L’ONU exige un arrêt immédiat des expulsions des ressortissants de la Rdc et demandent aux autorités de la République du Congo (Brazzaville) d’enquêter sur les allégations des violations des droits de l’Homme. Car les autorités de ce pays sont les premiers responsables de la protection de toute personne vivant sur leur sol, quelle que soit leur nationalité.



Pour sa part, la plate-forme des femmes pour la paix est venue demander au Premier ministre de prendre toutes les mesures pour que ces crimes ne demeurent pas impunis, et pour que le Gouvernement saisisse les instances internationales, régionales et sous-régionales, notamment la CIRGL, la CEEAC, l’UA, la CPI et même les Nations Unies pour condamner les auteurs de ces viols et violences, mais aussi les violations graves des droits humains

Depuis le 4 avril 2014, plus de 130. 000 ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC) ont été expulsés de la République du Congo (Brazzaville). Les expulsions ont créé une crise humanitaire aiguë et il y a des allégations de violations des droits de l’homme. Les Nations Unies ont reçu des informations faisant état d’abus physiques, de mauvais traitement, et de violences sexuelles infligés aux citoyens de la RDC lors de leur expulsion, indique un communiqué de presse de la Monusco parvenu à notre rédaction.

Martin Kobler, Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Rdc, le Chef de la MONUSCO et Zainab Hawa Bangura, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, expriment leurs vives préoccupations face à ces allégations et exhortent le Gouvernement de la République du Congo (Brazzaville) à prévenir de telles violations et à diligenter une enquête sur ces incidents.

Martin Kobler, le Chef de la MONUSCO, s’est déclaré choqué après sa visite dans le camp de transit de Maluku, situé dans la périphérie de la ville de Kinshasa, où plusieurs milliers des Congolais sont actuellement regroupés.

« J’ai entendu de nombreux témoignages des victimes qui font état de graves violations des droits de l’homme et de traitements cruels ; J’ai entendu des récits d’enfants noyés dans le fleuve pendant leurs traversées forcées ; J’ai vu un homme blessé par balles et des mères qui ont accouché sans assistance sur la rive du fleuve Congo. Tout cela doit cesser », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC.

« Nous avons reçu des informations faisant état des violences sexuelles commises avant et pendant les opérations d’expulsions et ceci est inacceptable, » a martelée Zainab Hawa Bangura, Représentante Spéciale du Secrétaire Générale sur la violence sexuelle dans les conflits armés.

Les signataires recommandent que les deux pays voisins s’assurent que les autorités administratives et sécuritaires agissent dans le plein respect des principes de bon voisinage et préservent la paix et la sécurité internationale, conformément à la Charte des Nations Unies.

Bien que les conditions de séjour et de résidence dans un pays étranger demeurent la responsabilité souveraine du pays d’accueil, les reconduites à la frontière doivent être effectuées dans le strict respect des principes et règles du droit international. « Les expulsions massives sont contraires aux principes de la Charte Africaine relatifs aux droits de l’Homme et des peuples, ainsi qu’au droit international au sens le plus large », a rappelé Martin Kobler, le Chef de la MONUSCO.

Mme Bangura et M. Kobler exigent un arrêt immédiat des expulsions des ressortissants de la RDC et demandent aux autorités de la République du Congo (Brazzaville) d’enquêter sur les allégations des violations des droits de l’Homme. Les autorités de la République du Congo (Brazzaville) sont les premiers responsables de la protection de toute personne vivant sur leur sol, quelle que soit leur nationalité.

La plate-forme des femmes hausse le ton

Dans le but de fustiger la barbarie avec laquelle s’est poursuivie l’expulsion des Zaïrois, la plate-forme des femmes pour la paix est allée hier échanger avec le Premier ministre Matata Ponyo. A en croire Mme Angélique Milemba de l’Opposition, la plate-forme a pris son bâton de pèlerin pour parler avec lui du problème de refoulement de nos frères du Congo-Brazzaville.

Les femmes, toutes tendances confondues, ont décidé d’apporter leur contribution en terme d’un mémo transmis au Chef du Gouvernement dans le sens d’apporter et de proposer quelques pistes de solutions pour que la situation redevienne normale. Pour elle, le Chef du Gouvernement a assuré que son Gouvernement est préoccupé par cette question. C’est pourquoi il multiplie réunions, contacts et actions pour que cette question soit résolue dans les plus brefs délais.

Cette délégation comprenait aussi Mme Geneviève Inagosi, qui a expliqué à la presse qu’elles ont rencontrée le Premier ministre pour fustiger la brutalité et des méthodes utilisées lors des expulsions des Congolais à Brazzaville, en violation des droits de l’homme, mais aussi des viols et violences sexuelles sur les femmes et filles de la Rd Congo. « Nous reconnaissons le droit à chaque Etat d’expulser de son territoire les citoyens qui vivent en situation d’irrégularité, mais ça doit se faire conformément aux règles qui régissent les expulsions », a-t-elle dit, avant d’ajouter que nous dénonçons et condamnons les viols et violences sexuelles.

Nous sommes venues demander au Chef du Gouvernement de prendre toutes les mesures pour que ces crimes ne demeurent pas impunis, pour que le Gouvernement puisse saisir les instances internationales, régionales et sous-régionales, notamment la CIRGL, la CEEAC, l’UA, la CPI et même les Nations Unies pour condamner les auteurs de ces viols et violences, mais aussi les violations graves des droits humains.

La délégation dit avoir reçu une oreille attentive du Premier ministre qui leur a expliqué les mesures que le Gouvernement a prises depuis le déclenchement de ces opérations jusqu’aujourd’hui, allant de la prise en charge de nos compatriotes à leur rapatriement dans leurs milieux d’origine. Le processus est d’ailleurs en cours et il a également accepté d’accompagner le plaidoyer des femmes de la plate-forme.

« Nous avons porté à l’attention du Premier ministre le plaidoyer qui a déjà été mené auprès d’autres instances, notamment l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les Grands Lacs, Mary Robinson, auprès du représentant de l’UA en Rd Congo. Nous avons aussi voulu le faire auprès des animateurs de nos institutions, notamment le Président de l’Assemblée nationale, du Sénat, le Premier ministre, le Procureur général de la République, parce qu’il y a également des mesures qui doivent être prises conformément à nos lois nationales.

Et cet après-midi (d’hier), nous allons rencontrer la communauté internationale pour porter le même message et pour qu’une enquête sérieuse soit diligentée pour établir les responsabilités, surtout sur le cas des viols et violences sexuelles sur les femmes et les filles », souligne-t-elle, tout en soulignant que nous sommes en bilatéral avec la République du Congo signataire de plusieurs engagements et nous appliquons la tolérance zéro sur les violences sexuelles et il est donc inexplicable et inacceptable que nous puissions nous même violer ces engagements.

Pour Elysée Minembwe, Questeur de l’Assemblée nationale, la démarche consistait à rencontrer le chef de corps, parce que les femmes de la plate-forme ont trouvé qu’il y a quelque chose d’indigne qui se passe et nous ne pouvons nous taire.

« Chez nous en Afrique, dans nos cultures, on dit que toucher à une femme, c’est toucher à l’âme même de la société. Quelqu’un qui veut te contrarier insulte ta mère ; quelqu’un qui veut te détruire touche à ta femme », dit-elle. Et de continuer que ce qui se passe en Rd Congo, ceux qui le font ont-ils un objectif de détruire la Rd Congo ?
On dit que le magistrat se saisit d’office de toute question. Nous avons vu les images qui circulent, ce sont les Congolais du Congo-Brazzaville qui l’ont fait pour nous humilier davantage. Nous demandons à notre Gouvernement de saisir les instances internationales pour que justice soit faite.

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