Accusés d'avoir soudoyé des témoins, 4 de ses proches aux arrêts depuis le week-end ; mais le transfèrement très rapide à la CPI du député national Fidèle Babala par le gouvernement étonne de nombreux observateurs

Fidèle Babala Wandu, député national de son état et Secrétaire général adjoint du MLC (Mouvement de Libération du Congo) rejoint d'ici là le chef de son parti, Jean-Pierre Bemba Gombo, en détention à La Haye depuis le 3 juillet 2008.

L'élu de la Tshangu à Kinshasa a été appréhendé dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre 2013 ici à Kinshasa, son lieu de résidence, sur base d'un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI).

Hier dimanche, la nouvelle de l'arrestation de ce haut cadre du MLC s'est répandue comme une traînée. Elle a ensuite été confirmée par les autorités politiques locales et les instances du MLC. La présence de ce parlementaire au Parquet général de la République a été attestée par plusieurs témoins avant son transfèrement à La Haye (Pays Bas), siège de la CPI.

Fidèle Babala est suspecté de subornation des témoins dans l'Affaire qui oppose JP Bemba au Procureur de la CPI. Il n'est pas le seul proche du Sénateur JP Bemba dans cette situation. Me Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo et le témoin cité à comparaître par la défense, Narcisse Arido, ont été respectivement arrêtés en Belgique, aux Pays-Bas et en France.

C'est depuis le 20 novembre dernier que le juge unique de la Chambre préliminaire II de la CPI, Cuno Tarfusser a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Fidèle Babala, de Me Aimé Kilolo, de Jean-Jacques Mangenda et de Narcisse Arido.

Ils sont poursuivis pour atteintes présumées à l'administration de la justice dans le dossier de la situation en RCA déférée en 2004 par le gouvernement centrafricain à la CPI. Les mêmes charges du juge Cuno ont été signifiées aussi à JP Bemba dont le procès a été ouvert le 22 novembre 2010 devant la Cham

novembre 2010 devant la Chambre de grande Instance, après l'enquête du Procureur Ocampo en mai 2007, pour deux charges de crimes contre l'humanité et trois charges de crimes de guerre, confirmées en date du 15 juin 2009 au niveau de la Chambre préliminaire.

L'émoi est total du côté du MLC avec cette nouvelle relative au mandat d'arrêt pour subordination des témoins. Les partisans du Chairmain s'attendaient à une bonne évolution de ce dossier en cours à La Haye.

Un de ses fidèles avait fait allusion sur un plateau de télévision émettant de Kinshasa un acquittement d'ici la fin de 2014 de l'ancien Vice-président de la RDC lors du système 1+4. D'après lui, plusieurs témoignages n'arrivaient pas à établir la responsabilité de JP Bemba dans les crimes perpétrés en RCA lors des affrontements entre l'Armée locale à l'époque d'Ange-Félix Patassé et les rebelles menés par François Bozizé parvenu au pouvoir et présentement mis à l'écart.

Il était entrain de commenter les informations à sa disposition sur le passage du 34ème témoin cité par la défense qui a fait sa déposition le 14 novembre dernier.

La tournure prise par le dossier du Chairman avec ces nouvelles charges a troublé plusieurs de ses sympathisants qui croyaient à l'implication des autorités politiques locales dans l'Affaire JP Bemba de manière à obtenir la libération de ce dernier dans le meilleur délai.

Dommage, le fameux rapprochement obtenu avec le MLC au nom de ce deal et ayant permis la tenue des concertations nationales dans l'entendement du régime en place ne manquera pas d'enregistrer un coup. Du moins si les sociétaires de ce parti continuent à se référer à JP Bemba.


Communiqué de la CPI

Arrestation de quatre suspects pour subornation de témoins ; Jean-Pierre Bemba Gombo suspecté des mêmes charges Les 23 et 24 novembre 2013, les autorités néerlandaises, françaises, belges et de la République Démocratique du Congo ont procédé à l'arrestation de quatre suspects pour des atteintes présumées à l'administration de la justice dans le contexte de l'affaire Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo, suite à un mandat d'arrêt délivré par le juge unique de la Chambre préliminaire II de Cour pénale internationale (CPI), M. le juge Cuno Tarfusser.

Ce mandat d'arrêt, pour les mêmes charges, a également été signifié à Jean-Pierre Bemba Gombo au quartier pénitentiaire de la CPI où il est détenu depuis le 3 juillet 2008.

M. le juge Cuno Tarfusser avait, le 20 novembre 2013, délivré un mandat d'arrêt à l'encontre de Jean-Pierre Bemba Gombo, son conseil principal Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo (membre de l'équipe de la défense de M. Bemba, chargé de la gestion des dossiers de l'affaire), Fidèle Babala Wandu (membre du Parlement congolais, Secrétaire général adjoint du Mouvement pour la Libération du Congo), et Narcisse Arido (témoin cité à comparaître par la Défense).

Le juge unique a considéré qu'il y a des motifs raisonnables de croire que les personnes susmentionnées ont engagé leur responsabilité pénale en commettant des atteintes à l'administration de la justice (article 70 du Statut de Rome), consistant en la subornation de témoins devant la CPI et en la production d'éléments de preuve faux ou falsifiés en connaissance de cause.

Les suspects auraient constitué un réseau aux fins de produire des documents faux ou falsifiés et de corrompre certaines personnes afin qu'elles fassent de faux témoignages dans l'affaire concernant M. Bemba.

Les autorités belges ont arrêté Aimé Kilolo Musamba, les autorités néerlandaises ont arrêté Jean-Jacques Mangenda Kabongo, tandis que Narcisse Arido a été arrêté par les autorités françaises suite aux demandes d'arrestation et de remise que leur avait adressées la CPI. Ils seront remis à la CPI ultérieurement conformément aux procédures judiciaires applicables dans ces trois pays. Fidèle Babala Wandu a été arrêté par les autorités de la République démocratique du Congo et est en cours de transfert à La Haye.

La date de l'audience de sa première comparution devant la CPI sera annoncée prochainement. Les autorités ont également coopéré avec la CPI aux fins de la perquisition de lieux concernant les suspects. Le juge unique de la Chambre préliminaire II a également demandé aux Etats concernés de localiser et geler les avoirs des suspects.

Le Greffier de la CPI, Herman von Hebel, a exprimé au nom de la CPI sa gratitude aux autorités de ces Etats pour leur coopération, rappelant qu'il s'agit des premières arrestations pour de telles charges devant la CPI.

Le procès de Jean-Pierre Bemba Gombo, président et commandant en chef présumé du Mouvement de libération du Congo, s'est ouvert le 22 novembre 2010, pour deux chefs de crimes contre l'humanité (viol et meurtre) et trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et pillage) prétendument commis en République centrafricaine.

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