Lorsque le Président Joseph Kabila fait constater, le lundi 15 décembre 2014 au Palais du Peuple, la propension de certains acteurs politiques congolais à « Contester à temps et à contretemps, y compris ce que soi-même on défendait la veille, par simple souci de gains politiques « , combien sont-ils, les intéressés, à se sentir interpellés ? Tous, naturellement ! Mais dès lors qu’ils savent le Chef de l’Etat contraint par la morale et les civilités à ne pas les citer nommément, ils font peu cas de la remarque. 

D’ailleurs, dans les heures et les jours qui suivent, tous vont trouver dans le discours sur l’état de la Nation quelque chose à redire, sauf sur ce point précis. Seulement voilà : ils savent que nous sommes définitivement sortis de l’oralité pure. Nous évoluons dans un monde où parole, image ou écrit enregistré peut vous rattraper. Le débat suscité par la révision de la Constitution et de la loi électorale, tout comme par le recensement de la population et la publication du calendrier électoral, en est une illustration...

Commençons cependant par le calendrier des élections locales, municipales et urbaines publié le 26 mai 2014, sous la signature du rapporteur Jean-Pierre Kalamba N’Galula, ex-député Udps désigné régulièrement au Bureau de la Céni par le groupe parlementaire Udps/Alliés, Bureau ayant obtenu son investiture le 12 juin 2013. Retenez bien la date.
En principe, il devrait avoir pour premier défenseur l’Opposition pro-Kamerhe, réunie en conclave à Limete du 6 au 11 juillet 2013, soit un mois seulement après. Car, ces assises avaient levé l’option de « renverser, pour le prochain cycle électoral, la pyramide en commençant par les élections à la base pour terminer par les élections nationales ».
L’Opposition avait, peut-on dire, épousé la position de la Société civile qui lui est proche, notamment la plateforme électorale « Aeta ». Pour rappel, en marge des travaux d’évaluation du processus électoral de 2011 qui avaient réuni en juillet 2012 la Céni et l’Assemblée nationale, Jérôme Bonso, secrétaire permanent de cette structure, s’était ouvertement déclaré pour la formule. « Nous ne sommes pas d’accord que les élections locales et provinciales soient encore reportées », avait-t-il dit le 28 juillet, avant de poursuivre : « Mais dans notre étude, nous avons parlé de quelques préalables. D’abord la restructuration de la Ceni. Ceci va passer par la modification de la loi organique portant organisation de la Ceni. De là, ensemble, on pourra aussi voir comment modifier la loi électorale ».
Ainsi, Jérôme Bonso avait-il dressé un « package » constitué du calendrier électoral, de la restructuration de la Céni et de la révision de la loi électorale.
La dépêche de www.radiookapi.net ajoute même en substance : « L’Aeta estime que ce sont des préalables pour des élections crédibles, transparentes. La société civile pense que c’est le seul moyen pour que le peuple congolais acquière la culture de la prise du pouvoir et de sa conservation par le urnes et non par les armes ».
Paradoxalement, c’est le même Jérôme Bonso qui, lors d’un débat télévisé du 12 octobre 2014, en viendra à développer un avis contraire ! Dans sa livraison du surlendemain, « Le Potentiel » rapporte que le secrétaire permanent de l’Aeta considère qu’« Une autre raison qui justifie l’impossibilité d’organiser ces élections locales avant 2016 est le fait qu’elles sont complexes et onéreuses à cause de l’accroissement des circonscriptions électorales, soit 7.265 contre 169 créées lors des élections de 2011 ». C’est comme si en 2012, il ne le savait pas ! On le comprend dans la mesure où il devrait vite rentrer dans les rangs de l’Opposition dont ses différentes ONG promeuvent les positions depuis l’époque de la Linélit, sous la Transition 1990-1997. Dans cette logique, il a, à son tour, rejoint l’Opposition-pro Kamerhe qui venait de se dédire !

NI UNE INVENTION, NI UNE IMPROVISATION DE LA MAJORITE
A propos justement de cette évaluation, on se souvient qu’au terme de sa plénière du 5 juillet 2012, l’Assemblée nationale avait fait un certain nombre de recommandations engageant tous les députés nationaux. Il s’agit de :
- la révision de la loi électorale concernant le mode du scrutin et les conditions d’éligibilité ;
- l’adoption des annexes à la loi électorale, eu égard à la répartition des sièges pour les élections urbaines, municipales et locales ;
- la révision de la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques est également concerné ;
- la sécurisation du processus électoral qui doit être une priorité du gouvernement pour décourager les actes de violence ;
- l’organisation du recensement de la population congolaise dans le meilleur délai ;
- la suspension du calendrier électoral des élections provinciales, urbaines, municipales et locales en attendant la mise en œuvre d’un nouveau cycle électoral ;
- l’organisation dans les meilleurs délais des élections législatives dans les circonscriptions électorales où le scrutin a été annulé ».
On peut donc dire des recommandations relatives à la révision de la loi électorale et au recensement de la population congolaise qu’ils ne sont nullement une invention de la Majorité. Elles obéissent à une logique consensuelle.

GLISSEMENT CONSOMME
S’agissant justement du recensement, il est intéressant de le rappeler à ce stade : l’Opposition pro-Kamerhe avait levé au cours du même conclave de juillet 2013 l’option de « repenser le système électoral congolais par le recensement général de la population, afin de déterminer, entre autres, le calcul du quotient électoral, non pas en fonction du nombre des citoyens enrôlés mais plutôt de celui recensé ».
Et voilà qu’en 2014, à la suite de la promulgation de l’ordonnance n°14/066 du 15 octobre 2014 rendant opérationnel l’Onip (Office national d’identification de la population), elle sera la première à lancer et à promouvoir la thèse du glissement du calendrier électoral au motif, dit-elle, que le recensement prendrait entre 3 et 4 ans.
Tout le « partenariat » politique, social et médiatique de cette Opposition est comme saisi de frénésie pour le démontrer. Mais, ce que les Opposants et leurs « partenaires » ne disent pas, c’est qu’avec l’option du recensement général qui aurait, par exemple, débuté en 2013, le glissement serait d’une manière ou d’une autre consommé. Car, si le délai est de trois ans, l’échéance se situe à 2016. Si c’est de quatre ans, l’échéance se situe à 2017. A supposer que le démarrage se fasse en 2014, l’échéance pour trois ans est à 2017 et pour quatre ans à 2018.
En clair, l’Opposition pro-Kamerhe savait le glissement inéluctable. L’opinion avertie l’aura d’ailleurs remarqué : Vital Kamerhe et les siens avalent leur langue dès que le rappel du congrès de Limete est évoqué !

UNE OPPOSITION SDF (SANS DIRECTION FIXE)
Moralité, ils font effectivement partie de ces politiques habitués à « Contester à temps et à contretemps, y compris ce que soi-même on défendait la veille, par simple souci de gains politiques ; entretenir des débats interminables sur des thèmes aux antipodes des préoccupations existentielles de nos populations ; travestir sciemment les faits, et user systématiquement, comme stratégie politique, de procès d’intention, de l’injure publique, ou des atteintes à la dignité des adversaires n’honorent pas la politique ».
Partant, ils hypothèquent l’alternance politique (ou démocratique) qu’ils revendiquent, non sans savoir, en plus, qu’en brandissant à tout bout de champ l’article 64 qui dispose à l’alinéa 1 : « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution », ils sont les premiers concernés par la mise en garde formulée à l’alinéa 2, à savoir : « Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi » !
Habitués alors à soutenir à la fois une chose et son contraire, ils sont évidemment d’une Opposition dramatiquement, ou plutôt décidément sans position. Une Opposition essoufflée qui s’adonne, pour sa survie, à l’instrumentalisation en cours du médecin Denis Mukwege et des opérateurs politico-économiques Katumbi, Kyungu et Muyambo.
De quoi signer et persister : une Opposition SDF (Sans Direction Fixe)...
Omer Nsongo die Lema





Le direct


LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top