*Au final, c’est la liste Samy Badibanga qui emporte la mise : 9 membres du gouvernement, dont 6 ministres et 3 vice-ministres. Preuve, s’il en était, de la valeur politique de l’ancien président du groupe parlementaire UDPS & Alliés qui, quoi que l’on dise, occupe une position importante sur l’échiquier politique congolais. Rien de ce qui concerne l’avenir de la RDC ne pourra, désormais, se faire sans lui, ni contre lui.

Il y a peu, au lendemain du discours du président Joseph Kabila devant le congrès au cours duquel il a annoncé la nomination d’un nouveau gouvernement et la formation d’un nouveau gouvernement, une sorte de guerre était lancée contre le Premier ministre sortant pour lui dénier tout leadership sur l’opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016. L’on a ainsi vu certains analystes contester à Samy Badibanga, le droit de représenter la moindre frange de l’opposition politique congolaise. Selon des personnes trop clairement pas au fait de la réalité politique, c’est Vital Kamerhe qui serait le chef de file de l’opposition signataire de l’Accord de la cité de l’Union africaine. Au final, à la proclamation du gouvernement Tshibala, il est clair que le chef de l’exécutif sortant remporte une éclatante victoire sur son rival, désormais, groggy.

Le nouveau gouvernement compte en son sein au total de neuf membres – six ministres et trois vice-ministres – issue de la liste présentée par Samy Badibanga pour compte de l’opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016. Voilà qui clôt un débat surréaliste à sens unique qui tendait à présenter Vital Kamerhe comme le chef de file de cette famille politique. Ce dernier est, d’ailleurs, le plus grand perdant de cette bataille.

Redistribution des cartes

En effet, sur 59 membres, son parti UNC n’a obtenu qu’un seul poste, celui de ministre d’Etat en charge du Budget avec Pierre Kangudia, qu’il occupait déjà dans le gouvernement Badibanga. Le même Badibanga qui avait offert au parti kamerhiste un total de trois postes, avec, outre le Budget, le Commerce extérieur (avec le beau-frère de Vital Kamerhe, le Député de Walungu, Aimé Boji Sangara) ainsi que le poste de vice-ministre de la Justice avec le Député de Lubero, Edouard Kiove. Le leader de l’UNC affiche, dès lors, un profil bas.

En fait, la réalité des choses se présentaient de façon claire. A chaque étape du dialogue, l’opposition se donnait un leadership de circonstance. Ainsi, lors des travaux préparatoires de l’Hôtel Béatrice, elle s’était choisi Jean Lucien Bussa comme porte-parole. Son mandat s’est arrêté avec la fin des travaux préparatoires. Une fois débuté le dialogue de la cité de l’UA, elle a élu Vital Kamerhe et Samy Badibanga respectivement aux fonctions de co-modérateur et co-modérateur adjoint. Ces fonctions ont pris fin avec le premier dialogue. Et c’est tout logiquement que le Premier ministre issu de ce forum assure le magistère incontestable sur la famille politique tout comme le chef de l’Etat est le chef de file de sa famille politique. Il est de ce fait devenu l’autorité morale de l’opposition signataire, pour reprendre la terminologie en vogue dans le landerneau politique congolais.

Poids

Curieusement, à l’issue du dialogue de la CENCO, Vital Kamerhe a souhaité aller voir le nouveau Premier ministre Bruno Tshibala dans le cadre de ses consultations sans se référer à la plénière de l’opposition dans laquelle les proches de Samy Badibanga sont toujours majoritaires, et sans associer le chef de l’exécutif sortant, qui est l’autorité morale du groupe. L’on a ainsi entendu les proches de Vital Kamerhe, dont Gaston Dyndo, particulièrement remonté, expliquer dans toutes les langues du monde, que c’est seule la liste présentée par le chef de l’UNC qui compte. Mais, au final, c’est la liste Samy Badibanga qui emporte la mise : 9 membres du gouvernement, dont 6 ministres et 3 vice-ministres. Preuve, s’il en était, de la valeur politique de l’ancien président du groupe parlementaire UDPS et Alliés qui, quoi que l’on dise, occupe une position importante sur l’échiquier politique congolais. Rien de ce qui concerne l’avenir de la RDC ne pourra, désormais, se faire sans lui, ni contre lui.

B.M/CP
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