Conférence de Presse du Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle citoyenneté,
Porte-parole du gouvernement
31 décembre 2013

Lors d’un point de presse, Lambert Mende Omalanga, y va droit au but. En effet, le Ministre des  Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté, s’insurge contre les attaques organisées, le lundi 30  décembre dernier, contre la RTNC, l’Etat-Major Général et l’aéroport international de N’djili. Il se dit ahuri de constater que ce sont, pour la plupart, des enfants à fleur d’âge qui ont été utilisés dans cette entreprise criminelle. Oser de  s’en prendre aux symboles de la sacralité du pouvoir, au mépris de la légalité  et,  sans se prémunir des moyens conséquents, serait la meilleure façon de fouler aux pieds fragiles de la démocratie,  les efforts engagés, pour réinstaurer le dialogue et   restaurer la paix, après la chute du M23. Qui pis est cette intention nourrie de ces assaillants  de semer la terreur à la veille de festivités de fin d’année,  alors que la classe politique, dans toutes ses facettes, parle, elle, de la cohésion nationale. Mende rappelle au passage que la justice fera son travail. Dans sa déclaration, ci-après,  il le dit en des termes clairs et s’étend également sur ce qui s’est passé, ce jour-là. 


Conférence de Presse du Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle citoyenneté,
Porte-parole du gouvernement
31 décembre 2013

Mesdames, Messieurs de la presse,

De graves perturbations de la sécurité ont été observées hier à Kinshasa et Lubumbashi, dans une moindre mesure à Kindu.

Elles ont été le fait de groupuscules d’hommes armés. A Kinshasa, ces bandes exaltées ont attaqué la station nationale de la RTNC le média audiovisuel public congolais à Lingwala avant de s’en prendre au Quartier général des FARDC au Mont-Ngaliema et à l’aéroport international de N’Djili.

Lançant des cris d’où pouvait à grand peine saisir qu’ils accomplissaient par cette agression contre les institutions de la République une mission à eux confiés par Dieu qui serait passé par le canal du gourou d’une secte messianique active dans certaines parties de la RDC, les terroristes ont en tirant à bout portant sur deux membres des forces de sécurité affecté à la garde de l’Etablissement public RTNC et en molestant des journalistes. C’est ce qui a entraîné la réponse prompte et vigoureuse des forces de sécurité.

Ces incidents ont contraint nos forces armées et nos forces de sécurité dans leur ensemble à rétablir l’ordre et à sécuriser les citoyens et leurs biens ainsi que les institutions.
Ce dont il sied de se féliciter, étant donné que depuis hier, l’insurrection a été matée et l’ordre rétabli.

Il reste aux instances judiciaires de notre pays de faire le travail qui reste : traduire ceux qui seront reconnus coupables, de près ou de loin, des désordres ayant entraîné mort d’hommes à travers la RDC, devant la justice pour qu’ils en paient le prix.

Il aura suffi de moins d’une heure pour mettre définitivement fin à cette agitation criminelle. Face au refus systématique de déposer les armes et d’obtempérer aux sommations des forces de l’ordre, il a fallu malheureusement recourir à la manière forte pour mettre les sites stratégiques attaqués et la population à l’abri de cette barbarie des assaillants qui semblaient avoir consommé des substances euphorisantes et stupéfiantes.

Au sujet de l’auteur ou des auteurs des conflagrations enregistrées hier à travers notre pays, plusieurs hypothèses sont avancées. L’opinion nationale et internationale doit cependant savoir qu’à cette étape pré juridictionnelle de l’instruction, le gouvernement se garde de pointer le doigt sur qui que ce soit. Cette attitude est dictée aussi bien par la nécessité de ne pas influencer le cours normal de la justice, que pour ne pas occulter de possibles ramifications criminelles qui auraient concouru à l’insécurisation de certaines parties du territoire national le 30 décembre 2013.

Néanmoins, comme beaucoup parmi vous l’ont appris par la presse, des compatriotes ont quasiment revendiqué les désordres ici déplorés.

Il y a lieu de faire observer à ce sujet que, au vu des moyens mis en jeu pour s’en prendre aux symboles de notre nation, comme les installations aéroportuaires, l’Etat-Major Général de nos forces armées, ou encore le siège de la Radio Télévision Nationale Congolaise ; autant qu’aux vies humaines ainsi exposées; on peut se demander si celui qui revendique de tels crimes est conscient de leur gravité.

Contrairement aux allégations entendues dans la revendication de cet acte ignoble par ce personnage que vos confrères de TV5 qualifient de « fantasque et grotesque » et que l’Abbé Mugaruka a qualité d’illuminé, les perquisitions entreprises à Lubumbashi et Kolwezi aux domiciles de personnes citées par les assaillants arrêtés à Kinshasa ont eu lieu après les arrestations dans la capitale.

Ces perquisitions n’ont donc pas pu être l’élément déclencheur du soi-disant mécontentement des adeptes qui se seraient résolus à se venger. Des bandes d’excités réfractaires à l’ordre public ont en effet tenté de faire obstruction à ces perquisitions ordonnées conformément à la loi. Ils ont tiré et tués des officiels chargés de ce devoir. Force devait rester à la loi d’autant plus que les tirs des récalcitrants constituaient en eux-mêmes la preuve de la consommation de l’infraction de détention illégale d’armes de guerre.

A Kindu au Maniema, les choses pouvaient donner à croire à une interprétation du théâtre de Chez nous si on n’avait pas déploré de mort d’hommes.

En effet, se mêlant aux passagers qui attendaient leur embarquement, un groupe de 08 personnes a fait irruption sur la piste de l’aéroport en scandant des slogans inaccessibles aux non initiés que nous sommes et tiraillant de manière désordonnée. Il n’a pas fallu un quart d’heure aux forces de sécurité pour mettre fin à ce désordre.

En effet, nous en avons été tous choqués : ce sont des jeunes gens à fleur d’âge qui ont été utilisés pour accomplir des tâches suicidaires à l’évidence. Des jeunes gens dont l’avenir ne pouvait aussi délibérément être enfermé dans une entreprise criminelle désespérée. Même au nom de Dieu. Dieu n’a jamais autorisé quiconque à décider de la vie ou de la mort de quelqu’un, même de soi-même, dans la plupart des religions.

Il est déplorable, de ce point de vue, que des espèces de gourou prétendent nous ramener à l’époque révolue des guerres saintes en exploitant la crédulité des enfants des autres, à l’exception des leurs propres.

Des phénomènes de subornation de consciences de cette sorte ne sont pas nouveaux. Aux Etats-Unis, un homme de Dieu illuminé s’est déjà enfermé dans un jardin botanique en compagnie de centaines d’adeptes qu’il avait convié à se suicider pour accéder directement au paradis. Dans ce prophète au moins, avait eu la décence d’assumer son acte en se suicidant en compagnie de ses adeptes. Que penser de ceux qui se contentent d’expédier prématurément leurs croyants au soi-disant paradis alors que leurs familles et eux-mêmes se gardent prudemment en vie ?

Quelques raisons ont aussi été avancées pour justifier les entreprises suicidaires ici déplorées. Elles tournent autour de considérations politiques que l’on a le plus grand mal à lier aux desseins de Dieu pour ses fils et filles. Notre pays est politiquement organisé et en tant que tel, prévoit des voies et moyens de résolution des problèmes de ce genre. Dans ce contexte, on voit mal de quel droit un individu prendrait sur lui de mettre la société sens dessus sens dessous parce qu’il est mécontent d’une nomination ici ou là. D’abord, parce que d’autres que lui peuvent, eux, trouver leur compte dans cette nomination.

Ensuite, parce qu’en cas de mécontentement, des voies judiciaires existent pour revendiquer ses droits, en plus des procédures parlementaires mises à la disposition de l’ensemble des populations de notre pays.

Le bilan de cette sédition est lourd, très lourd pour notre pays.

En effet,

1/ A l’Etat- Major Général des FARDC,
  • 16 terroristes ont été tués
  • 02 terroristes ont été capturés
  • Un Officier supérieur des FARDC a été tué

2/ A la RTNC
  • 14 terroristes ont été tués
  • 17 terroristes ont été capturés parmi lesquels 02 gravement blessés
  • 02 éléments des FARDC ont été tués
  • 08 journalistes ont été

3/ A l’Aéroport International de N’Djili
  • 21 terroristes ont été tués
  • 05 terroristes ont été capturés
  • 02 Civils passagers d’un aéronef blessés

4/ A Lubumbashi au quartier du Golf
  • 40 terroristes ont été tués
  • 76 terroristes ont été capturés en compagnie de 02 enfants
  • 05 éléments  des FARDC ont été tués

Le bilan définitif de cette offensive terroriste est donc globalement de 103 morts soit 95 assaillants et 08 éléments des FARDC.

Je vous voudrais vous informer que s’agissant des assaillants morts à Kinshasa, 49 autopsies ont d’ores et déjà été réalisées par les services de médecine légale pour fixer les autorités compétentes sur les causes de leur décès. L’identité des uns et des autres reste à confirmer.

Toutefois, une chose est certaine : grâce à l’introduction de l’identification biométrique au sein de notre armée, nous sommes en mesure de dire qu’aucun élément de nos forces régulières n’en fait partie.
Même partielle, cette identification a permis d’établir en outre que la plupart des assaillants sont des récidivistes qui ont plusieurs fois bénéficié de l'amnistie. Ce qui nous commande de leur appliquer cette fois toute la rigueur de la loi.

Depuis hier soir, tout est rentré dans l'ordre. Il y a certes encore à faire pour réparer les dégâts dus à la prédation, notamment à la RTNC où des câbles ont été enlevés après de très importants investissements, et à l'aéroport du N’djili où des aéronefs qui se trouvaient sur le parking ont essuyés des tirs des assaillants. Conformément à la législation internationale, lesdits aéronefs nécessitent une vérification minutieuse d'au moins 48 heures avant de pouvoir reprendre leur vol. Sinon, l'aéroport international de N’djili est bel et bien ouvert aux vols nationaux et internationaux. Rien en effet ne peut plus empêcher cette ouverture étant donné qu’il ne subsiste plus aucune forme d’insécurité ni à l’aéroport de N’djili, ni à la RTNC, ni aucune part sur toute l’étendue de la Ville de Kinshasa, à Kindu et à Lubumbashi.

Je vous remercie.


Lambert MENDE OMALANGA


Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle citoyenneté,
Porte-parole du gouvernement
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