*En dépit de ses assurances, l’Abbé Apollinaire Muholongu Malumalu n’aurait peut-être pas réussi à mettre tous les acteurs au pas du processus qu’il entend, pourtant, enclencher, dès qu’il en a le feu vert, à l’Assemblée Nationale.
Ce samedi 1er février, lors d’une déclaration véhémente, une frange non moins négligeable de l’Opposition politique l’a récusé, tout en exigeant, en même temps, sa démission ainsi que celle des membres de son Bureau. L’affaire se passe de tout commentaire dans la mesure où, le 30 janvier dernier, le Président de la CENI a présenté aux Députés, une proposition de feuille de route, pour la matérialisation du processus électoral 2013-2016. Ce jour-là, en effet, l’Opposition parlementaire avait, elle aussi, claqué la porte, en laissant derrière elle, un débat houleux autour de l’avenir de l’ensemble de tous les scrutins envisagés. Des questions lui ont été, certes, posées, sous la barbe d’Aubin Minaku. Mais, l’homme avait, par contre, placé les Députés devant leurs propres responsabilités (Autorité Budgétaire et Législateur), pour le choix à opérer face à plusieurs scénarii. Voilà que quelques jours seulement après, ce sont des vagues assorties des critiques acerbes auxquelles l’Abbé Président de la CENI est exposé. Concrètement, l’Opposition parle, à son avis, d’un décor déjà planté, pour organiser une fraude électorale. Lisanga Bonganga Jean-Pierre, des FAC/Opposition, en a, du reste, sonné le tocsin, à Fatima, à la lisière de la Gombe. Qu’en pense-t-on à l’Assemblée Nationale ? Que fera Malumalu, pour fiabiliser et crédibiliser le processus électoral ? Le gouvernement a-t-il tous les moyens, pour la tenue de ces élections ? La saga politique recommande plutôt du sérieux et de la modération, avant toute chose. Malumalu est là, devant une équation à mille têtes.
C’est Lisanga Bonganga, Modérateur de cette plateforme politique, qui a lu cette déclaration, alors que tout le monde avait les yeux braqués en Afrique du Sud, où devait se dérouler la finale du Championnat d’Afrique des Nations 2014. A l’en croire, la décision portant nomination de 26 Secrétaires Exécutifs Provinciaux ad intérim de la CENI, le 20 janvier, démontre que 20 parmi eux sont issus de la Majorité Présidentielle. Pour ce faire, il estime que ce choix va à l’encontre de la loi N°13/012 du 19 avril 2013, portant organisation et fonctionnement de la CENI. En son article 39, il est stipulé, les cadres et agents administratifs de cette institution sont nommés au terme d’une procédure en quatre étapes : ouverture par la CENI d’une procédure transparente d’appel public à candidatures, examen desdites candidatures par une commission ad hoc, délibération sur les dossiers de candidatures par la plénière de la CENI et, enfin, nomination par le Président de la CENI, des candidats retenus.
Il a, en outre, soulevé le point concernant la signature du code de bonne conduite des Partis Politiques et des Regroupements Politiques. A ce propos, il a relevé que cette décision aurait été prise unilatéralement, impérativement et curieusement, en recourant au vote, alors que le projet de protocole d’accord instituant un comité de liaison entre toutes ces entités et la CENI, prône le consensus comme principal mode de prise de recommandation. ‘’Pis encore, édictant l’article 7 dudit projet de Protocole d’accord, l’Abbé Malumalu appelle les dispositions de l’article 211 de la constitution qui n’ont rien à avoir avec le mode de prise de décision par la CENI’’, a-t-il fait savoir.
Par rapport à la feuille de route présentée à l’Assemblée Nationale, le jeudi 30 janvier dernier, il a signifié qu’elle est établie en violation de l’article 197 de la constitution qui prévoit l’élection au suffrage universel direct des Députés provinciaux et non au second degré. De ce fait, il estime que le Président de la CENI veut de ce fait, piéger le Parlement, en vue d’aboutir à une révision de la constitution, contrairement à une recommandation pertinente des Concertations Nationales.
Equation ?
Après avoir peint tout ce tableau, Lisanga Bonganga a, au nom de l’Opposition, récusé l’Abbé Président et son Bureau, de rendre le tablier. En tout état de cause, l’Opposition politique Congolaise exige et ce, conformément à l’une des recommandations des Concertations Nationales relative à la réforme du processus électoral, la mise en place d’une véritable administration électorale, qui doit être saine, transparente, impartiale, non partisane et efficace, a-t-il notamment, soutenu, avant d’en appeler à la vigilance de tous les regroupements politiques, pour la suite des événements.