* L’Udps avec Félix Tshisekedi, le PT et le MLP sont contre le boycott tandis que l’Udps 10ème Rue avec Bruno Mavungu, le Mlc, l’UNC, ECIDE ... sont pour et exigent la tenue du dialogue comme préalable à toute élection.
Il n’y a pas encore engouement au niveau des Bureaux de dépôt d’enregistrement et de traitement des candidatures pour les provinciales lancé le 15 avril dernier. Dans la capitale, les registres sont encore vierges dans presque toutes les circonscriptions. Un seul candidat d’un parti politique de la MP signalé comme le tout premier depuis hier au Bureau de l’Ymca au centre de Kinshasa, à Matonge. Pourquoi cet état des choses ?
Le boycott décrété par une partie de l’Opposition y est-il pour quelque chose ? A priori non. Car l’Opposition elle-même est très divisée sur la tenue des provinciales. Une partie de l’Opposition conditionne sa participation à ces scrutins par la tenue du dialogue qui doit dégager un consensus sur les divergences qui entachent le processus électoral.
Il s’agit de l’Udps de la 10ème Rue, celui du siège avec Bruno Mavungu comme secrétaire général, le Mlc de Jean-Pierre Bemba Gombo, l’Unc de Vital Kamerhe, l’ECIDE de Martin Fayulu... Eux s’opposent à l’opération de dépôt de candidatures.
En face, toujours l’Udps mais par le biais de son secrétaire national aux Relations extérieures Félix Thisekedi, fils du leader charismatique Tshisekedi WA Mulumba, le Parti travailliste (PT) de Steve Mbikayi et le MLP de Franck Diongo qui continue à se qualifier d’opposant radical. Eux sont contre le boycott des provinciales.
NON A LA POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE
Leurs candidats se préparent donc à déposer leurs candidatures conformément au calendrier électoral de la CENI. Ils ne veulent pas entendre parler du dialogue du moins pour les deux derniers. Mbikayi estime que l’heure n’est plus à la politique de la chaise vide qui a fait louper beaucoup d’opportunités à l’Opposition. Ne par aller aux élections serait donc faire le jeu de la MP.
Enfonçant davantage le clou, Frank Diongo abhorre toute idée de dialogue ni avec le régime de Kabila lui-même ni avec la CENI. Ce dialogue ne conduira à rien. Le Président du MLP ne comprend pas le bien-fondé d’un dialogue entre ces partis politique de l’Opposition avec la CENI.
Car tous, Udps, Mlc et Unc ont leurs membres qui siègent au Bureau de cette institution. Ils ne les ont jamais désapprouvés. Ce qui veut dire qu’ils continuent à défendre valablement leurs intérêts. Ces trois partis sont bien représentés à la CENI.
Comment peuvent-ils alors réclamer de prendre langue avec l’institution dans laquelle leurs membres continuent à siéger ? C’est un non-sens pour Franck Diongo. D’où ils demandent aux opposants d’aller déposer leurs candidatures pour les provinciales.
LAISSER LE CHAMP LIBRE A LA MP
Il n’est pas question de laisser autant de champ libre à la MP par le boycott comme décrété par leurs autres collègues de l’Opposition. La MP contrôlerait alors dans cette optique toutes les provinces dans la mesure où elle sera seule aux provinciales du fait du désengagement de l’Opposition. Quant à Félix Tshisekedi, il est en hiatus avec la position officielle du parti, l’Udps et de la directive de son père, le Lider Maximo. Celui-ci accepte d’aller aux élections à tous les niveaux. Mais à condition qu’il y ait d’abord le dialogue sous l’égide de la Monusco afin de dégager un consensus sur tout le processus électoral.
C’est lors de son meeting tenu la semaine dernière dans la ville de Goma au Nord-Kivu, que Félix Thsisekedi a nuancé que tout en réclamant le dialogue l’Udps va néanmoins aux élections. Sous-entendu : le dialogue pour lui n’est pas un préalable aux élections. Position contestée tout de suite à Kinshasa par le secrétaire général Bruno Mavungu.
Mais sur base de cette déclaration de Félix Tshisekedi que le Président fédéral Udps/Nord-Kivu a décidé d’apprêter pour déposer les candidatures des membres du parti aux provinciales. Il a déclaré à la presse être en contact avec son Président national à partir de Bruxelles et que c’est lui qui a valisé cette option annoncée par Félix Tshisekedi qui est d’aller aux provinciales.
SCHISME A L’UDPS ?
Comme on le voit, l’Opposition est divisée sur les provinciales. Une partie qui est favorable et qui dépose déjà les candidatures et l’autre qui pose des conditions. On constate aussi que par rapport à cette question, il y a une sorte de schisme qui ne dit pas on nom à l’Udps.
Primo, le siège national avec Bruno Mavungu qui est sur la ligne du parti comme décrétée par le Président national à parti de Bruxelles. Secundo, le secrétaire aux Relations extérieures Félix Tshisekedi qui ouvre à partir de Goma le rôle électoral à l’intérieur du parti au nom de son père, le Président national qui l’a mandaté de Bruxelles. C’est la confusion totale.
Avec ces deux positions diamétralement opposées à l’intérieur même du parti, l’Udps n’est-elle pas sur le chemin de l’anarchie ? C’est très regrettable pour un si grand parti qui a la vocation de locomotive de toute l’Opposition mais qui est confrontée à des dissonances sur des questions de perceptions du processus électoral.
Là où pourtant l’Udps est attendue pour ratisser large et rassembler autour de son candidat Tshisekedi Wa Mulumba déjà pressenti comme meilleur candidat unique de toute l’Opposition. Afin de préserver ce rôle capital, la 10ème Rue est appelée à taire ses divergences de fond inutiles dans ses rangs et de présenter une position unique sur tout le processus électoral. Position unique qui lui permettrait de garder intactes ses chances de présenter à toute l’Opposition son chef charismatique comme candidat unique à la présidentielle de 2016.
KANDOLO M.