Angélique International Limited, entreprise indienne chargée de construire le barrage hydroélectrique de Kakobola dans le territoire de Gungu, province du Bandundu dans le sud-ouest de la République
démocratique du Congo (RDC), a suspendu ses travaux depuis le 15 mai dernier. Quelques ingénieurs de cette entreprise et autres prestataires ont momentanément quitté le site.
La société civile de Gungu sur place affirme à l’APA que la suspension des travaux est due au fait que le gouvernement congolais n’a pas, jusqu’ici, libéré sa part de financement. Selon la même source, cet argent
devrait arriver le 15 avril 2014. Mais, cela n’a pas été le cas.
Angelique International Limited attend jusqu’à ce que la part du gouvernement arrive pour reprendre les activités.
Rappelons qu’en 2011, lors du démarrage des travaux, V.K. Shama, responsable d’Angélique International Limited, avait déclaré à la presse que ce barrage aura une capacité de 9,3 mégawatts et devra produire du courant de façon permanente pour alimenter les territoires de Gungu et d’Idiofa ainsi que la ville de Kikwit.
La chute de la rivière Lufuku où se construit le barrage est d’une hauteur de 29 mètres. L’ouvrage aura, selon Shama, un réservoir de quatre mètres de haut, des turbines, et la chute naturelle ne sera pas supprimée.
Quant au coût, Remy Matala, un des techniciens du ministère de l’Energie de la RDC, avait indiqué, lors du début des travaux, qu’il fallait une enveloppe de 52 millions de dollars dont 10 millions devraient venir du gouvernement central.
Selon le contrat de réalisation de l’ouvrage, les travaux devraient durer 36 mois, c’est-à-dire, le courant serait produit en 2014.
Lors du séjour de travail à Kikwit du Chef de l’Etat en 2001, la population avait crié en lingala «Mayi…Courant…Mayi…Courant…»(eau –
électricité) pour que le garant de la nation trouve une solution adéquate. Car, cette ville de quatre communes, avec une population de plus d’un million d’habitants, et bien d’autres territoires de la province précitée sont dans le noir depuis plusieurs décennies.
Dans son discours à la tribune du camp Nsinga, Joseph Kabila avait répondu à la population en ces termes : «Ce n’est pas un privilège, mais un droit».
«Nous espérons que le Chef de l’Etat devra honorer sa promesse pour que l’électrification de Gungu, Idiofa et Kikwit soit effective dans un bref délai», indique Joachim Kusamba, président de la société civile de Gungu. Il a ajouté que les travaux suspendus avaient contribué à lutter conter le chômage. Beaucoup de familles du coin, enchaine-t-il, avaient la facilité de payer la scolarité de leurs enfants grâce à la rémunération issue des prestations.
Badylon Kawanda
