Affaire Crimes Contre l'humanité : La CPI acquitte l'ex-milicien congolais Mathieu Ngudjolo Chui (vidéo)






Vendredi 27 février, la chambre d’appel de la CPI confirmait l’acquittement prononcé en sa faveur deux ans plus tôt. Mais quelques minutes après la clôture de l’audience, dans l’enceinte même de la Cour, l’ex-milicien congolais était arrêté par la police néerlandaise. « Lorsqu’il est sorti de la salle d’audience, raconte son avocat Jean-Pierre Kilenda, deux policiers des services d’immigration lui ont signifié qu’il était privé de sa liberté, qu’il n’avait plus rien à faire ici et devait être reconduit à Schiphol », l’aéroport d’Amsterdam. « Des méthodes de cow-boy », regrette une source proche du dossier. Et d’ajouter : « Ils ont bloqué la sortie des avocats pendant son arrestation ». Interrogé sur l’arrestation de l’acquitté dans l’enceinte de la Cour, son porte-parole, Fadi Abdallah assure « ne pas avoir d’informations ».
Libre mais sans papier

Acquitté en décembre 2012, après quatre années passées en détention à La Haye, Mathieu Ngudjolo avait été dédouané, faute de preuves solides, de toute responsabilité dans le massacre perpétré à Bogoro, le 24 février 2003. Une centaine d’habitants avaient été tués dans ce petit village de l’Ituri, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d’une guerre plus large impliquant l’Ouganda, le Rwanda et l’armée congolaise.



Libéré, mais sans papier sur le territoire néerlandais, Mathieu Ngudjolo avait été placé dans un centre de rétention après avoir demandé l’asile politique, pour éviter son expulsion vers Kinshasa. L’ex-chef présumé du Front des nationalistes et intégrationnistes, l’une des nombreuses milices de l’est de la RDC, affirmait que sa sécurité n’était plus assurée. Car au cours de son procès, il avait accusé le pouvoir congolais d’avoir planifié l’opération lancée contre Bogoro et fournit les armes.
Le risque du retour à Kinshsa

Depuis mai 2013, cet infirmier de profession résidait librement à La Haye en attendant le résultat de sa demande d’asile. « Il était logé dans un hôtel pris en charge par la Cour, et il prenait des cours de néerlandais et d’informatique. Il faisait aussi du bénévolat pour la Croix rouge », explique son avocat.


Son acquittement confirmé, Mathieu Ngudjolo n’avait plus qu’à attendre le résultat de sa demande d’asile. Elle avait été rejetée par une cour d’Amsterdam, mais ses avocats avaient déposé, la semaine dernière, un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. La procédure était donc toujours en cours. « C’est une procédure d’expulsion du vendredi après-midi » tempête son avocat néerlandais, Flip Schuller. « On fait ça en catimini, ce n’est pas du droit. Nous n’avons pas eu le droit de le voir, de lui parler. Il a été interrogé en l’absence d’avocats», ajoute-t-il. Mathieu Ngudjolo pourrait être embarqué dans un vol pour Kinshasa dès ce soir.

lemonde.fr

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