Le Vice- Premier Ministre et Ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, était, en fin de semaine dernière à l’Assemblée nationale pour répondre à une question orale avec débat sur la faisabilité du calendrier électoral, le processus du découpage territorial, ainsi que l’installation de nouvelles Entités territoriales décentralisées. A l’issue de la séance, les analystes politiques se sont rendus à l’évidence que les positions des différents acteurs au processus électoral n’ont pas beaucoup évolué. Le Gouvernement est resté sur ses lignes de défense. Comme quoi, il n’est plus possible de faire marche arrière du moment que les opérations de retrait et dépôt des candidatures aux élections provinciales ont débuté. Cela signifie que les nouveaux majeurs (environ 9 millions de personnes) ne seront pas enrôlés comme électeurs. Par conséquent, ils sont exclus du processus électoral en cours. L’actualisation du fichier électoral n’est pas à l’ordre du jour. Il faudra se contenter de nettoyer le fichier très controversé de 2011. Procéder autrement, soutient Boshab, c’est ouvrir la voie toute grande au fameux glissement des mandats. La meilleure façon de combattre le glissement, argumente le VPM de l’Intérieur, c’est d’organiser réellement toutes les élections prévues dans le calendrier électoral qualifié de global.
La balle dans le camp de la CENI
Le Gouvernement a rassuré qu’il respectera son engagement. C’est-à-dire que le financement de onze scrutins ne pose aucun problème. A la CENI de faire correctement son travail. Or, à ce propos justement, le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Apollinaire Malumalu, a quitté brièvement son lit d’hôpital, jeudi 16 avril dernier, pour venir soutenir ses collaborateurs en difficulté. Au cours de la conférence de presse qu’il a animée, Apollinaire Malumalu a écarté toute idée de dialogue autour du calendrier électoral. Sur toutes les questions qui font débat, les réponses de la CENI se ressemblent comme deux gouttes d’eau avec les positions exprimées par le Gouvernement.
L’auteur de la question orale pas convaincu
Le Député Christophe Lutundula, auteur de la question orale visant Boshab, n’a visiblement pas été convaincu par les réponses ou les assurances du Vice- Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur. Intervenant sur une radio internationale, hier, dimanche matin, Christophe Lutundula a ‘‘supplié ’’ le Chef de l’Etat pour aider à résoudre le problème. Lutundula est très pessimiste. La RDC n’a pas les moyens de mener concomitamment les deux processus. Il estime que l’on devrait mettre l’accent sur les élections contraignantes (présidentielle et législatives nationales). L’installation de nouvelles provinces devrait attendre la prochaine législature. Malheureusement, son point de vue n’est pas partagé par la Majorité et le Gouvernement qui en est l’émanation. Evariste Boshab voit autrement les choses. Selon lui, il n’existe aucun chevauchement entre l’organisation des élections et l’installation des Entités territoriales décentralisées.
Les résultats seront-ils acceptés?
Pour maints analystes éclairés, le processus électoral tel qu’il est conduit, à la manière d’un chien qui aboie et de la caravane qui passe, marquera des signes d’essoufflement très bientôt. Un minimum de consensus est, en effet, nécessaire pour faire accepter les résultats aux acteurs politiques. La Résolution 2211 du Conseil de Sécurité sur le nouveau mandat de la Monusco est sans ambigüité. Elle recommande un dialogue entre tous les partenaires aux élections sur toutes les questions qui fâchent. Ce dialogue, vraisemblablement, n’aura pas lieu. D’où, la crainte que l’ensemble du processus électoral perde en crédibilité. En attendant, de part et d’autre, l’on en appelle à un sursaut d’orgueil patriotique pour sauver ce qui peut l’être.
Alf
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