C’est à la place Assanef, sur l’avenue de la Libération, ex 24 novembre, à Kinshasa, que les fanatiques, la famille et Koffi Olomidé ont pleuré CHOKORO. Tristesse, émoi ou consternation : l’ambiance était maussade sur le lieu d’exposition de la dépouille mortelle du défunt ténor de Quartier Latin.
Une constellation des mélomanes venus d’Angola, de France, Belgique et de Brazzaville, a effectué le déplacement de Kinshasa, pour partager la douleur avec la famille biologique et musicale congolaise.
La délégation venue d’Angola a été conduite par Papy MAKAYA qui, à l’occasion, a témoigné positivement sur la personne de Babia. Il a salué les efforts fournis par la communauté congolaise de Luanda pour le rapatriement du corps à Kinshasa.
Par ailleurs, le Procureur Jean MUKENGE qui était Président du comité organisateur des obsèques, a parlé au nom de Quartier Latin. Dans son adresse, il a souligné que les funérailles ont connu la réussite grâce à Mopao Mokonzi qui n’a pas abandonné la famille depuis le premier jour du décès de Babia Ndonga à Luanda. Selon Jean MUKENGE, la star de Tcha-Tcho a contribué à 70$% dans l’organisation des funérailles. Contrairement à ce que certaines langues affirment, le Président du comité organisateur a précisé qu’il n’y a eu aucun soutien du ministère de la Culture et des Arts ou d’une quelconque autorité du pays. ‘‘Seul Koffi en tant que père artistique et la famille Babia, se sont époumonés pour rendre des honneurs dignes au défunt chanteur’’, a-t-il souligné.
Il faut également signaler qu’aucun leader de la musique congolaise n’a pu assister aux funérailles du jeune artiste. ‘‘Même pas un message de condoléances au patron de Quartier Latin’’, a regretté le chateur Gina Infonge, ancien de Zaiko Langa Langa, présent à la Place Assanef.
Pour lui, il est inadmissible de voir un jeune musicien mourir et que personne n’y assiste. ‘‘Je sais ce que cette absence remarquée des autres « vieux-leaders » doit néanmoins interpeller la conscience de Koffi, qui a perdu un des généraux de son orchestre. Vraiment, on a senti que Olomidé est abandonné’’, a-t-il déclaré.
Seul aux obsèques, Koffi Olomide, terrassé par cette triste disparition, n’a pas eu le courage de dire un mot. La star s’est contentée de s’incliner devant le cercueil, en déposant sa gerbe de fleurs, avant de signer le livre des condoléances.
Qu’à cela ne tienne, les observateurs avertis ont salué la présence de Ferré Gola, Fally Ipupa, Bill Clinton, Céléo Scram, Brigade, Héritier Watanabe, Papy Kakol, Fabrigas, Dakumuda, Bozi Boziana et Manda Chante, qui se sont déplacés pour consoler leur collègue de Quartier Latin.
Décédé le 8 octobre dernier, rappelle-t-on, CHOKORO a reçu des hommages dignes de son rang. Une bonne organisation a permis à tout le monde de le pleurer avec honneur. La nuit comme la journée, ses collègues de Quartier Latin ont chanté sur le podium érigé à l’occasion par Mopao Mokonzi. Il y a eu la participation de figures emblématiques de Quartier Latin tels que Suzuki Luzubu, Beevens et Basekose. Sur scène, ils ont tous interprété la célèbre chanson «Amen», l’unique œuvre laissée par l’illustre disparu dans le répertoire de l’orchestre.
Ainsi, s’en est fini pour Babia Ndonda Chokoro, une des meilleures voix de la musique à l’âge de 40 ans, à la suite d’une mort dont les causes exactes ne sont pas encore élucidées.
Adieu Babia… immortel !
Jordache Diala