Combien de temps encore la famille politique du Président Joseph Kabila, dans sa configuration actuelle, restera soudée ? C’est tout le défi que s’emploie à relever Joseph Kabila, Autorité morale. Chaque fois qu’il préside une réunion, trois mots reviennent le plus souvent : unité, cohésion et discipline. La MP, ce n’est qu’un secret de polichinelle, a pour trait d’union le pouvoir d’Etat autour du Président Kabila. L’idéal aurait été que cette alliance hétéroclite tienne la route jusqu’à la fin de la législature, c’est-à-dire, en décembre 2016. Une décomposition anticipée de la MP n’est pas écarter. Kingakati II serait le déclic ? En effet, la publication du calendrier électoral global, le 12 février 2015, a eu pour conséquence de fixer la date de l’élection du nouveau Président de la République, le 27 novembre 2016. Or, les lois de la République n’accordent aucune possibilité à un Président sortant, ayant fait deux mandats de suite, de se représenter. Cela qui, en principe, devrait libérer l’expression des ambitions au sein de la Majorité. La question relève encore du domaine des interdits. En l’absence d’une orientation claire, certaines formations politiques alliées de la MP s’illustrent par des initiatives en solo. L’UNAFEC de Kyungu vient de tenir un mini-congrès du parti à Lubumbashi. La principale annonce faite à cette occasion aura été la candidature de l’UNAFEC à la Présidence de la RDC aux élections de 2016. Il y a bien longtemps que le PALU de Gizenga Antoine a pris la décision de concourir à tous les niveaux des élections. Pendant ce temps, on a entendu des cadres de la Majorité, ceux qui ne juraient jusque-là que par le maintien du Président Kabila, dire que deux ans n’étaient pas suffisants pour forger un leader d’envergure nationale. Si ces propos proviennent des flatteurs, il y a tout de même une part importante de vérité. La semaine en cours, une personnalité, que l’on prend pour un faucon de la MP, a déclaré que le soutien du Président Joseph Kabila est nécessaire pour quiconque convoiterait le fauteuil du Chef. Autrement dit, la Majorité sans Kabila dans ses rangs ne fera le poids face à l’Opposition si et seulement que si elle réussissait à s’unir. Certainement que ce cadre de la MP rêve d’un scénario à la Poutine. Qu’on ne se trompe pas sur l’état de décomposition de la MP. Il peut s’agir d’une dispersion tactique comme les mobutistes savent bien le faire. En 2011, le PPRD a donné naissance à plusieurs partis satellites. Aujourd’hui, quelques années après la comptabilité politique recommanderait qu’on en évalue le niveau d’implantation et les rapports de force avant d’envisager d’aller plus loin, dans un jeu d’alliances qui se font et de défont au gré des intérêts.
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