Au Katanga, le choléra souvent dit » maladie des mains sales « , est très endémique à Kalemie, ville située au bord du Lac Tanganyika. Le lac est la source principale d’eau pour de milliers de personnes à Kalemie. Il est aussi un vecteur principal de maladie.

Dans une province minière comme le Katanga, le choléra fait des ravages. De 2012 à 2014, plus de 31 370 cas à 6 930 cas en 2012, 13 700 cas en 2013 et 9 180 cas en 2014] ont été enregistrés dans la province, 843 personnes en sont mortes durant la période, signale Ocha.

En 2013, la seule province avait enregistré deux fois plus de cas de choléra que toutes les autres provinces de la RDC réunies. La ville de Lubumbashi qui avait enregistré près de 50 % des cas de la province en 2013 a » cédé » sa place en 2014 au District du Haut-Lomami avec 45% cas). Malgré les efforts consentis, le Katanga reste secoué, affirme l’agence humanitaire onusienne.

2015 est mal partie bien qu’en début de l’année, les spécialistes sanitaires agitent déjà le drapeau d’avertissement car du 1er janvier au 22 mars 2015, ce sont plus de 1 950 cas notifiés. 37 personnes en sont mortes.

De janvier à février, plus de 30% des cas de ces premières semaines de 2015 proviennent de la seule zone de santé de Mufunga Sampwe, dans le territoire de Mitwaba, une situation attribuable à plusieurs facteurs: personnel soignant mal formé ou quand ils sont bien formés ils ne sont qu’une poignée; des routes difficilement praticables qui parfois se transforment en marécages en temps de pluie ; peu de moyens logistiques pour acheminer des intrants ; l’absence d’acteurs humanitaires spécialisés, souvent liée à un manque de financement.

Etant une zone non endémique, Mufunga Sampwe a rejoint le rang des zones épidémiques en 2014. La situation est quasi-similaire dans les zones voisines de Bukama, Butumba, Kabondo Dianda et Kikondja.

Dans les zones de santé de Butumba et Kabondo Dianda, il y a absence de partenaires dans le domaine de l’eau, hygiène et assainissement.

A Bukama, aucune réponse n’est apportée correctement face à cette épidémie, seule la zone de santé assure la prise en charge, avec des moyens limités. AKikondja, les ONG Médecins d’Afrique et Alima se sont désengagées de leurs activités de prévention et prise en charge pour fin projet.

Quid du nouveau plan de lutte contre l’épidémie

Depuis 2013, la RDC a initié un vaste programme de lutte contre le choléra avec pour objectif de l’éliminer du pays avec un seuil d’élimination d’un cas confirmé pour 100 000 habitants à l’échelle nationale.

D’après le nouveau Plan Stratégique Multisectoriel d’Elimination du Choléra en RDC de 2013-2017, le choléra est abordé comme un problème de santé et la stratégie contre le choléra est prise sous une approche multisectorielle, combinant la » santé, l’eau, hygiène et assainissement. «

En 2013 et 2014, par exemple, plusieurs bailleurs ont financé des activités pour lutter contre le choléra au Katanga: mise en place des sites de chloration d’eau, soins des malades, construction des latrines familiales, organisation des séances de sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène et assainissement.

Le non accès à l’eau potable

L’accès insuffisant à l’eau reste la principale cause du choléra. Au Katanga, selon Ocha, moins de 35% des ménages ont accès à l’eau potable et un nombre totalement dérisoire à peine 5% de la population utilise des toilettes améliorées.
La plupart des installations d’adduction d’eau sont vieilles. De nombreuses datent de l’époque coloniale. La compagnie nationale de distribution remplit difficilement son rôle.

Les acteurs humanitaires œuvrant dans le domaine pensent que les actions multisectorielles bien ciblées visant l’assainissement du milieu et la fourniture de l’eau potable sont cruciales.

Ceci pourrait consolider les activités de prise en charge des cas et de sensibilisation en vue d’interrompre durablement la transmission de la maladie dans les zones de santé affectées. Entre temps, les humanitaires réfléchissent aussi à des activités de résilience communautaire telles que la promotion à l’utilisation du chlore local.

Mais, l’urgence actuelle est de renforcer la surveillance épidémiologique et le système d’alerte précoce. Il faut préparer les zones de santé à faire face aux épidémies prochaines et aux cas sporadiques qui pourront survenir en cette saison de pluies dans les zones endémo épidémiques ; poursuivre les activités de prévention sur le terrain.

Le choléra, encore un défi de sous-développement

Selon Ocha, le choléra reste un problème de sous-développement. D’où les actions durables pour endiguer cette épidémie telles que, entre autres, le développement hydraulique, la réhabilitation et l’extension du réseau de distribution ; la construction d’un réservoir de grande capacité ; le doublement de la capacité de production de l’usine.

En effet, une étude pilote menée en 2009 à Kalemie a permis de confirmer la possibilité de la disparition de la maladie dans cette ville, en effectuant des activités efficaces et durables tant en période de flambées épidémiques qu’en période d’accalmie.

Le Fonds Commun Humanitaire- mécanisme de financement dans lequel les donateurs mutualisent leurs financements par OCHA- a aussi été d’un appui remarquable envers le Katanga avec plus de 10.4 millions dollars US pour 22 projets visant à lutter contre le choléra entre 2011 et 2014.

Par Godé Kalonji Mukendi


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