L’image employée par Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga, le mardi 23 décembre 2014 à la Place de la Poste, à Lubumbashi, devant une nombreuse foule venue saluer son retour au bercail, après trois mois d’absence, continue d’agiter le microcosme politique congolais. L’histoire de deux faux penaltys ayant permis à une équipe de football d’aligner deux victoires contestables et des risques d’implosion dans un stade dans l’hypothèse d’un troisième penalty imaginaire a tout de suite fait penser au processus électoral congolais.

Pour nombre de ses compatriotes, le président du TP Mazembe, un férus du sport-roi, s’est déporté sur un terrain autre que celui des compétitions nationales ou africaines pour plonger, de plains-pieds, dans celui des élections présidentielle controversées de 2006 et 2011. Jusque-là, on était loin d’imaginer cet acteur politique dans le camp de ceux qui étaient déçus par les tripatouillages des résultats des urnes au niveau de la CEI (Commission Electorale Indépendante) et de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante).

Le message de ce cadre de la Majorité Présidentielle ne pose aucun problème de décryptage à tous ceux qui suivent le débat sur la révision ou non de la Constitution. Moïse Katumbi s’est voulu, à l’occasion, le porte-voix de l’opinion nationale qui pense que le Président de la République en exercice, qui a épuisé ses mandats, ne devrait pas se représenter en 2016 d’une part et que, d’autre part, la CENI, considérée jusque-là comme un arbitre très partial, devrait appliquer correctement les règles du jeu démocratique.

Cette nouvelle fissure dans les rangs de la Majorité Présidentielle, associée à la démission bruyante de Jean-Claude Muyambo, laisse penser à la persistance des sons discordants au sein de la famille politique du Chef de l’Etat. On rappelle qu’hormis des individualités foncièrement opposées à la révision constitutionnelle, on avait noté le refus d’un grand parti, le MSR (Mouvement de Solidarité pour la République) de cautionner la modification des règles du jeu démocratique en prévision des échéances électorales de 2016.

Quelle suite après les penaltys ?

Moïse Katumbi a sorti sa parabole des penaltys dans un climat de spéculations de tous genres au sujet de son long séjour à Londres. Certaines méchantes langues étaient allées jusqu’à l’accuser d’avoir choisi la voie de l’exil politique, à l’image de son frère aîné Katebe Katoto, homme d’affaires, ancien président du TP Mazembe et ancien membre du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), dont le siège de Sénateur était resté vacant de 2003 à 2006, après la signature de l’Accord Global et Inclusif ayant sanctionne le Dialogue Intercongolais. C’était, laissait-t-on entendre, pour se mettre à l’abri après avoir été soupçonné de vouloir se positionner comme un des « dauphins » du Chef de l’Etat au sein de la MP, au cas où celui-ci ne briguerait pas un troisième mandat.

Avec le pavé des penaltys, nombre d’observateurs estiment que Moïse Katumbi s’est mis dans une position fort inconfortable pour continuer de compter parmi les inconditionnels de Joseph Kabila au sein de la Majorité Présidentielle. Selon toute vraisemblance, l’homme devrait rapidement abattre ses cartes et prendre ses responsabilités dans le sens d’une rupture officielle avec ceux qui passent désormais pour ses anciens compagnons de lutte politique. S’il ne se prononce pas dans les plus brefs délais, la hiérarchie de ce regroupement politique ne manquerait pas de le pousser vers la porte de sortie, à la suite de ce clash de conduite qui fait visiblement l’affaire de l’Opposition politique, toute heureuse d’enregistrer un refus de révision constitutionnelle et de fraude électorale pour 2015-2016 de la part d’un acteur qui compte au sein de la Majorité présidentielle. Kimp



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