disons-nous ? Oui, animer au sens d’insuffler une âme à la société, lui donner de la vigueur, lui conférer une pérennité.
Il s’agit là d’une demande absolument vitale, à laquelle nous convient nos créateurs des oeuvres de l’esprit les mieux inspirés, ces sages de la cité dont la ligue de pensée et l’élan créatif épousent continuellement les courbes de chaque étape de l’histoire de nos communautés.
Une société doit oser s’inventer ou se réinventer chaque fois que de besoin, en misant sur le génie et la fécondité de ses acteurs culturels, sous toutes leurs déclinaisons.
Vous comprenez aisément, Mesdames et Messieurs, qu’il était de notre devoir d’initier sous l’impulsion de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur MATATA PONYO Mapon dont l’élan, l’amour et le goût du beau, du vrai et du bien ne sont plus à démontrer, le Prix du Mérite de la Culture et des Arts.
Cela pour mieux faire face aux enjeux du moment. D’abord, face à l’ambition, ô combien légitime et clairvoyante, de Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l’Etat qui, dans sa vision prospective, entend faire de la République Démocratique du Congo un véritable "pôle de l’excellence ", doublé d’un vivier de créativité.
Comment, comment dès lors imaginer un pole de l’Excellence sans l’apport des acteurs culturels ?
La révolution de la modernité qu’a lancée le Chef de l’Etat, est une approche novatrice qui ne se réduit pas qu’à la construction réhabilitation des routes, des ponts, des bâtiments et des infrastructures matérielles de toutes sortes. Elle est plus englobante que cela, plus profonde que cela.
Elle doit concerner également l’homme dans toutes ses dimensions. L’homme qui est à la fois l’objectif et le facteur de tout développement. Mais comment entraîner cet élément essentiel sans impliquer la culture ? Sans le relais des créateurs des œuvres de l’Esprit ? Eux qui savent atteindre et transformer l’âme, l’esprit. Eux qui ont toujours fait la grandeur des Etats et des Nations, depuis des temps immémoriaux, Sénèque, Tite-Live, Salluste, Cicéron, pour Rome, Platon, Socrate, Aristote ou Polybe pour la Grèce Antique, Michel Ange et Léonard de Vinci pour l’Italie renaissante ; Cervantes et Picasso pour l’Espagne ; de Bach, Goethe ou de Handl pour l’Allemagne ; de Molière, de Voltaire, de Coluche ou de Johnny Halliday pour la France ; d’Erasme pour la Hollande. On tirerait l’énumération à l’infini.
Mesdames et Messieurs
Que dire de nous-mêmes enfin ?
Nous vendons du cuivre, nous vendons du coltan, nous vendons du manganèse, nous vendons de l’électricité ; il nous faut désormais vendre, aussi nos talents, nos génies, notre intelligence, notre savoir et notre savoir-faire, bref notre culture.
C’est ainsi, c’est ainsi seulement que nous réussirons à imposer le label "RDC ", à travers le Monde, dans le rendez-vous du donner et du recevoir, cher à Léopold Sédar Senghor. Je vous remercie.

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