La défaite militaire totale du M23 a été constatée en novembre 2013, et celle de l’ADF-Nalu autour de février – mars 2014. En principe, la guerre dite de l’Est devrait appartenir à l’histoire, d’autant plus que les rebelles du « Mouvement du 23 mars 2009 » ont accepté, dans la déclaration de Nairobi (décembre 2013) clôturant les pourparlers de Kampala signée séparément avec le pouvoir en place à Kinshasa, de déposer définitivement les armes.







Quant aux rebelles ougandais de l’ADF-Nalu, des communiqués diffusés en son temps par le gouvernement congolais et la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo) ont fait état de leur éradication totale sur l’ensemble du territoire du Nord-Kivu.

Après l’écrasement supposé du M23 et de l’ADF-Nalu, l’on n’attendait plus que le déclenchement, par les FARDC et la Monusco, des opérations de traque des génocidaires Hutu rwandais regroupés au sein des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda). Un ultimatum leur avait du resté été lancé en novembre 2013 par le chef de l’Etat congolais, qui leur conseillait de déposer volontairement les armes, faute de quoi ils allaient être désarmés par la force. Le décor du retour à une paix durable semblait solidement planté au Nord-Kivu.

Par conséquent, l’opinion nationale est terriblement surprise d’apprendre que des éléments de l’ADF-Nalu, censés avoir été mis hors d’état de nuire depuis plus d’un mois, ont subitement retrouvé leur puissance de feu pour s’opposer aux FARDC non seulement dans le Parc de Virunga, mais aussi dans le territoire de Beni. La Monusco, qui appuie logistiquement l’armée congolaise dans sa mission de ratissage des forces négatives, a confirmé le réchauffement du front militaire par les rebelles ougandais.

Entre-temps, des échos alarmants proviennent de Lubero, où la Société Civile signale des préparatifs d’une nouvelle guerre de l’Est sous la bannière de la Force de Protection du Peuple Hutu au Congo (FPPHC).

Tout se passe comme si la RDC était engagée dans un match de football, dont la « première mi-temps » avait eu pour animateur principal le M 23, de mai 2012 à novembre 2013, avec l’appui de ses parrains rwandais et ougandais, formellement reconnus comme tels par plusieurs rapports des Nations Unies et des Ong internationales de défense des droits de l’homme. Ainsi, au terme d’une « pause » qui aura duré moins de deux mois, le coup d’envoi de la « seconde mi-temps » semble avoir été donné par l’ADF-Nalu, que de nombreux observateurs considèrent comme une excroissance du M23., dont les éléments se trouvent « en vacances » en Ouganda et au Rwanda, en attendant de reprendre du service. Ces deux pays – inutile de se le cacher – qui n’ont jamais digéré les revers militaires de leurs pions, ne cessent de rêver de revanche.

Apparemment, la « pause » est en train d’être écourtée. Un nouveau schéma de prise en tenaille du Nord-Kivu semble en chantier, avec la pression de l’ADF-Nalu dans le « grand nord » (Virunga-Beni-Butembo) et celle de la FPPHC au sud, dans le but inavoué de proclamer une province autonome dans cette partie de la République, avec comme chef-lieu Goma.

Hutus rwandais contre le peuple congolais ?

Rejetés au Rwanda, mais au pouvoir au Burundi et tolérés dans les institutions tant nationales que provinciales en RDCongo, les Hutu n’auraient pas, objectivement parlant, de raison de nourrir un sentiment de haine vis-à-vis du peuple congolais, au point de retourner les armes contre ses officiers et soldats. Sénateurs, députés, ministres, gouverneurs de province, managers d’entreprises publiques, hommes d’affaires, enseignants, magistrats, médecins, responsables territoriaux, militaires, policiers…les membres de cette communauté n’ont jamais été inquiétés par leurs frères et sœurs congolais.

D’où l’annonce de la nébuleuse « Force pour la Protection du Peuple Hutu au Congo» exige une analyse approfondie. Il est du devoir des services spéciaux et des autorités nationales de bien cerner les contours de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement au Nord-Kivu pour ne pas se tromper de cible sur un terrain où le risque d’erreur est énorme. Une attention particulière doit être portée vers la frontière commune congolo-ougando-rwandaise pour savoir ce qui se cache derrière le réveil subit des forces négatives étrangères à la veille de la chasse aux FDLR.

Kimp


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