*« Nous n’avons pas la prétention que tout le monde doit penser comme nous, mais nous exigeons le respect du peuple souverain du Congo », déclare Lambert Mende. « Nous, membres de la Majorité présidentielle issue des élections de 2011, nous militants de la Convention des Congolais Unis (CCU) devons nous mobiliser pour empêcher les usurpateurs déchainés et leurs affidés de priver les Congolais de droits constitutionnels qui leur sont reconnus ».



 Le parti de Lambert Mende se met en ordre de bataille contre ceux qui s’opposent à la révision constitutionnelle. C’est au cours d’une matinée politique organisée pour ce faire que ce mouvement politique a donné de la voix face au sujet d’actualité brûlante qu’est le débat autour de la révision ou non de la Constitution.
La CCU, un des partis phares de la Majorité présidentielle, avec à sa tête Lambert Mende dénonce la « dramatisation à outrance même par ceux qui ne sont pas habilités ». Une matinée politique qui, du reste, a permis aux cadres et sympathisants du parti de mieux comprendre les contours de la démarche du Gouvernement dans le sens de modifier certains articles constitutionnels.
Lambert Mende et la CCU sont pour une révision constitutionnelle « dans les règles ». « Modifier la constitution selon les règles qu’elle-même définit est donc la chose la plus légale qui puisse se faire, et c’est ce que la majorité issue des élections de 2011 entend faire, en recourant au constituant originaire qu’est le peuple congolais lui-même ». Démocrate, l’initiateur de la CCU pense que « ceux qui prétendent que notre peuple est avec eux opposé à toute révision auront l’occasion d’en apporter la preuve par les résultats de la consultation référendaire ». « Nul n’a le droit d’interdire ce que la constitution autorise et aucune fraction du peuple ne peut se substituer au peuple », ajoute-t-il en substance.
Devant les cadres et sympathisants de la CCU, Lambert Mende a eu des mots justes pour condamner ceux qui militent contre la révision de la Constitution. « Ceux de nos compatriotes ou des étrangers mêle-tout qui s’évertuent à criminaliser toute initiative de révision de la constitution en RDC pèchent par ignorance ou mauvaise foi ». Et pour cause, l’autorité morale de la CCU pense que « la Constitution ne pose aucun problème constitutionnel ou légal dès lors qu’elle se conforme aux mécanismes stipulés par la constitution elle-même ». D’ailleurs, précise-t-il, « l’article 218 de la constitution autorise expressis verbis la révision de la constitution, à la condition d’être initiée soit par le Président de la République, soit par le Gouvernement, soit par cinquante parlementaires au moins, soit enfin par une pétition de 100.000 citoyens ».
Lambert Mende considère qu’il est tout à fait inadmissible que certains se permettent de présenter tout projet de révision de la Constitution comme une violation de la loi fondamentale. « Ceux qui comme certains opposants et princes d’une confession religieuse bien connue qui déclarent qu’ils n’acceptent pas quelque modification que ce soit de la constitution abusent de leur position de célébrités pour usurper la souveraineté de tout un peuple. Nous allons nous lever pour leur barrer la route ». Ainsi constate t-il que la « souveraineté du peuple congolais n’appartient pas à des coteries politiciennes, confessionnelles ou d’accointances d’intérêts économico-stratégiques ». « Il faut que les uns et les autres cessent de rêver debout : les choses dans notre pays, la RDC se feront de la manière voulue par le peuple souverain de la RDC et pas autrement », ajoute-t-il sous les applaudissements de l’assistance.
Lambert Mende rappelle que l’idée de réviser la Constitution n’émane pas de la Majorité. Déjà en 2006, certaines confessions religieuses avaient émis des réserves quant à la Constitution proposée au peuple soi disant qu’elle était inspirée des seigneurs des guerres. « Leur espoir a été celui de voir les futurs assemblées parlementaires effectuer une telle revisitation ». De ce fait, « l’intérêt national recommande de prendre en compte une approche historique, juridique et objective ».Rachidi MABANDU
PRISE DE POSITION DE LA CCU SUR LA REVISION CONSTITUTIONNELLE
Je souhaite à chacune et à chacun la bienvenue dans ce cadre et je vous remercie d’avoir bien voulu prendre part à la matinée politique que la CCU, notre parti politique, organise ce jour.
Mon propos portera sur un sujet d’actualité politique brûlante autour de la révision de la constitution du 06 février 2006 et sur les prochaines échéances électorales dans notre pays, deux points qui focalisent l’attention de l’opinion au cours de ces dernières semaines.
Sur ces deux thèmes, beaucoup de choses sont dites par trop de gens, même des gens qui ne doivent pas avoir voix à ce chapitre qui ne concerne que les Congolais. Il paraît donc utile d’éclairer les esprits à cet égard.
1. LA REVISION CONSTITUTIONNELLE
La dramatisation à outrance du débat sur la révision constitutionnelle à mi-mandat de la législature en cours dans notre pays ne se justifie pas. À cet égard, il convient de noter qu’aucun peuple dans aucun pays de la planète terre n’est régi en ce 21ème siècle par une constitution qui ne contienne pas des mécanismes pour sa révision ou sa modification.
Ceux de nos compatriotes ou des étrangers mêle-tout qui s’évertuent à criminaliser toute initiative de révision de la constitution en République démocratique du Congo pèchent par ignorance ou mauvaise foi. En principe, la révision de la constitution ne pose aucun problème constitutionnel ou légal dès lors qu’elle se conforme aux mécanismes stipulés par la constitution elle-même.
La constitution de 2006 ayant elle-même autorisé sa révision, il est tout à fait inadmissible que certains se permettent de présenter tout projet de révision de la constitution comme une violation de la loi fondamentale.
Quoiqu’en pensent les pourfendeurs dénués d’objectivité, un texte constitutionnel qui est toujours le reflet d’une situation ou de circonstances particulières, n’est pas un dogme intangible.
C’est le caractère toujours perfectible de l’œuvre humaine qui justifie la sagesse du constituant de 2006 lorsque, en toute modestie, il a inscrit dans la loi fondamentale la possibilité de revisiter les dispositions de cette dernière ainsi que les mécanismes et procédures à respecter à cette fin.
Ces mécanismes à respecter pour révision sont définies par les articles 218 et 220 de la constitution.
L’article 218 de la constitution autorise expressis verbis la révision de la constitution, à la condition d’être initiée soit par le Président de la République, soit par le Gouvernement, soit par cinquante parlementaires au moins, soit enfin par une pétition de 100.000 citoyens.
Ceux qui comme certains opposants et princes d’une confession religieuse bien connue qui déclarent qu’ils n’acceptent pas quelque modification que ce soit de la constitution abusent de leur position de célébrités pour usurper la souveraineté de tout un peuple. Nous allons nous lever pour leur barrer la route.
La souveraineté du peuple congolais n’appartient pas à des coteries politiciennes, confessionnelles ou d’accointances d’intérêts économico-stratégiques. Il faut que les uns et les autres cessent de rêver debout : les choses dans notre pays, la République Démocratique du Congo se feront de la manière voulue par le peuple souverain de la République Démocratique du Congo et pas autrement.
Pour justifier l’injustifiable, certains déclarent s’insurger contre « des révisions trop répétitives de la constitution. La question que nous posons est celle de savoir s’il existe un calendrier obligatoire pour introduire une révision constitutionnelle.
Et dans l’affirmative, qui en fixe la teneur ? On entend aussi d’autres déclarer qu’on ne doit pas changer les règles d’un jeu en plein match.
Mais quand peut-on dire que le match a commencé en matière électorale ? Pour nous, le match électoral commence avec la convocation des électeurs par la Commission électorale nationale indépendante et se termine avec la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.
Pour l’élection présidentielle qui hante tant les esprits, la loi prévoit la convocation des électeurs 90 jours avant la fin du mandat du président en exercice.
Nous ne voyons donc pas au nom de quoi quelques concitoyens et certains étrangers s’adjugent le droit de nous interdire d’envisager une révision constitutionnelle deux ans et demi avant la fin du mandat du Président de la République en place.
Nous, membres de la Majorité issue des élections de 2011, nous militants de la Convention des Congolais Unis (CCU) devons nous mobiliser pour empêcher les usurpateurs déchainés et leurs affidés de priver les Congolais de droits constitutionnels qui leur sont reconnus.
Nous n’avons pas la prétention que tout le monde doive penser comme nous mais nous exigeons le respect du peuple souverain du Congo.
La nécessité de revisiter certaines dispositions de la constitution dans le respect de cette dernière a été exprimée par ceux qui se font aujourd’hui les champions de l’immobilisme en cette matière et qui, partant du fait que le texte soumis au peuple en 2006 était le fruit d’un consensus entre les groupes belligérants avaient dit « expressis verbis » leur espoir de voir les futurs assemblées parlementaires effectuer une telle revisitation. L’intérêt national recommande de prendre en compte une approche historique et juridique objective de même que les impératifs de la stabilité et de la paix durable qui s’instaurent si laborieusement mais qui restent lourdement menacées par la fragilité du tissu sociopolitique congolais.
À cet égard, la Majorité présidentielle estime qu’il serait de bonne politique que des élus du peuple congolais puissent apporter une contribution à une constitution que l’on doit à la juxtaposition asymétrique des intérêts particuliers des seigneurs de guerre pas toujours représentatifs.
Pour convaincre leurs auditoires, ceux qui s’opposent à la révision brandissent l’article 220 de la Constitution de 2006 qui a verrouillé quelques dispositions interdites à la révision. Comme dirait un certain Monsieur de Lapalisse, le fait qu’il y ait des dispositions verrouillées de la constitution est la preuve qu’il y en qui ne le sont pas et qui sont modifiables.
Dans un amalgame indigne et déloyal, ils se livrent à un véritable procès d’intention contre notre Majorité et son Autorité Morale, le Président Joseph Kabila Kabange.
Modifier la constitution selon les règles qu’elle-même définit est donc la chose la plus légale qui puisse se faire, et c’est ce que la majorité issue des élections de 2011 entend faire, en recourant au constituant originaire qu’est le peuple congolais lui-même. Ceux qui prétendent que notre peuple est avec eux opposé à toute révision auront l’occasion d’en apporter la preuve par les résultats de la consultation référendaire.
Nul n’a le droit d’interdire ce que la constitution autorise et aucune fraction du peuple ne peut se substituer au peuple.
2. LE PROBLEME DES ELECTIONS
Depuis que notre pays, la RDC, a opté pour la démocratie, essentiellement dans sa dimension des élections comme mode unique de désignation aux différentes charges publiques, force a été de constater d’expérience que ce système politique a un coût et que le processus est onéreux, surtout pour un pays post conflit où les besoins sociaux de base ne sont pas encore satisfaits pour la grande majorité des populations.
La Majorité à laquelle le peuple congolais a confié les rênes du pays en 2006, puis en 2011 sait ce qu’il en coûte de faire éclore et entretenir un système démocratique.
Nous avons, de commun accord fait le choix démocratique de confier l’organisation des élections à une institution citoyenne indépendante aussi bien du gouvernement que des groupes d’intérêt de toutes sortes en ce compris l’opposition ou les confessions religieuses.
C’est la CENI qui regroupe en son sein des membres de la majorité, de l’opposition et de la société civile. Nous avons pris acte du premier chapitre du calendrier électoral établi en toute indépendance, comme le veut la loi en vigueur en RDC.
Il concerne les élections locales, communales et municipales qui sont l’expression la plus tangible de la démocratie à la base dans notre pays aux dimensions continentales qui sort à peine de plusieurs décennies d’instabilité.
Le but poursuivi est de rattraper dans un premier temps les retards accumulés depuis 2006 et qui ont entraîné des arriérés électoraux en l’espèce. Il s’agissait également de minimiser autant que possible les coûts relatifs aux scrutins.
Parmi les deux hypothèses présentées à nos intelligences par la CENI pour réduire les coûts exorbitants des élections provinciales prévues peu après les élections locales, la Majorité s’est prononcée en faveur de celle qui prévoit une élection au suffrage universel indirect des députés provinciaux.
En 2006, les députés provinciaux étaient élus par le même corps électoral que les députés nationaux par un suffrage universel direct dont les coûts amenuisent d’autant plus les moyens à affecter aux secteurs de la sécurité, de la reconstruction et du social.
Il s’agit pour nous d’institutionnaliser des modus operandi que nos ressources humaines, budgétaires et logistiques permettent de soutenir.
Seule la méconnaissance des réalités peut faire croire que la RDC, notre pays, peut se permettre d’organiser quatre élections directes aux niveaux local, provincial, législatif national et présidentiel.
En la matière, il n’y a pas qu’à vouloir ce type d’élections « Rolls Royce ». Encore faut-il pouvoir. Et nous ne le pouvons pas.
Nous refusons à ce sujet de continuer indéfiniment à soumettre nos élections, exercice de souveraineté par excellence à la charité internationale. C’est aussi une question de réalisme eu égard aux avatars que nous avons vécu en 2006 et en 2011 du fait de cette dépendance.
Notre pays reste à reconstruire et le devoir des gouvernants doit être de savoir procéder à des allocations de moyens qui ne condamnent pas cette reconstruction à la portion congrue.
Notre conviction est que nous n’avons pas le droit d’engloutir toutes nos ressources dans des types de scrutins onéreux. C’est un choix de bon sens.
Ceux qui s’amusent à nous vilipender et de nous noyer dans des interpellations comminatoires sur de vagues soupçons de manipulation et de violation de la constitution dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016 se trompent d’époque et de cible.
Cinquante quatre ans après l’indépendance, il faut reconnaître au peuple congolais le droit de décider sans chaperon sur les affaires de leur pays.
À ce propos, c’est au peuple congolais ou à tous ses représentants du au parlement, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, que revient la décision sous forme soit de révision de la constitution sur la matière ou d’amendements à la loi électorale à cet effet.
En tout état de cause, il n’est pas interdit au parlement de réfléchir, décider ou soumettre au peuple par référendum des questions aussi capitales pour la consolidation de notre système démocratique.
Nous voulons arriver à une adéquation entre un système électoral efficace mais à un coût abordable et qui n’aliène en rien la souveraineté du pays.
On ne voit pas en quoi chercher une pareille adéquation puisse être considéré comme une atteinte aux Intérêts Nationaux.
Cela relève simplement, encore une fois, du bon sens en ce que le suffrage indirect évite au pays de se payer des élections Rolls Royce.
Tout le monde en convient. Il sied à cet égard de dire à ceux qui estiment qu’un référendum coûterait « aussi cher sinon plus que des élections provinciales au suffrage universel direct », qu’en couplant, comme le suggère la majorité, les élections locales avec le référendum, ce dernier reviendrait à un coût zéro, une éventualité techniquement inenvisageable avec des élections provinciales au suffrage universel direct.
La nature du suffrage n’est pas un dogme, loin s’en faut. Elle n’est pas à confondre avec la légitimité du pouvoir. Aucun des schémas à l’étude actuellement ne stipule que l’élection du Président de la République relèvera dorénavant des députés, qu’ils soient nationaux ou provinciaux.
Disons aussi, au passage, que même dans certaines vieilles démocraties qui nous impressionnent par leur stabilité, plusieurs rôles politiques ne sont pas forcément pourvus par une élection au suffrage universel direct.
Pour certains de nos collègues acteurs politiques, toute réflexion est proscrite dès lors qu’il s’agit d’une initiative ou d’une idée émanant du Gouvernement ou de sa majorité.
Je les engage à faire l’effort patriotique de dépassionner ce débat et regarder la réalité en face.
Faire des choix institutionnels efficients et offrir dans le même temps au peuple congolais des élections crédibles tout en le gratifiant des commodités découlant des économies générées par la réduction des coûts peut faire débat, mais ne devrait pas être une cause de rupture.
Il faut résister à la solution de facilité qui consiste à vouloir importer et imposer des schémas institutionnels prêt-à-porter.
On ne peut passer sous silence la corrélation entre un système politique et son environnement. Pour ne l’avoir pas compris, beaucoup de Libyens, d’Irakiens ou de Somaliens se mordent les doigts aujourd’hui.
Kinshasa, le 2 Août 2014
Lambert MENDE OMALANGA

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