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Très discutée au niveau des Concertations nationales et finalement formalisée en résolution, la libération des prisonniers politiques vient de prendre du plomb dans l’aile. En effet, à la lecture des préalables fixés par l’ordonnance présidentielle du mercredi 23 mars 2013, les observateurs constatent que tous les candidats proposés par les « Concertateurs » à la grâce présidentielle, notamment Diomi Ndongala, Me Firmin Yangambi, Muhindo, Kutino Fernando, Eric Kikunda… à l’exception de Jacques Chalupa, sont recalés.

Pour le cas Diomi par exemple, non seulement il n’est pas encore jugé mais en plus, l’infraction pour laquelle il est poursuivi, à savoir le viol, entre à la fois dans la rubrique des « violences sexuelles » et dans celle de « crime contre l’humanité ». Quant à Firmin Yangambi, Muhindo, Kutino, Eric Kikunda et tant d’autres, déjà condamnés pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, leur sort est plus que jamais scellé.

Tous ceux qui, surtout au sein de la classe politique, s’attendaient à ce que la cohésion nationale se manifeste aussi par leur sortie de prison, doivent déchanter. L’on s’interroge, dans plusieurs cercles politiques et sociaux, sur ce qui paraît comme une inadéquation entre l’ordonnance présidentielle portant mesure de grâce collective et la promesse du Chef de l’Etat de procéder à la libération des prisonniers politiques, lancée aussi bien lors de la clôture des Concertations nationales, le 05 octobre 2013, qu’au cours de son discours du mercredi 23 octobre devant les deux Chambres du Parlement réunies en « Congrès ».

Doit-on comprendre par là que Joseph Kabila a rejeté la Résolution portant libération des prisonniers politiques ? Ou s’agit-il , de la part des « Concertateurs », d’une mauvaise lecture des griefs ayant conduit en prison Eugène Diomi, Firmin Yangambi, Muhindo, Kutino Fernando, Eric Kikunda et consorts ? En tous les cas, la porte est fermée aux citoyens que les participants aux Concertations nationales avaient placés sur la liste non exhaustive des prisonniers politiques, citant à titre indicatif l’échantillon le plus connu des Congolais.

Ce signal controversé de l’autorité morale de la Majorité Présidentielle exige une clarification de la part des membres de l’Opposition qui ont accepté de prendre part aux Concertations nationales. Ils devraient notamment expliquer à l’opinion nationale comment ils n’ont pas pu faire traduire en actes le deal conclu avec leurs « alliés » d’un mois au sujet de la libération des prisonniers politiques, de la levée de la mesure portant interdiction de diffusion pour certains médias fichés comme anti-pouvoir, et peut-être, demain, d’un gouvernement qualifié tantôt de « large ouverture nationale », d’ « union nationale » et finalement de « cohésion nationale ».

D’aucuns se demandent si l’Opposition ne risque-t-elle pas de se faire rouler dans la farine, après avoir apporté à la famille politique du Chef de l’Etat la caution morale dont elle avait grandement besoin pour atténuer les effets de la crise de légitimité au sein de la communauté nationale. La suite des événements ne va pas manquer de démontrer à tous si la politique de la « chaise pleine » a été payante.
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