Les déplacements de Tshisekedi, leader de l’Opposition congolaise, sont rarissimes. La plupart du temps c’est le président de l’UDPS qui reçoit ses hôtes chez lui à Limete. Une fois n’est pas coutume, le leader du Rassemblement s’est déplacé ce mardi 6 décembre pour rencontrer les évêques de la CENCO. Ce déplacement risque d’être décisif pour donner le go aux négociations directes entre la Majorité présidentielle et le Rassemblement afin de conjurer la perspective apocalyptique du 19 décembre.

C’est sans doute aussi pour des raisons de confidentialité que la rencontre entre Étienne Tshisekedi et la CENCO a été délocalisée. Car les discussions entre le Rassemblement et la CENCO ont porté essentiellement sur le début, le format, la durée et l’objet sur le nouveau dialogue appelé vrai Dialogue par le Rassemblement.
Le cadre des catholiques a été aussi choisi pour aborder des questions complexes et sensibles qui peuvent saper la cohésion du Rassemblement. Notamment celle relative à l’authenticité des certains documents du Rassemblement transmis à la CENCO. Cette question avait laissé percevoir des sons discordants entre cadres du Rassemblement. Kabila veut y voir clair. Et en a fait la demande à la CENCO.
La rencontre entre Étienne Tshisekedi et les évêques, 24 heures après seulement avoir été reçus par le président de la République, montre l’urgence à trouver une solution efficace et durable à la crise actuelle. Lucide, le président Kabila sait que l’Accord politique de la Cité de l’UA n’a pas résolu la crise politique née de la non-organisation des élections dans le délai constitutionnel. Il a décidé de prolonger la mission de bons offices de la CENCO afin de parvenir à un plus large consensus politique prenant du coup son propre camp, qui avait déjà conjugué la médiation au passé, à contre-pied.

Au crépuscule de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel, Joseph Kabila opte donc pour des négociations directes en dépit de l’Accord politique du 18 octobre. C’est du réalisme politique. Ce dernier risque de ressembler à l’Accord de l’hôtel Cascade en RSA entre Jean-Pierre Bemba et Joseph Kabila. En dépit du fait qu’il était soutenu par la Majorité présidentielle d’alors, il fut balayé par l’Accord global et Inclusif, duquel découle l’actuel cadre juridique, institutionnel et politique. Jean-Pierre Bemba ne fut pas nommé Premier ministre de Kabila avec l’Accord Cascade. Le premier ministre Samy Badibanga risque de subir le même sort. Son gouvernement annoncé pour ce mardi ne sortira pas. Preuve que les négociations directes qui se profilent entre le Rassemblement et la Majorité ont sérieusement compromis sa primature.

Joseph Kazadi


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