*Tendre, claire et souriante. Telle a été l’attitude détendue de Diane Corner, le jeudi 28 août dernier, en la Résidence Britannique, à la lisière de la Gombe. 


Avec des mots presque choisis au peigne fin, elle a dû recourir à un langage accessible à tous. Peut-être que le but, apparemment, était de ne blesser aucune susceptibilité, surtout qu’il s’agissait d’un jour d’au revoir. C’est le moins que l’on puisse dire, au regard du style, du message et, même, de l’approche auxquels Diane Corner, appelée désormais à jouer au Martin Kobler à Bangui, s’est largement exercée. Mais, son timbre vocal perçant a eu sans nul doute à trahir sa conviction ou, à la limite, sa foi en une RD. 


Congo, havre de bonheur et de paix, si jamais l’Accord d’Addis s’appliquait à la loupe, dans la Région des Grands Lacs. Dix-sept mois, c’est tout de même deux maternités en Afrique noire. C’est, à la fois, beaucoup et peu. Le tout dépend, certes, de l’acception des choses. 

Ici, Diane Corner dit, plutôt, avoir la joie mêlée à l’angoisse. Elle quitte, en effet, la RDC avec un sentiment au goût d’inachevé car, déclare-t-elle, elle aurait pu palper, dans les années à venir, grâce à l’Accord d’Addis-Abeba, les opportunités qui s’offrent à la RD-Congo sur la mise en œuvre d’un changement réel et durable en faveur de la paix sur toute l’étendue du territoire national. 


En outre, a-t-elle reconnu, le concours de la Communauté internationale, pour apporter des progrès immenses en termes de paix régionale et la diminution des conflits. 

Le Royaume-Uni, rappelle-t-elle, a assumé, au cours du mois d’août dernier, la plaque tournante de la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. A cette occasion, il a usé de toutes les prérogatives pour faire organiser des débats dont l’un, sur la RDC tandis que l’autre, sur la prévention des conflits, quoiqu’il en reste encore de nombreux défis à relever, a-t-elle affirmé. 

 La diplomate britannique a, enfin, vanté la féerique paradisiaque de la RDC, pays aux multiples ressources naturelles dont le fleuve extraordinaire, qu’elle n’a cessé de contempler, qui coule tranquillement vers l’Océan Atlantique à Moanda via Matadi, les savanes du Katanga, les montagnes mais aussi, la jungle des Kivu. ‘’Lorsque le pays aura utilisé les talents des femmes congolaises, celui-ci connaîtra réellement, la prospérité et la croissance tant attendue. Puisse ce jour venir bientôt !’’, conclut-elle, peu avant de dire au revoir à ses hôtes toutes les couches de la société congolaise, à ses collaborateurs de l’Ambassade Britannique, à ses collègues diplomates ainsi qu’aux autorités congolaises, avec Joseph Kabila, en tête. Si riche était ce discours, La Prospérité y revient, dans tous les détails. Il suffit de le lire, ci-dessous, pour cerner ses vrais contours. Là où la Majorité, l’Opposition, la Société civile s’entredéchirent jusqu’ici, Londres croit, par contre, que la paix est encore possible. Et, que les opportunités sont multiples. A condition qu’à tous les échelons, la volonté se dégage. Diane Corner qui dit ne pas aller loin, puisqu’elle a été élevée par Ban Ki-Moon, au rang de Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’Onu à Bangui, chez Catherine Samba Panza, se dispose, néanmoins, à bras ouverts, à l’égard de toute sollicitation pour sa contribution, même à distance, à l’avènement d’une paix durable en RD. Congo mais, au-delà de tout, dans tous les pays de la Région des Grands Lacs.

Discours d’Au revoir de Diane Corner

Juste avant mon arrivée à Kinshasa, la région a vu la signature de l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération, ou l’Accord d’Addis. Cet Accord a conduit à des progrès immenses en termes de paix régionale et, plus particulièrement, à la diminution du conflit en République Démocratique du Congo (RDC). De nombreuses personnes sont à l’origine de cette situation. Je citerai évidemment les efforts déployés par les FARDC et le travail inlassable de la MONUSCO sous la conduite de Martin Kobler, des forces armées de la MONUSCO et, spécialement, des forces de la Brigade d’Intervention. Et, nous, au sein de la Communauté internationale, avions également apporté notre concours, en collaborant étroitement ensemble pour conférer à la MONUSCO le mandat renforcé dont elle avait besoin, et pour convaincre les pays de la région que le fait d’œuvrer pour la paix était dans l’intérêt supérieur. Au cours de ce mois d’août 2014, le Royaume-Uni a assuré la présidence du Conseil de Sécurité de l’ONU. Nous avons usé de notre prérogative en qualité de Président pour organiser deux débats, dont l’un sur la RDC, et l’autre, sur la Prévention de conflits.

Je voudrais citer une contribution britannique tirée de ce débat sur la RDC. Le Royaume-Uni reconnaît les progrès majeurs accomplis depuis la signature des Accords d’Addis, et l’opportunité qui s’offre actuellement au cours des années à venir pour la mise en œuvre d’un changement réel et durable pour le meilleur. Comme le souligne notre Ministre, « Nous devons rester déterminés dans la poursuite de la paix. Trois principes doivent étayer notre travail au cours des deux années à venir, afin que cette opportunité se transforme en réalité.

Primo, l’appui apporté au gouvernement de la République Démocratique du Congo, tandis qu’il entreprend un programme de réformes et qu’il met en œuvre ses engagements internationaux.

Secundo, le soutien au processus mené au niveau régional grâce à une coopération transfrontalière.

Et, tertio, l’appui à la MONUSCO tandis qu’elle poursuit sa transformation et devient plus efficace dans la réalisation de son mandat.

De lourdes responsabilités incombent au gouvernement de la RDC, à l’ensemble de la région, et à la MONUSCO, de même qu’à tous les membres du Conseil de Sécurité ». Fin de citation. Le deuxième débat portant sur la Prévention de conflits était de toute évidence en harmonie avec mon nouveau rôle, puisque la MUNISCA cherche à ramener la paix et la stabilité à la République Centrafricaine. Toutes les sociétés font face à des conflits- cela fait normalement partie de l’interaction humaine, le résultat naturel de l’incompatibilité de besoins parmi les individus et au sein de groupes. Dans les sociétés stables, résilientes, ce conflit est géré grâce à de nombreuses institutions formelles et informelles – ainsi par exemple, les conflits d’ordre politique sont résolus grâce aux élections que toutes les parties peuvent accepter, et les conflits d’ordre juridique sont arbitrés par les cours et tribunaux.

J’espère que nous pouvons tous œuvrer, où que nous soyons, en RDC ou en RCA ou ailleurs, à la mise en place de mécanismes et institutions construisant ainsi, en ricochet, des pays stables, prospères et forts. Pour terminer, je voudrais dire un grand merci à vous tous, ici, présent et, en effet, à toutes les personnes que j’ai rencontrées en RDC pour avoir fait mon séjour une expérience riche et gratifiante. Il s’agit d’un pays qui a de nombreux défis à relever et qui, sans nul doute, traversera encore des moments difficiles. Mais, vous devez juste jeter un regard en arrière, remontant, il y a quelques années, même juste à l’année dernière, pour voir comment la RDC vient de loin et ce qui peut être réalisé. J’emporterai de la RDC de nombreux souvenirs heureux.

Je me souviendrai évidemment de collègues au sein de l’Ambassade qui ont constitué une équipe fantastique, et de collègues diplomates qui ont été pour moi une source riche et généreuse d’informations et de conseils. Je me rappellerai la beauté de ce pays, à partir du fleuve extraordinaire que je contemple maintenant, tandis qu’il coule tranquillement vers la mer via Matadi ; les savanes du Katanga ; aux montagnes et à la jungle des Kivu. Je me souviendrai de l’énergie et de la créativité qu’on trouve ici et, en particulier, de la résilience incroyable. Je me souviendrai de la musique et du style congolais bien sûr – actuellement légendaire à travers le monde. J’emporterai également, bien sûr, des souvenirs heureux de mon travail avec les collègues de la MONUSCO, qui m’ont à la fois inspirée et encouragée à accepter une carrière au sein de l’opération de maintien de la paix des Nations Unies. Et je me rappellerai, par-dessus tout, de nombreux Congolais que j’ai rencontrés dans toutes les couches de la société, pour leur générosité et leur gentillesse. Et un dernier mot à l’intention des femmes du Congo : lorsque ce pays aura pleinement utilisé vos talents, il connaîtra réellement la prospérité et la croissance. Puisse ce jour venir bientôt ! Je dis donc maintenant au revoir. Mais, je n’irai pas loin. Donc, au lieu d’Adieu, je voudrais insister sur le fait que ce n’est qu’un Au Revoir.


laprosperiteonline.net
Le direct
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top