Vraisemblablement, Boshab Evariste a du mal à se reposer car, le contrôle parlementaire devient la priorité des élus nationaux qui entendent tout savoir sur la gestion de la Res publica. Il y a peu, le Député National Pico Mwepu Kanyanta, usant de ses prérogatives, a adressé une question orale avec débat au Vice-premier Ministre et Ministre de l’Intérieur et Sécurité sur les enfants congolais adoptés par des couples étrangers. A en croire l’honorable Pico, la République Démocratique du Congo, après avoir constaté plusieurs abus, avait pris la décision, en septembre 2013, de geler la sortie et de suspendre les autorisations de sortie de tous les enfants congolais adoptés par les couples étrangers. Cette mesure du Gouvernement de la République, rappelle-t-il, visait la protection des enfants congolais candidats à l’adoption par les couples étrangers, conformément à la Constitution en ses articles : 16 : al. 1, 3 ; 40, al.1, 2 et 41 : al. 1, 3, 6, 7.
Pour le Gouvernement, il était question de tirer les choses au clair sur toute procédure d’adoption des enfants congolais à l’étranger. Il rappelle, par la même occasion, qu’en application de la décision du Gouvernement, la Direction Générale de Migration, DGM, avait suspendu, en date du 25 septembre 2013, la délivrance d’autorisations en attendant la poursuite d’enquête sur les allégations d’une seconde adoption dans les pays de destination.
Par ailleurs, une autre problématique était celle d’adoption d’enfants par des couples homosexuels dans leur pays d’adoption. Aussi, l’adoption d’enfants congolais par les couples homosexuels était fortement interdite du fait que la Constitution rd-congolaise ne reconnait pas le mariage entre personnes de même sexe. En plus, l’origine même des enfants destinés à l’adoption à l’étranger poserait problème, dans la mesure où la Direction Générale d’Immigration avait, également, découvert que certains enfants en partance pour l’étranger avaient tout simplement été vendus par des proches parents les faisaient passer pour les enfants sans famille. Plus loin dans ses propos, cet élu de la circonscription électorale de Malemba Nkulu, qui tient au respect de la vie humaine, martèle sur le fait que malgré le moratoire de la RDC, certains réseaux à travers le pays, ont tenté de contourner cette situation, à l’exemple du démantèlement des réseaux à partir de la frontière avec la Zambie, mettant en cause certaines responsabilités de l’Administration à Kinshasa et à Lubumbashi. C’est fort de toutes ces observations que Pico Mwepu Kanyanta Bilonda voulait avoir des réponses précises de la part d’Evariste Boshab. Ce, conformément aux dispositions de l’article 138 de la Constitution de la République. ‘’ Monsieur le Vice-Premier Ministre, voudriez-vous éclairer la population congolaise, à travers la représentation nationale, constituée des élus directs du peuple, sur l’état des lieux actuel, de la problématique de l’adoption d’enfants congolais par les couples étrangers ? Combien seraient-ils, actuellement, et quelles seraient les mesures prises par le Gouvernement de la République au stade actuel pour remédier aux abus dénoncés ci-haut ?’’, a-t-il posé la question.
La balle est donc dans le camp du bureau de l’assemblée nationale qui doit sans nul doute inscrire cette matière à l’ordre du jour de cette session parlementaire. Le Vice-premier Ministre devra, d’ores et déjà, préparer les éléments sur cette question importante qui touche même à la réputation du pays.
Kevin Inana