Déclenchés la veille, les accrochages entre soldats rwandais et Rd. Congolais se sont poursuivis hier, jeudi 12 juin 2014, tôt le matin, dans la zone de Kanyesheza, à la frontière entre les deux pays, situé à une vingtaine de kilomètres de Goma, Chef-lieu du Nord-Kivu. 






Ce qui était présenté, au début, comme une simple surchauffe entre quelques militaires, semble devenir un vrai conflit armé opposant ces deux nations. Des échanges de tirs à l’arme lourde se sont poursuivis, mettant la population de ce coin en débandade. Le Chef de la Monusco, Martin Kobler, a lancé un appel à la retenue. Il exhorte les deux parties, qui s’accusent mutuellement d’être à l’origine de l’attaque, au rétablissement du calme, mieux à désamorcer la tension et à s’abstenir de tout acte de violence, tout en déplorant la perte en vies humaines occasionnée par ces affrontements. C’est donc dans une sorte de loi de la guerre que ces deux pays cohabitent depuis des décennies. Le Rwanda, impliqué dans plusieurs rebellions à l’Est de la République, semble toujours hanté à l’idée de déstabiliser son voisin. Après la déchéance du M23 et pendant que les éléments des Fdlr, cette rébellion prétexte de Kigali, déposent leurs armes, cette attaque rime certainement à quelque chose de caché.

«J’appelle les deux parties au calme et les exhorte à prendre urgemment les mesures qui s’imposent pour rétablir la sécurité dans la zone frontalière. La Monusco appuie pleinement l’initiative qui consiste à recourir au Mécanisme conjoint de vérification de la frontière élargie pour mener une enquête exhaustive sur les circonstances de cet incident. J’encourage également les deux parties à s’engager de nouveau à la résolution pacifique des questions liées à la délimitation des frontières», a suggéré le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RD. Congo. Martin Kobler a ajouté que la Monusco demeure prête à appuyer toute initiative visant la restauration de la stabilité dans cette zone frontalière. Mais, comment restaurer la stabilité face à un Rwanda apparemment obsédé par la déstabilisation de son voisin ? C’est la grande question.

Indexé à multiple reprises pour le soutien qu’il apporte aux groupes armés qui écument l’Est de la RD. Congo, Kigali semble désormais décidé de ne plus se voiler la face, en engageant directement ses forces armées.

RCD, CNDP ou encore M23 ont été parmi ses plus illustres fabrications dans des guerres de procuration. Fort malheureusement, cette technique ne donne plus des résultats escomptés avec notamment, la réorganisation des FARDC, associées à une mission offensive de la Brigade de la Monusco.

La neutralisation du Mouvement du 23 mars, début novembre 2013, par les Forces Armées de la RD. Congo (FARDC) appuyées par les forces de la brigade d’intervention de la Monusco, aura été un sanglant revers pour le régime de Kagame qui apparemment a opté pour une nouvelle stratégie : s’afficher à visage ouvert.

Notons que ces attaques contre les FARDC interviennent au moment où les rebelles Hutus des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) sont dans un processus de désarmement. Difficile de comprendre un pays qui, depuis longtemps, se plaint de la présence de ces rebelles, puisse choisir un tel moment pour entretenir une insécurité avec son voisin. Troublant !

Comme toujours, le Gouvernement Rwandais fait l’innocent dans ces attaques dans le territoire de Nyiragongo. « Le gouvernement congolais devrait empêcher ses soldats de pénétrer constamment dans des villages rwandais », avait réagi, le premier jour des affrontements, sur son Twitter, Louise Mushikiwabo, Ministre rwandaise des Affaires Etrangères. Pour Kigali, la provocation vient de la RD. Congo.

De son côté, le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a bel et bien parlé de la traversée des militaires rwandais de la frontière où ils ont enlevé un militaire congolais avant de le tuer.

Difficile de croire à l’argumentaire rwandais lorsque personne n’ignore son obsession à entretenir l’insécurité dans le territoire de son voisin.

Le premier jour, des échanges des tirs à l’arme lourde ont été entendus à Bahuma, à 25 km de Goma. Les affrontements ont repris hier dans la matinée à Kanyesheza. Ça sent l’odeur d’un nouveau complot contre la paix.

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