Après trois jours de violences, l’examen du projet de loi électorale a finalement été reporté à ce vendredi 2015. Le président du Sénat a choisi de laisser plus de temps à la commission chargée d’étudier le texte pour travailler. Après les divisions qu’a provoquées le texte, il faut séparer l’organisation de cette élection avec le recensement.

Signe de l’ampleur des divisions que suscite ce projet de loi électorale, tard hier soir, les sénateurs débattaient toujours autour d’une formulation qui puisse mettre tout le monde d’accord. Pour les uns, il faut modifier l’article 8 controversé. Et clairement, séparer la tenue des élections de l’organisation d’un recensement.
Pour les autres, l’article 8 a été surinterprété et ne pose pas de véritable problème. Ils défendent une reformulation plus cosmétique. La pression sur les sénateurs est forte, car ces dernières journées de violence ont montré l’ampleur du rejet de ce texte par la population. Ne rien modifier serait difficilement acceptable.
Le regard est tourné vers les deux Chambres
Samy Badibanga: «Nous voulons que l'on respecte le choix du peuple, c'est à dire le rejet pur et simple de cette loi»Député de l'UDPS, premier parti d'opposition23/01/2015 - par Léa-Lisa WesterhoffÉcouter
Reste que même si les sénateurs optent pour des changements radicaux, ce sont les députés qui au final, auront le dernier mot, lors d’une plénière lundi prochain sans doute. Tout le monde a donc le regard tourné vers les deux Chambres, à commencer par la communauté internationale.
Hier, six ambassadeurs, représentants de l’Union européenne, des Etats-Unis et des Nations unies, ont rencontré les présidents des deux Chambres, Leon Kengo et Aubin Minaku. Objectif : les convaincre de l’intérêt d’avoir une loi électorale consensuelle, vu les heurts des derniers jours. Une loi qui clarifie finalement que la présidentielle aura bien lieu en 2016.
Des garanties difficiles à obtenir, tant la majorité elle-même est divisée sur la question. Car au final, personne ne sait quelles sont les intentions du président Joseph Kabila, qui ne s’est encore jamais exprimé sur ses intentions en 2016.
RFI