Gouvernement de cohésion nationale
Le week-end s’annonce décisif. De retour de Paris, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, a pris connaissance de différentes propositions recueillies par les présidents de deux Chambres du Parlement. Ce qui ouvre grandement la voie à la formation du gouvernement de cohésion nationale. 



Dans le microcosme politique congolais, les tensions sont vives, au regard de l’annonce imminente d’un gouvernement de cohésion nationale. L’attente aura été certes longue. Mais, ne dit-on pas « quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre ». Et des signaux évidents recueillis dans les rangs de la Majorité présidentielle (MP) attestent qu’on est entré dans les instants fatidiques.

Depuis le discours du chef de l’Etat, Joseph Kabila, le 23 octobre 2013 devant le Parlement réuni en Congrès et les délégués aux concertations nationales, sept mois se sont déjà écoulés sans que le nouvel Exécutif central ne soit mis en place.

Dans la MP, l’agitation a gagné tous les camps. L’Opposition et la Société civile étant également de la course, tous les états-majors se sont donc mis en ébullition.

L’on annonce avec insistance que des verrous qui bloqueraient la formation d’un gouvernement de cohésion nationale ont été - presque - levés. Les consultations engagées par les présidents de deux Chambres du Parlement, en leur qualité des membres du présidium du Comité de suivi des recommandations des concertations nationales, ont permis, précise-t-on, de dissiper certains malentendus.

C’est dire que de retour de Paris, le chef de l’Etat a trouvé sur sa table de travail les grandes orientations soumises à sa délibération en vue de la formation de ce gouvernement tant attendu. En effet, tous s’accordent à dire que la voie qui obstruait la formation de gouvernement a été totalement dégarnie.

Cependant, la veille de son départ pour Paris, Joseph Kabila a pris le temps de consulter certains de ses lieutenants, dont le président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la MP. 24 heures avant son départ, le chef de l’Etat s’était longuement entretenu, en aparté, avec Minaku. Que se sont-ils dit ? Nul ne le sait.

Mais, dans la ville haute, des simulations sont allées dans tous les sens, si bien que certains présentaient déjà Minaku aux commandes du gouvernement. Aucune de ses prédictions ne s’est réalisé.

De retour de Paris, Kabila a continué d’entretenir le suspense.

La délibération de Kingakati

Dans la vie politique congolaise, Kingakati, cette bourgade isolée dans la partie Est de Kinshasa sur la route de

Bandundu, passe désormais pour un lieu où se prennent de grandes décisions. En effet, c’est à Kingakati, dans sa ferme, que Kabila s’isole le plus souvent pour dicter la marche du pays.

La tradition paraît avoir été respectée. Hier vendredi, confirment des sources concordantes, Joseph Kabila a pris, au volant de sa Jeep Mercedes, la route de Kingakati, loin des bruits du centre-ville, pour délibérer. C’est seul, rapporte-t-on, que le chef de l’Etat a fait le déplacement. Le bureau politique de la MP n’a pas été convié au débat, précisent les mêmes sources.

C’est en solitaire et usant de son pouvoir discrétionnaire que Kabila est allé sceller le sort de ce que sera le gouvernement de cohésion nationale. En sait-on déjà quelque chose ? Pas évident. Car, en cette matière, personne, même dans le cercle fermé de la MP, n’a su, à ce jour, pénétrer le secret du chef de l’Etat. Tout le monde attend. Même les plus concernés, c’est-à-dire les membres de l’actuel gouvernement.

Il est cependant établi que le secret ne va tarder à être dévoilé.


Matata en pôle position

Qu’en sera-t-il alors de Matata ? Là aussi, seul Kabila détient la clé de cette énigme. Cependant, Matata Ponyo Mapon, actuel Premier ministre, part avec toutes les faveurs des pronostics.

L’homme est bien parti pour conserver son poste. Son grand atout est le bilan élogieux qu’il aligne depuis 2010 lorsqu’il a été porté à la tête du ministère des Finances. Après avoir amené la RDC en juillet 2010 au point d’achèvement de l’Initiative d’effacement de la dette en faveur des pays pauvres très endettés (I-PPTE), il est parvenu, par une méthodologie bien huilée, à consolider la stabilité du cadre macroéconomique.

Porté en avril 2012 aux commandes, Matata a maintenu le cap, renforçant davantage son emprise dans la gestion des finances publiques. Des économies réalisées par le fait d’une gestion orthodoxe des finances de l’Etat lui ont, par la suite, permis de se lancer dans de vastes projets d’infrastructures. Parallèlement, un ambitieux programme de réhabilitation des infrastructures scolaires et sanitaires a été mis en œuvre. Il a été relayé par lancement du projet de réunification routière. Sans compter, le projet des parcs agro-industriels initiés dans chaque province pour la relance du secteur agricole.

Nombre d’observateurs pensent que cet élan doit être maintenu pour ne pas créer une rupture dans la mise en œuvre de la vision de la « Révolution de la modernité ».

Dans tous les cas, c’est au seul chef de l’Etat que revient le pouvoir de décider de ce que sera le prochain gouvernement de cohésion nationale, notamment son principal animateur et les différents ministres. Le plus évident est qu’à Kingakati, Joseph Kabila s’est donné le week-end pour trancher.

Les conclusions des consultations concomitamment menées par Léon Kengo et Aubin Minaku lui ayant été préalablement transmis, sans doute, l’on peut dire que le compte à rebours a commencé.


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