Discours d’ouverture de la Convention de l’Opposition Républicaine
Honorables Sénateurs et Députés,
Mesdames et Messieurs les Responsables des Formations et Organisations politiques de l’Opposition Congolaise,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Déléguées à la Convention de l’Opposition Républicaine et Combattants de la Démocratie,
Distingués invités,
La Coordination de l’Opposition Républicaine vous souhaite la bienvenue dans ce merveilleux cadre de la grande salle polyvalente de l’Hôtel Africana Palace où vont se dérouler les travaux de notre Convention.
Elle vous sait gré, malgré vos nombreuses occupations, de vous investir dans la réflexion et l’analyse froide sur les questions politiques brûlantes de notre pays.
Elle fonde l’espoir que les travaux de cette Convention, carrefour du donner et du recevoir de l’Opposition plurielle, vont cristalliser la cohésion et l’unité d’action de l’ensemble de l’Opposition devant conduire à la mobilisation du Peuple congolais pour faire échec à toute tentative de révision constitutionnelle et à la mise en place d’une véritable administration électorale, différente de celle dirigée par le controversé Abbé Malumalu aux fins de garantir des élections crédibles et transparentes.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Délégués à la Convention, Distingués invités
«L’ambition dont on n’a pas la compétence est un crime», disait Napoléon Bonaparte.
L’ambition de toute l’Opposition politique responsable c’est de conquérir le pouvoir par des mécanismes démocratiques, afin d’assurer l’alternance pour une gestion efficiente de la cité.
Pour y parvenir, l’Opposition politique doit faire preuve d’une compétence avérée, notamment de sa capacité à galvaniser les foules sur les vraies valeurs citoyennes et à susciter l’adhésion populaire à son projet de société.
C’est dans cette perspective que l’entreprise politique dénommée Opposition Républicaine organise les présentes assises.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Délégués à la Convention
Avant de vous proposer les termes de référence autour desquels vont s’articuler les travaux de ce forum, il est de bon aloi que nous puissions faire une brève relecture historique de notre organisation politique.
A la suite de l’organisation chaotique des élections du 28 novembre 2011 emailées de fraudes massives et d’innombrables irrégularités qui ont conduit à des résultats qui ne reflétaient ni la justice, ni la vérité et qui, à ce titre, ne jouissaient d’aucune crédibilité, une crise de légitimité des institutions s’est installée dans notre pays.
Pour juguler un tant soit peu cette crise de légitimité, l’Opposition politique congolaise, dans sa quasi diversité, a réclamé l’organisation et la tenue d’un Dialogue National franc et inclusif aux fins de mettre en place une légitimité consensuelle à défaut d’une légitimité démocratique.
L’Accord-cadre d’Addis-Abeba et la résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont corroboré cette voie de sortie de crise envisagée par l’Opposition politique.
En lieu et place du Dialogue National ainsi préconisé, le Président Kabila a initié et convoqué les Concertations Nationales.
Pour prendre la mesure de cette nouvelle donne politique, l’Opposition politique congolaise organise et tenu un Conclave de Limete du 06 au 11 juillet 2013, Conclave au terme duquel l’Opposition a pris des résolutions pertinentes, notamment celle rejetant toute tentative de révision de la constitution sous le slogan : «TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION».
Au terme des travaux du Conclave, l’Opposition politique avait émis de sérieuses réserves quant à sa participation aux Concertations Nationales.
Sur initiative du Président Léon Kengo wa Dondo, une grande réunion était tenue à Fatima, réunion au cours de laquelle le Président du Sénat a recommandé l’Opposition politique à participer auxdites Concertations.
Dans l’intérêt supérieur de la Nation, l’Opposition politique a accepté de se faire violence et a concédé à participer aux Concertations Nationales.
Il va s’en dire que la participation de l’Opposition a été active voire décisive à bien des égards et avait beaucoup influé sur l’adoption de certaines recommandations pertinentes telles que la levée des barrières autour de la résidence de Monsieur Etienne Tshisekedi, l’amnistie, la révision de la Constitution et la mise en place d’une véritable administration électorale pour des élections crédibles et transparentes ainsi que la fin de la guerre à l’Est de notre pays.
Au sortir des travaux des Concertations Nationales, l’Opposition Républicaine fut créée et s’était fixée comme objectif d’exercer des pressions politiques sur le pouvoir actuel, pour l’application effective des recommandations des Concertations Nationales.
A ce jour, l’Opposition Républicaine, constate que le pacte républicain issu de ces assises a été rompu.
La Majorité au pouvoir ne manifeste aucune volonté politique de mettre en œuvre les recommandations des Concertations Nationales.
Pour la majorité présidentielle et son Autorité morale : avant les Concertations Nationales égale après les Concertations Nationales.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Délégués à la Convention
L’Opposition Républicaine doit aujourd’hui se rendre à l’évidence. Nous sommes aujourd’hui revenus à la case du départ et il y a lieu d’imaginer de nouvelles stratégies pour sortir le pays du bourbier et du climat délétère dans lesquels la Majorité au pouvoir le plonge.
Aussi la Coordination de l’Opposition Républicaine vous propose-t-elle de réfléchir sur les termes de références ci-après :
- Evaluation des Concertations nationales ;
- Evolution de la situation politique actuelle ;
- CENI,
- Processus électoral,
- Problématique de la Révision Constitutionnelle ;
- Evolution de la situation économique et sociale du pays ;
- Structuration et avenir de l’Opposition Républicaine.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Délégués à la Convention
Alors que le contenu de notre propos de ce jour était à la saisie, le Porte-parole du Gouvernement démissionnaire de Matata, fidèle à ses conjectures oratoires téméraires et vexatoires qui ont l’art d’énerver le Peuple congolais vient de réagir maladroitement à la prise de position de la CENCO qui rejette toute initiative de révision constitutionnelle pour assurer l’alternative au pouvoir.
L’Opposition Républicaine soutient fermement la position courageuse et clairvoyante de la CENCO qui au même titre que toutes les organisations citoyennes a le droit et le devoir sacré d’exprimer son point de vue afin d’éclairer le Peuple de Dieu sur la marche de la Nation. N’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure.
En attendant, l’Opposition relève, avec nous, que le porte-parole du gouvernement démissionnaire de Matata fait état de la reprise des activités du gouvernement qui étaient ralenties depuis l’annonce par le Président Kabila de la mise en place d’un gouvernement de Cohésion nationale.
En définitive, il y a lieu de se poser la question de savoir le statut du Gouvernement Matata après l’engagement du Président Kabila pris devant le Congrès et les Délégations de la Communauté Internationale de mettre en place un gouvernement de Cohésion Nationale.
Le Gouvernement Matata est-il un gouvernement démissionnaire selon les us et coutumes républicains ? Est-il un gouvernement intérimaire selon la volonté politique de la majorité au pouvoir ? Où tout simplement un gouvernement de défi comme cela semble le cas ?
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Délégués à la Convention
Tout en vous remerciant de votre particulière attention que vous venez de nous accorder, la Coordination de l’Opposition Républicaine vous exhorte à une participation active aux travaux de ces assises dont le canevas vous sera remis incessamment par le Secrétariat Technique.
Je vous remercie
Le direct