Face à la bataille sans merci à laquelle se livrent la Majorité et l’Udps pour l’impérium, il se développe un discours de type nouveau élaboré et soutenu, avec brio, par Nyembo Odéric, Président de l’Alliance Nationale pour la République (ANR).



 C’est la thèse de la « crise de légitimité sur fond de vide juridique ». L’ex-ministre de la Coopération du Gouvernement Tshisekedi issu de la CNS, équipe dite des vertébrés, part du principe universellement reconnu selon lequel, la fraude corrompt tout. Les élections de 2011, législatives comme présidentielle, étaient bâclées et entachées des fraudes massives. Ainsi, contrairement à Monseigneur Laurent Monsengwo qui, lui,  avait réclamé  à une certaine époque,  la vérité des urnes, Odéric  Nyembo s’interdit, pour sa part,  d’accorder le moindre crédit à toutes les Institutions nées de ces élections. Dans une réflexion, il affiche une  position est tranchée.  ‘‘Il n’y aurait  ni vainqueur, ni vaincu’’, soutient-il. Et,  à l’en croire,  une transition pourrait être  instituée à l’issue du dialogue politique  sans exclusive. Ce serait-là, l’unique manière d’appliquer la logique  de la  table rase  prévue, selon lui, dans les prescrits de  l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de  la résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’Onu.    
Une manière de dire que ceux qui sont au pouvoir actuellement, l’auraient été, peut-être,  en vertu d’une mauvaise interprétation du dernier alinéa de l’article 70 de la Constitution qui stipule que les Institutions restent en place jusqu’à l’installation effective des nouveaux animateurs élus. Pour qu’une telle disposition s’applique, il faudrait que des élections crédibles soient convoquées et organisées dans le délai de 90 jours imparti par la Constitution. Ce qui n’a pas été le cas avec les élections de 2011. Aux USA, où cette disposition s’applique sans couac, deux Présidents coexistent pendant deux mois, après l’élection qui a  lieu le 20 novembre, tous les quatre ans. Le Président américain élu prend effectivement ses fonctions le 20 janvier. Pendant que le sortant a fini d’expédier les deux mois d’affaires courantes. 
Le dysfonctionnement des Institutions
La crise de légitimité, affirme Odéric Nyembo, réside dans le dysfonctionnement des  Institutions de l’Etat. Le Parlement en RDC a deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.  Nyembo ne peut comprendre que l’Assemblée nationale, bien que mal élue en 2011, cohabite avec un Sénat illégitime et sans mandat. Il en est de même des Gouvernements provinciaux et Assemblées provinciales qui tirent leur longue existence des élections de 2006. Lucide, Nyembo, en acteur politique  chevronné, se demande s’il y a une valeur juridique dans les lois votées par des sénateurs sans mandat.
Nyembo, père du Dialogue
Comment alors sortir de la crise de la légitimité ? Le Président National de l’Alliance Nationale pour la République revendique la paternité du Dialogue politique annoncé. Apparemment, en avance sur ses collègues politiciens, Nyembo rappelle que  pendant que le débat politique en RDC était largement dominé par la convocation et la tenue des Concertations nationales, il était le seul à parler de ‘’Dialogue’’  sur les antennes de la CCTV. Avec le recul, sa capacité d’analyse et d’anticipation n’a jusque-là pas été remise en question. C’est, d’ailleurs, en grand débatteur que le vieil acteur politique, on rappelle que Nyembo est de la race de Feu  Me Kinkela Vi Kans’y, l’un des pionniers du Front Uni de l’Opposition au début des années 90, invite à la discussion les ténors de l’Udps, notamment Alex Mutanda à qui il est demandé de se faire accompagner de son Secrétaire général Bruno Mavungu et Valentin Mubake. « Je leur avais conseillé de laisser la Majorité organiser son Congrès. Malheureusement, le MLC et l’Udps  sont allés aux Concertations, quoiqu’en ordre dispersé».  
Concertations, une obstruction à l’Accord d’Addis-Abeba
Aux fins limiers de La Prospérité qui l’ont approché, Odéric Nyembo confie que son parti est le seul à vulgariser l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, signé en février 2013 entre les Chefs d’Etat de la région des Grands-Lacs. Pour la partie congolaise, dit-il, l’Accord d’Addis-Abeba, qui est le résultat d’une longue série de consultations secrètes entre acteurs sociopolitiques opposés, prévoit une réforme structurelle de toutes les Institutions de l’Etat. Entre autres, la Présidence, le Parlement, le Gouvernement, la CENI, les Gouvernements provinciaux ainsi que les Assemblées provinciales. En suivant le regard du président de l’Alliance Nationale pour la République, on comprend tout de suite qu’il annonce une sorte de  « table rase ». Le dialogue politique sans exclusive, selon lui, pourrait  bientôt être convoqué et présidé par Saïd Djinnit, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies. Tout ceci  débouchera,  à son avis,  sur un inévitable  chambardement institutionnel. C’est-à-dire,  qu’une transition serait  mise sur pied à l’issue dudit  dialogue. Car, ajoute Nyembo, ‘’la maison doit être nettoyée avant d’aller aux élections’’. Comme quoi, rien n’indique, en référence aux élections de 2011, que cette fois-ci, en 2016, si un opposant gagnait, la CENI de Malumalu le proclamerait vainqueur.
Quid des participants ?
Réputé pour ses positions tranchées, Odéric Nyembo présente deux blocs au dialogue. D’un côté, toutes les forces politiques qui participent aux Institutions avec leur chef de file Joseph Kabila (le MLC, l’UNC, l’Udps, l’Ecidé et la Majorité présidentielle) et, de l’autre, tous les acteurs en dehors. Contrairement à Sun City qui avait réservé une prime aux belligérants, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba est d’abord un traité international et, par conséquent,  supérieur aux lois nationales. Au Dialogue, les belligérants, rassure Nyembo, ne seront pas la locomotive.
Les  contours  de la transition
L’équipe de transition, souligne le Président de l’ANR, devrait être capable, en conformité avec l’Accord-cadre et la résolution 2098 du Conseil de Sécurité, d’organiser des élections transparentes, réformer l’armée  et rétablir l’autorité de l’Etat. La première personne à éjecter, subodore-t-il,  serait  l’actuel  président de la CENI. Puis,  les animateurs de la transition proviendront du Dialogue.
Révision constitutionnelle, une distraction
D’innovation à innovation, Odéric  Nyembo avance que le débat sur la révision constitutionnelle est sans objet. Du moment qu’il y a déjà un traité international qui doit aider à résoudre le problème. Pendant la transition, toute disposition qui énerve l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sera élaguée. C’est le cas du moratoire de l’Assemblée nationale sur la double nationalité qui suspend la Constitution. « Le débat sur la Constitution est une stratégie du pouvoir pour maintenir le peuple dans la sous-information. Tenez, les spéculations sur la convocation des Concertations ont fait 10 mois. C’est également 10 mois d’attente d’un Gouvernement de cohésion nationale ». Du reste, Odéric Nyembo ne comprend pas comment et surtout pourquoi des gens sans mandat pourraient se permettre de réviser une Constitution approuvée par le peuple au cours d’un référendum. Le débat, conclut-il, doit porter essentiellement sur l’Accord-cadre.
Tshisekedi malade, l’Udps en difficulté 
Abordant la question de la participation de l’Udps au Dialogue sans exclusive, Odéric  Nyembo estime que ce parti, qui a personnalisé le débat sur l’impérium d’Etienne Tshisekedi,  sera privé de sa revendication principale,  avec la maladie de son Président national. Et qu’un rétablissement éventuel de Tshisekedi comme soi-disant   ‘’Président de la République élu’’,  ne  délacerait  en rien,  la ‘’crise de légitimité’’ en RD. Congo.  

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