Le samedi 23 septembre, au siège du Synecat à Kinshasa, la Synergie des syndicats des enseignants de l’EPSP, réunis en assemblée extraordinaire, a confirmé la radicalisation de la grève des chevaliers de la craie blanche. Le gouvernement n’a pas tenu parole : le salaire de l’enseignant du mois de septembre n’a fait l’objet d’aucune augmentation. L’argument-clé brandi par l’assemblée plénière des enseignants.

" A ce jour, la paie des salaires du mois de septembre n’a subi aucune augmentation telle que promise par le gouvernement au regard du taux budgétaire prévu par la Loi des Finances 2017 ", a déclaré le porte-parole a.i de la synergie, Nguizani Stéphane.
D’où la décision de la poursuite de cette grève prise par les enseignants membres de la synergie jusqu’à la satisafaction totale de leurs revendications. Comme le lundi passé, il est demandé aux enseignants de rester à la maison et aux parents de garder leurs enfants chez eux. Le rendez-vous est fixé au 05 octobre, à l’occasion de la journée internationale de l’enseignant, pour l’évaluation de ce mot d’ordre de grève.
Dans l’entre-temps, ils exigent " la réouverture des négociations pour la prise en compte du tableau barémique simulé au taux budgétaire de 1425 francs congolais le dollar avec le respect de la tension salariale de 1 à 10. "
Car, a soutenu le secrétaire général adjoint du synecat, Nguizani Stéphane, le constat est amer. On condamne l’enseignant à une vie de misère, de précarité et de mendicité sinon de clochardisation. Et cela, au risque de compromettre le système éducatif de la RDC.

LE SCHOOL BUSINESS
Une enseignante de l’école primaire qui a requis l’anonymat, a dénoncé le système éducatif de la manière suivante : "l’enseignement est pris en otage par une minorité qui dicte sa loi. Les uniformes sont vendus à un prix exorbitant. Dans certaines écoles de la capitale, il est vendu à l’école à 50 dollars américains sous la bénédiction de certaines églises et sous le regard complaisant du gouvernement. Et les associations des parents qui devaient défendre les intérêts et des parents et des élèves, ont pris goût à ce jeu. Qui plus est, elles préfèrent se placer au cœur de ces enjeux financiers.
Selon la même enseignante, " Les fournitures scolaires qui ne comprennent généralement qu’un cahier de communication et un journal de classe reviennent à 20 dollars américains. Les frais de scolarité, ceux fixés par le gouvernement exclus, s’élèvent à 400 ou 500 dollars américains. Les acomptes, eux, fixés à 300 USD. "
Un autre enseignant, lui, a stigmatisé ce qu’il a appelé l’école business. L’argent est mis en avant au détriment de la qualité dans certaines écoles. Mais, le danger, c’est que de plus en plus, elles saignent des parents qui sont obligés à débourser toujours plus. Il faudra que le gouvernement intervienne. C’est le but de notre mouvement. Permettre à l’ensemble de la communauté de prendre conscience de ce phénomène qui détruit le système éducatif.
Il y a un grand fossé entre ces écoles dites à forte motivation et les autres qui sont considérées comme percevant une faible motivation. C’est à l’Etat que revient le rôle d’équilibrer les choses, a-t-il affirmé.
Un conseiller pédagogique a souhaité, lui, que le gouvernement prenne les choses en mains. Qu’il réglemente le secteur. Surtout en ce qui concerne les frais, ils sont de plus en plus exorbitants.
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