*Qui a dit que la motion de défiance contre le Ministre délégué aux Finances était définitivement enterrée ? La question mérite bien d’être posée. Car, après plusieurs jours d’attente, il y a de l’évolution dans le sens que l’aurait souhaité son auteur, Samy Badibanga Ntita, Député issu de Mont-Amba, à Kinshasa, et Président du Groupe Parlementaire Udps & Alliés. 





A l’issue d’une plénière à huis clos, hier vendredi 31 octobre 2014, au cours de laquelle les arguments de droit ont pris le dessus sur des considérations politiques, le Bureau de l’Assemblée Nationale a décidé, cette fois-ci, de convoquer Patrice Kitebi, dès la semaine prochaine. La motion anti Rémy Musungay, Ministre de l’Industrie, déposée par le Député Alphonse Awenze, élu de Kisangani, a été, elle aussi, exhumée. Voilà, deux motions, deux membres du gouvernement appelés à se défendre sur des matières relevant de leurs charges d’Etat. La Majorité est donc mise à rude épreuve.

C’est devenu un feuilleton. Le dossier de la motion déposée à l’Assemblée Nationale par le député national Samy Badibanga contre Patrice Kitebi, est de nouveau vivifié. Samy Badibanga tient à ce que le ministre délégué aux Finances lui dise par où sont passés les 207 millions de Francs congolais décaissés au nom de l’Opposition parlementaire. Il voulait surtout connaître qui avait engagé la dépense alors que la structure Porte-parole de l’Opposition n’est pas encore installée ? Le Président du Bureau de l’Assemblée Nationale, qui s’appuyait sur des dispositions légales –l’article 146 de la Constitution et l’article 209 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale -, avait convoqué le ministre délégué pour le 17 octobre dernier. La plénière n’eut pas lieu pour un problème d’agenda, Patrice Kitebi étant occupé à représenter les intérêts financiers du pays à l’étranger. En milieu de semaine dernière, l’on a appris que la motion anti Kitebi ne serait pas débattue par les Députés en plénière, du moins pendant la session parlementaire en cours. Motif, la rétractation de certains signataires. La décision, attribuée par les auteurs de la motion au Président de l’Assemblée Nationale, Aubin Minaku, a eu un goût d’inachevé. Le Député Samy Badibanga et ses collègues signataires de la motion sont montés au créneau au point qu’Aubin Minaku lui-même s’est retrouvé dans le viseur. La motion étant la chose la plus partagée dans l’hémicycle, une mouture circulait déjà sous les manteaux, cette fois-ci, à l’encontre de Minaku. Une certaine presse en a fait, d’ailleurs, de gros titres. A tout prix, il fallait sauver les meubles. Ne pas davantage écorner l’image de l’Assemblée Nationale. C’est pour se dire des vérités, y compris celles qui blessent que le Président du Bureau, Aubin Minaku, a convoqué la plénière à huis clos d’hier, vendredi 31 octobre 2014. L’ambiance était chaude à tel point qu’usant de la sagesse que lui reconnaissent ses collègues, Minaku a décidé de ramener l’affaire au niveau des Présidents des Groupes Parlementaires. Question de calmer les émotions et les passions. D’après une source, Samy Badibanga et son groupe ont fait valoir trois arguments. Premièrement, les dispositions reprises à l’article 211 du Règlement Intérieur dont le dernier alinéa stipule qu’il est interdit d’apporter des amendements à une motion dûment déposée. Le retrait des signatures constitue, à lui seul, tout un amendement à la motion. Qui plus est, c’est le deuxième argument, si le Bureau de l’Assemblée Nationale accepte que des députés signataires de la motion procèdent au retrait de leur signature, il devait également autoriser la prise en compte de nouvelles signatures. Les juristes, eux, parlent du parallélisme de forme. Troisième argument, c’est le changement de la donne. Aux dernières nouvelles, les quatre Députés motionnaires qui, à un moment donné, hésitaient et voulaient se rétracter, sont revenus à leur position initiale, en reconfirmant de nouveau leur signature à la démarche de Badibanga. Visiblement convaincus, les membres du Bureau ont levé l’option de reprogrammer les motions visant deux membres du gouvernement. Aubin Minaku, après la petite pause suivant la suspension de la séance, a annoncé aux Députés en plénière que la motion anti- Kitebi et celle qui pèse sur Rémy Musungay seront à l’ordre du jour, dès la semaine prochaine. Dans le camp de Samy Badibanga, l’on célèbre déjà une première victoire. Alors que de l’autre côté, au niveau de Députés de la Majorité, c’était la grande surprise ponctuée de quelques éclats de colère. Selon des indiscrétions, certains d’entre eux ont dû quitter l’hémicycle, peu de minutes avant que le Speaker de la chambre basse du Parlement n’use de son traditionnel coup de marteau, symbole du pouvoir, pour dire ne serait-ce qu’un petit mot, à la fin de la séance de ce vendredi 31 octobre 2014. Ainsi, le face-à-face Kitebi –Badibanga a-t-il été confirmé. Et, la partie s’annonce serrée, au regard de l’ultra-sensibilité de ce dossier aux multiples rebondissements.

La Pros.                          
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