Il y a des questions qui, lorsque posées, conduisent à des réponses comme celle-ci : « Pour ça, il faut disposer d’une boule de cristal ». Seulement, souvent il y a des faits qui peuvent nous aider à commencer à entrevoir l’avenir au travers de l’opaque brouillard du présent.

Si vous demandez par exemple à un médecin non informé sur les chances de survie au-delà de cinq années d’un diagnostic de cancer, il vous répondra surement : « Dieu seul sait » ou « Il faut seulement prier ».

Un médecin plus informé vous répondra, basant sa réflexion sur les statistiques, les évidences scientifiques, l’analyse des faits et son expérience personnelle. Il vous dira par exemple qu’« au stade actuel de la maladie, 50% de malades vivent au-delà de 5 ans ; et donc il y a la moitié de chances que vous viviez au-delà de cette échéance ».

Il est vrai que la politique n’est pas une science exacte comme les mathématiques ou comme la médecine. Elle comprend un dynamisme parfois incontrôlable. Toutefois, les tendances futures peuvent être décelées à partir de l’analyse de certains faits souvent à la portée des sujets bien informés.

L’analyse des faits -dont certains jusque-là confidentiels- pour prédire qui sera le prochain président de la RDC, c’est ce que nous allons faire ici.

« On ne réfléchît pas seul »

J’ai écrit cet article il y a plus de trois mois, je me suis retenu de le publier de peur de blesser certaines sensibilités qui militent encore pour une réelle alternance politique en RDC. Ne vous en faites pas, je suis et demeure dans cette lutte.

Seulement, lorsqu’ une lumière jaillit dans ma tête surtout d’ après les informations précieuses que je détiens, il s’impose en moi le devoir de le partager avec les autres pour une réflexion d’ensemble. Il est dit, dans le site de Kamoto Centre, notre think tank, « on ne réfléchît pas seul ».

Je suis peut-être le seul Congolais qui répète depuis plus de deux années déjà qu’il ne sert à rien de faire « un coup d’Etat » en République démocratique du Congo (RDC) parce que, de toute façon, M. Joseph Kabila ne se représentera pas en 2016.

J’ai écrit depuis plus d’une année, et cela contre l’avis de la grande majorité, qu’il y a aura des élections présidentielles en RDC en 2016. Ce fut une information que nous détenions de sources très sures et surtout des gens qui, comme le souverain primaire congolais, détiennent les pouvoirs de neutraliser le pouvoir actuel. Nous les avons aussi « lobbied » dans ce sens.

C’est depuis février 2014 que j’ai annoncé dans la même foule que Moise Katumbi était le mieux positionné pour succéder à Joseph Kabila comme président de la RDC. En effet, il existe encore malheureusement des faiseurs des rois étrangers en RDC.

M. Tshisekedi wa Mulumba l’a déjà reconnu plusieurs fois et reconnu avoir été en contacts avec « eux ». Nous avons appris entre quatre murs que Kabila ne sera pas président de la RDC après décembre 2016 bien avant qu’Herman Cohen ne lance son quolibet «Kabila doit partir parce qu’il a mal travaillé».

Ce que je dis ici est matière de prédictions basées sur les faits passés et présents mais plus sur les informations comme par le passé de sources très sures. J’ai fait plusieurs voyages personnels dans « certains milieux » pour les vérifier, apprendre plus ou influencer certains « outcomes » comme on dit en Anglais.

Huit « présidentiables »

D’abord, je préfère citer, sans ordre d’importance quelconque, les personnalités du pouvoir et de l’opposition susceptibles de devenir présidents de la RDC en 2016.

Il s’agit de 1. Martin Fayulu, 2. Vital Kamerhe, 3. Moïse Katumbi, 4. Un dauphin du PPRD activement soutenu par le président Joseph Kabila (Aubin Minaku, Matata Ponyo ou un autre As de pique), 5. Tshisekedi wa Mulumba, 6. Félix Tshisekedi, 7. Un dauphin de l’UDPS (Willy Vangu, Valentin Mubake ou un autre As de pique activement soutenu par M. Etienne Tshisekedi), 8. Jean-Pierre Bemba.

En tout cas, vous ne perdrez rien à oublier les gens non cités ici. Je les appelle les « Facebook candidates ». Ils ne disposent simplement pas de moyens financiers et surtout d’une base populaire suffisante en RDC pour faire le poids. Beaucoup échoueraient même pour être élu simple Conseiller Communal!

A. Deux faits :

1. Il est notoire que, souvent, les événements en Afrique sont dictés de l’étranger. Depuis son l’indépendance, les changements de Chefs d’Etat en RDC ont été commandités ou du moins activement soutenus par l’étranger.

L’assassinat de Lumumba qui a conduit au chaos de 1960-1965, l’avènement de Mobutu, de l’AFDL et la mort de Désiré Kabila ont tous eu comme acteurs de premier rang des acteurs « exogènes » au pays.

Les Américains ont souvent été les grands catalyseurs souvent sous le couvert des autres. L’histoire, souvent pas très connue du public, révèle entre autres le rôle des USA dans les transports des troupes contre les combattants mulelelistes, marocains, belges et français pendants les deux guerres du Shaba.

Depuis l’aube de l’indépendance de la RDC, les dirigeants américains sont – plus que les Belges qui agissent comme simples intendants – lourdement impliqués dans les changements politiques dans le pays.

Plusieurs sources, et tout dernièrement Wikileaks, nous livrent certains secrets sur ce que « les faiseurs des rois » américains font en RDC. Ces documents sont très informatifs.

La Leçon ici est que, ce qu’ils ont fait hier, ils sont capables de le faire encore aujourd’hui à cause de notre incapacité de nous administrer en nation unie, forte et surtout démocratique. Comme ce fait demeure, il fait l’objet de nos analyses.

2. Grâce à l’évolution de la géopolitique mondiale, les victoires contre l’obscurantisme et l’ignorance, les Américains et leurs intendants ont beaucoup perdu de pouvoir d’imposer leurs choix des dirigeants dans beaucoup de pays africains, dont la RDC.

Ils jouissent encore néanmoins du pouvoir de barrer la route à beaucoup de prétendants. Comme je le dis souvent, l’époque Bokassa – Dacko est à jamais révolue en Afrique. Ils ne peuvent pas imposer un président vraiment contesté par la population.

M. Azarias Ruberwa dispose d’un lobby important aux USA. Il a été soutenu activement en 2011 mais son manque de popularité lui a vu refuser en dernière minute les millions de dollars promis pour sa campagne présidentielle.

Il faut un grand soutien populaire pour être président du Congo ou du moins une sorte d’acceptation même tacite de la population. Ainsi Mobutu, Kabila le père et Joseph Kabila sont venus et sont demeurés au pouvoir grâce à cette bénédiction.

Je crois comme fer que la population congolaise mobilisée jouit d’une grande autonomie dans le choix et le changement de ses dirigeants. Ce que le souverain primaire n’est pas encore en mesure d’empêcher, c’est la neutralisation par l’Occident du chef de l’Etat du Congo dont la tête ne leur plaît pas ou plus comme fût le cas de Lumumba et tous les anciens présidents.

Appelez cela néocolonialisme si vous voulez, mais dans la jungle mondiale, « la loi du plus fort est encore et toujours la meilleure ». Il faut une intelligence particulière et des débats d’idées d’une certaine élévation pour la contourner.

Kamoto Centre, certaines personnalités et organisations comme DESC Wondo sont fermement engagés dans cette ultime voie du salut public. Un des moyens plus rapides d’accomplir cette tâche sublime passe par la démocratisation de nos pays d’origine. L’autre est de composer avec les Grands de ce monde comme beaucoup l’on déjà réussi comme les pays dits « tigres de l’Asie ».

Reconnaitre sa faiblesse et agir avec intelligence n’est point une faiblesse, c’est une sagesse. De quels moyens disposons-nous pour combattre le « might » des Etats-Unis d’Amérique?

C’est la logique du film «The lion King » quand Pumbaa et Timon ont décidé de se faire amis du petit lion qui un jour deviendra grand. Quand les gens que tu cherches à combattre sont de loin plus forts que toi, la bible nous donne ce conseil dans Luc 14 : 28-32 :

« Si l’un de vous veut construire une tour, il s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a assez d’argent (moyens) pour achever le travail. De même, si un roi veut partir en guerre contre un autre roi, il s’assied d’abord pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes, affronter son adversaire qui marche contre lui avec vingt mille hommes. S’il ne le peut pas, il envoie des messages à l’autre roi, pendant qu’il est encore loin, pour lui demander ses conditions de paix ».

L’autre versant d’actions est de nous former et informer davantage pour bâtir des nations prospères. La promotion de la science et de la technologie est base de tout progrès de l’humanité. Ce sont ces tâches qui forment l’ossature de l’action de Kamoto centre.

B. Les candidats potentiels :

1. Moise Katumbi : Mon passage au Département d’Etat Américain de début de 2014 m’a révélé le contact étroit que ce dernier entretenait avec l’équipe de John Kerry. Il était évident que beaucoup dans cette équipe le jugent si pas l’idéal pour le rôle de président de la RDC, du moins mieux que tous les autres prétendants.

Questions m’avait été posées sur ce que Kamoto Centre pense de lui. J’avais alors donné un avis favorable sur lui, vu toutes les réalisations entreprises dans le Katanga et sa base populaire nationale. J’avais alors compris entre les lignes que M. Moïse Katumbi bénéficiait de faveurs des « faiseurs des rois » américains.

2. Jean-Pierre Bemba : M. Bemba est un homme très intelligent. Il a la pointure de quelqu’un qui peut être un bon président pour la RDC. Ma conviction est qu’en décembre 2016, il sera encore dans les tribulations judiciaires de La Haye.

3. Vital Kamerhe : Une parenthèse, feu mon père s’appelait Pumu Vital. Au changement des noms de la période de l’Authenticité, il a laissé tomber ce nom pour acquérir celui de Babangusu.

Le président national de l’UNC est un monsieur qui aurait mieux fait de rester au sein du PPRD et près de Joseph qu’il glorifiait, il n’y a pas longtemps. Il était le Kin Kiey ou le Boshab d’hier du PPRD. Il a lancé des « slogans » pas très différents de « Kabila désir ». Il fut plus leur Sakombi Inongo avec son livre «Pourquoi j’ai choisi Kabila ».

Il n’est devenu anti-kabiliste que lorsque celui-ci s’est débarrassé de lui comme président de l’Assemblée nationale. Il est un peu comme un homme qu’une femme vient de chasser de la maison et qui clame à qui veut l’entendre «d’ailleurs, je l’ai épousée par hasard ! ». La grande majorité de Congolais sont encore très loin de lui faire confiance.

La question brûlante de ses origines et les manigances dont s’il s’est mêlé lui dans une RP (Public Relationship) dévastatrice semble devenir pour lui une pierre d’achoppement. En tout cas, il n’a pas non plus beaucoup de crédibilité chez les « faiseurs des rois américains » qui, dans leur cogitation, font aussi allusion à cette entrave d’origine.Références sont faites ici encore aux révélations de Wikileaks et à ce nous avons appris de nos sources.

M. Vital Kamerhe jouit néanmoins d’une grande popularité dans le Grand Kivu et dans certains milieux au pays et à l’étranger comme vu dernièrement à coté d’Herman Cohen qui cherchait à « le vendre » à certains financiers. La mascarade de l’Université Johns Hopkins (Baltimore) a été aussi révélatrice d’un sentiment de malaise que certains milieux très actifs couvent contre sa personne.

C’est ce qui est bien triste pour un pays qui se veut moderne avec de valeurs universelles de citoyenneté. Une chose à son avantage. Je crois qu’en ce jour, M. Kamerhe a accru son électorat depuis son implication dans les émeutes du 19-23 Janvier 2015. J’estime son pouvoir électoral aujourd’hui entre 10 et 15% dans une élection présidentielle.

C’est un allié très profitable pour quiconque de l’opposition aspirant à la magistrature suprême. En tout cas, je suis convaincu qu’il est vraiment un opposant à M. Joseph Kabila même s’il paraît un peu opportuniste.

4. Martin Fayulu : J’ai été aux Etats-Unis pendant la même période de février 2015 que Martin Fayulu entreprenait sa tournée. J’ai été aussi au Département d’Etat à Washington DC.

J’ai personnellement cherché à savoir ce que l’Administration en place pensait de lui. On m’a informé qu’il n’était point aux USA sur invitation du gouvernement américain. Je ne pense pas qu’ « ils » le considèrent comme un candidat potentiel au poste de président de la RDC. L’année passée, quand nous avons fait avec « eux » le tour des potentiels candidats, le nom de Fayulu n’était même pas cité.

Dans un document dont une partie est restée confidentielle élaborée par Mme Mania Riche et Kris Berwouts intitulé « DRC Elections : Will Kabila will stay or go ? Any many other questions on the road to 2016 », son nom est juste mentionné comme potentiel allié à Vital Kamerhe.

Ce document est une pièce dite de recherche conduite pour le compte du Département britannique du développement international, le DFID, cellule DRC’S Evidence, Analysis and Coordination, le EACP.Ce document est « une pièce d’intelligence » dont les occidentaux se servent parfois pour confectionner leurs politiques vis-à-vis des pays africains.

Je suis convaincu que M. Fayulu, qui est en train d’abattre un vrai travail de titan au péril même de sa vie, joue déjà un grand rôle dans le devenir de la RDC. Je le vois grandir encore plus. Seulement un conseil pour lui, s’il veut devenir plus sérieux dans la conquête du pouvoir, les Congolais avec qui il devrait «dialoguer » et convaincre vivent à Goma, Kalemie, Idiofa, Luozi et non pas à Washington DC, Atlanta ou Paris.

Très peu de Congolais de l’étranger remplissent les conditions pour devenir électeurs pour la RDC. La plus grande limitation de Martin Fayulu est donc une base électorale nationale encore très limitée et surtout une assiette financière encore très rétrécie. Pour gagner l’élection présidentielle au Congo, il faut disposer des millions de dollars américains.

EN 2011, l’UDPS a casqué presque 30 millions de dollars américains dont nous connaissons les sources et surtout les acteurs qui ont réussi cette rafle !

5. Les autres PPRDiens (Aubin Minaku, Matata Ponyo, Boshab etc..). Ils devraient d’abord savoir très explicitement que le président Joseph Kabila choisisse l’un d’eux comme dauphin pour qu’ils aient une chance quelconque de devenir présidentiables.

Ensuite, il faudrait que l’heureux copté ait la bénédiction d’une vaste majorité des membres de cette coalisation aux tentacules nombreuses.

Or, celle-ci est aujourd’hui très divisée depuis l’élan de la modification de la constitution, du « glissement » du mandat présidentiel et la guerre « des chefs » pour la succession du « Raïs » qui y règne. Tous ces «Excellences » ont une similitude : une très pauvre popularité.

L’avantage énorme de tous ces PPRDiens est un parti politique qui dispose de moyens presque illimités d’ordre financier, géopolitique, médiatique dont le contrôle de la RTNC et surtout de la CENI.

6. Les Tshisekedi : Les occidentaux ne font pas confiance à ni M. Etienne Tshisekedi, ni à son fils Félix. J’ai appris cela de la bouche de quelqu’un de très haut placé au Département d’Etat américain. Le père est jugé très erratique et imprévisible ; quelqu’un qui ne semble vraiment pas savoir ce qu’il veut vraiment. En outre, Wikileaks a déjà dévoilé sa situation de maladie. Dans ce rapport, il est fait allusion à son état de santé et par voie de conséquence son incapacité de survivre des années dirigeant un pays aussi compliqué qu’est la RDC. Ce document peut être déniché à l’internet.

En ma qualité de Docteur en Médecine et après avoir minutieusement étudié les dernières vidéos du « Lider Maximo », je partage ce point de vue. J’ose croire que M. Etienne Tshisekedi récupère d’un AVC. Ceci expliquerait sa balance et son langage rapidement altérés. Dans tout le cas, il a déjà dignement servi le pays et mérite une place aux panthéons congolais.

Félix a été jugé simplement n’avoir pas assez de bagages intellectuels pour cette lourde responsabilité. Il n’aura pas le support des Occidentaux qui, comme dit plus haut, disposent encore tristement du pouvoir de barrer la route à celui dont la tête ne leur plaît pas. La logique du « francafrique » s’appliquera surement dans ce cas.

Ce qui est dit ici élimine, de la liste, Félix et son illustre père pour qui j’ai beaucoup de respect. J’avais souhaité que l’UDPS s’organise à temps pour les élections de 2016 en se reformant. Il y a plusieurs mois, nous avons effectué un voyage de Londres à Paris Charles-De-Gaule pour des discussions avec le professeur Willy Vangu et j’ai eu une longue conversation avec le professeur Claude Kiringa sur les enjeux du pouvoir au sein de leur parti. Malheureusement.

Comme je l’ai dit dans mes articles précédents, les partis politiques du Congo dirigés par des patriarches sont les reflets d’une organisation pas très loin des groupes musicaux du pays. Comme disait un jour Papa Wemba, « Viva la musica, c’est moi ».

Comme l’avait découvert M. Albert Moleka qui venait de démissionner du parti et beaucoup avant lui, « l’UDPS, c’est Tshisekedi ».

C. Les conclusions

De part tout ceci, à moins d’un sursaut extraordinaire de l’UDPS, avec la désignation d’un président et /ou d’un candidat à l’élection présidentielle de 2016 qui ne soit pas un Tshisekedi et qui aura tout le soutien de M. Tshisekedi wa Mulumba et l’endossement de Félix, le prochain président de la RDC aura comme souche la présente MP (mouvance présidentielle de ce jour).

Encore qu’il faille considérer cette réalité : Aucun parti politique ne peut à lui seul gagner les élections présidentielles en RDC...



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