A en croire des observateurs, six jours après sa dernière sortie politique (dimanche 24 août 2014), Joseph Olenghankoy demeure au centre de l’actualité sans les rangs de l’Opposition politique. Car, confie-t-on, les échos de la sortie officielle de la plateforme "Debout congolais" continuent à retentir dans les oreilles de nombre d’acteurs politiques. 



C’est un autre Joseph Olenghankoy à la fois assagi et réaliste qui s’est adressé à la presse au siège des FONUS, son parti politique. Une sortie également appréciée par le fait que président de "Debout congolais" a parlé pendant au moins une heure sans papier, ni aide-mémoire et a été suffisamment clair pour expliquer sa nouvelle politique, celle qui fait table rase avec l’époque de l’extrémisme où il était plus question de vilipender les chefs de l’Etat.

"Joseph Kabila n’est pas mon ennemi, un adversaire politique que je tiens à respecter autant qu’il me respecte". Rien que cette phrase inattendue instaurait une table rase avec l’ancien style de "Jeef". Certains observateurs ne manquent pas de saluer sa capacité intellectuelle en parlant carrément d’un homme politiquement né de nouveau. Car, sa nouvelle politique se base sur la courtoisie tout en restant ferme sur les valeurs qu’il défend parce que le Congo est au dessus de tout. Il est question de respecter l’autorité suprême du pays tout en restant ferme sur ses positions en tant qu’opposant. En fait, Joseph Olenghankoy a simplement tiré des leçons de son long combat politique au sein de l’Opposition où le radicalisme les éloignait du pouvoir et profitait plutôt à certains opportunistes.
Pour bon nombre d’observateurs, en matière de longévité de lutte politique dans le camp de l’Opposition, Joseph Olenghankoy vient en deuxième position après Etienne Tshisekedi. Il s’agit là, précise-t-on, d’un ordre historique. On comprend quelque peu pourquoi le leader des FONUS ne reconnaît pas la qualité d’opposant à Léon Kengo qui, à ses yeux, n’était qu’un indépendant ayant bénéficié du soutien de la Majorité présidentielle pour arriver à la tête du Sénat. C’est lui, Olenghankoy, qui avait ouvert les hostilités avant que le groupe de Lisanga ne désavoue son "autorité morale". Avec la démonstration de force réalisée dimanche dernier, nombre d’observateurs concluent que Olenghankoy introduit une nouvelle donne au sein de l’Opposition.
Car, soutient-on, jusque-là, Kengo wa Dondo était le seul interface entre Joseph Kabila et l’Opposition pro Concertations nationales. Or, avec la sortie de "Debout congolais", plateforme chère à Joseph Olenghankoy, Kengo n’est plus le seul à parler au nom des opposants ayant pris part aux Concertations. Surtout qu’une bonne partie de ses partenaires de l’Opposition républicaine l’a quitté pour constituer le "Front populaire". Mais, ce n’est pas seulement aux tenants de l’Opposition républicaine que "Jeef" donne des sueurs froides, mais aussi à d’autres opposants qui misaient sur la maladie de Tshisekedi pour espérer prendre le contrôle de l’Opposition en RDC. C’est dire que la dernière sortie politique du leader des FONUS risque vraiment d’entraîner une redistribution des cartes dans l’Opposition.

"LA CLASSE POLITIQUE EST NAÏVE ET SEMBLE AVOIR LA MEMOIRE COURTE"
Lorsqu’il analyse les différentes réactions autour de la révision constitutionnelle, Joseph Olenghankoy va jusqu’à se demander : "Avec ce bruit, en quoi nous les politiciens, nous sommes différents des musiciens ?" Seul le chef de l’Etat, tranche-t-il, pour avoir prêté serment devant la Cour suprême de justice, la nation et la communauté internationale de respecter et faire respecter la Constitution doit d’abord se prononcer sur la question. C’est là que le patron de "Debout congolais" rappelle que le chef de l’Etat avait dit autrefois qu’on ne doit pas changer la Constitution, en fonction des intérêts des individus ou de groupes d’individus et que la Constitution devrait demeurer en lettres d’or et que tout le monde doit la respecter. "Le débat actuel est fondé sur quoi", s’interroge Joseph Olenghankoy.
"Jeef" s’insurge également contre la manière dont l’Opposition s’est impliquée dans un débat lancé par la Majorité présidentielle. Il rappelle aussi l’Opposition doit cesser de ressembler à une blanchisserie où des gens qui viennent de la Majorité viennent se blanchir. Parce que là vraiment, fait-il observer, la classe politique est naïve et donne l’impression d’avoir la mémoire courte. Surtout lorsque, s’étonne Olenghankoy, les mêmes qui viennent de la Majorité réclament des négociations. "Négocier avec qui et négocier quoi ", lance-t-il. C’est là que le leader des FONUS invite à faire attention avec des gens sans idéal. Le moment est venu, clame-t-il, pour que chacun mette son poids sur la balance et seul le peuple peut donner le nombre de kilos. M. M.

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