Vers le déblocage : CNS-RCN, Enfin, Aubin Minaku convoque le premier rendez-vous !

Créé par Ordonnance Présidentielle n°13/109 du 16 novembre dernier, le Comité national de suivi des recommandations des concertations nationales, CNS-CRN, tient, le lundi 23 décembre prochain, sa toute première réunion. C’est l’Honorable Aubin Minaku, membre du Présidium de ces assises, qui a convoqué ce rendez-vous. Les co-modérateurs y sont attendus. De même que des personnalités visées par le Présidium. Parmi les invités, l’on cite, entre autres, Michel Bongongo, Olivier Kamitatu, Thomas Luhaka, Lombeya, Gilbert Kiakwama, Marie-Madeleine Kalala, Me Néhémie Mwilanya, Me Camille Kos’Issaka Kombe, André-Alain Atundu Liongo, Serge Mayamba etc. L’on retiendra que l’opinion nationale a gardé, près de deux mois, son mal en patience, après l’annonce, par le Chef de l’Etat, le 23 octobre dernier, des mesures importantes. Depuis, les résolutions souffrent dans leur application. Le fameux gouvernement de cohésion nationale se fait indéfiniment attendre. Consécutivement à l’annonce des mesures importantes par JK, Matata n’avait pas attendu pour lâcher sa circulaire, le 24 octobre, mettant toutes les structures gouvernementales en veilleuse. Les conséquences sont là : la léthargie qui, si elle tarde, risque de conduire à l’inanition. Pas de Budget pour 2014, du moins jusqu’ici ; mouvements limités pour les membres du Gouvernement et mandataires publics ; la paie des fonctionnaires de l’Etat a perdu de son automatisme. La réunion de lundi sera-t-elle la clé de libération des résolutions des concertations nationales ? Pas si sûr. D’autant plus que le CNS-RCN devra, avant tout, installer ses structures, dont le Secrétariat technique, avant d’entamer la phase de suivi des dites recommandations.

Placé sous l’autorité du Présidium ayant dirigé les Concertations nationales, notamment, le duo Kengo et Minaku, le CNS-RCN a reçu plusieurs missions du Chef de l’Etat. Principalement, évaluer périodiquement la mise en œuvre des recommandations des concertations nationales ; assurer le suivi de l’application des réformes issues des recommandations desdites concertations.

La plus fastidieuse est notamment, celle de recommander au Président de la République les actions spécifiques à mener en vue d’accélérer la mise en œuvre des réformes et de pacifier les esprits.

Kengo et Minaku et, avec eux, les co-modérateurs vont-ils réussir cette dernière mission ?

Quelles actions vont-ils recommander au Président de la République, après ce long moment de silence ? Où est-on avec la formation d’un Gouvernement de cohésion promise par Joseph Kabila ?

Comme on peut s’en rendre compte, cette structure n’aura pas assez de marge de manœuvres. Elle se limitera, selon le point II de l’Ordonnance portant sa création, à tirer tout simplement les conséquences appropriées sur le niveau d’exécution des conclusions et recommandations, après évaluation. Et cela, de façon trimestrielle. Pas trop rassurant.

Encore qu’il faudra noter que le CNS-RCN dépend de la disponibilité du Présidium qui, au vu de la situation, est tiraillé entre les sessions ordinaires et extraordinaires, avec d’autres urgences et non de moindre. A l’instar de la loi de finances dont dépend la vie de la nation.

La session extraordinaire étant attendue vers mi-janvier, le CNS-RCN n’aura manifestement qu’un peu plus de deux semaines. Et, dans les deux semaines, il faut mettre en place le secrétariat technique ; permettre à la plénière d’être fonctionnelle. Ceci, pour débuter le monitoring de l’exécution des recommandations, qui soit dit en passant, n’a jamais connu un début de commencement.

Ce n’est pas tout, selon l’article 8 de l’ordonnance présidentielle l’instituant, le CNS-RCN ne se réunit en session ordinaire qu’une fois par trimestre et cela, pour une durée de 6 jours, sur convocation du présidium. Pour un travail aussi sérieux, le temps matériel parait relativement court.

Pourvu qu’on commence. Il y a urgence.

Peut-être que le Chef de l’Etat serait en train d’attendre du CNS-RCN des propositions concrètes pour la mise en œuvre de la litanie de résolutions.