Intervenant hier mercredi 22 avril sur les ondes de radio Okapi, l’entraineur de l’As Vclub, Florent Ibenge, tout en condamnant les violences dans les stades, pensent que les gens qui ont pris cette décision ne respectent pas les joueurs : «Il y a des gens qui ont décidé à ce que le match se joue à huis clos. Ils ont leur raison ! Nous, on se focalise sur le terrain... ». Sur le terrain, dit-il, les joueurs sont frustrés et démoralisés. En tout cas les joueurs, faut-il rappeler, sont des sportifs. Et, un sportif quand il se produit, il a toujours besoin d’un public pour l’encourager et le motiver de faire mieux. Au football, les joueurs ont vraiment besoin de ce public là. Alors qu’ont-ils fait les joueurs de Kinshasa pour mériter une telle sanction ? Pour Florent Ibenge, c’est un manque total de respect envers les joueurs : «Parce que moi je le dis, et je le redis avec un ton un peu sévère, je vous assure prochainement on va faire une grève si on ne nous respecte pas. On fera grève dans tout le pays, on ne jouera plus et comme ça, le public viendra jeter des cailloux dans un stade vide».
Pour bon nombre d’analystes, la Linafoot devrait revoir cette décision si elle tient vraiment à un championnat digne qui sortira un vrai champion. Elle doit donc garantir les mêmes chances à toutes les équipes. En tout cas, il parait absurde voir Vclub recevoir Mazembe sans supporters, alors que Mazembe l’a reçu dans sa marmite de Kamalondo avec son public fou. En plus, un derby kinois Vita-Imana, qui est comme une fête à Kinshasa, se jouer à huis clos, dépasse l’entendement de plusieurs gens, y compris Florent Ibenge qui se demande pourquoi les gens veulent toujours menacer les joueurs : «Ce n’est pas logique. Les joueurs, ici, tout ce qu’on trouve, c’est de les menacer. On joue nos matches, le stade est plein. On n’encourage pas […]. C’est devenu plutôt une règle de venir au stade avec les cailloux, avec une bouteille d’eau, on renverse cette eau, on fait pipi dedans et on jette sur les gens... ». Ibenge qui dit avoir eu une causerie morale avec les supporters de son équipe mardi au stade Tata Raphaël juste après les entrainements, interpelle le ministère de l’Intérieur: «Des policiers aussi, c’est devenu la règle de balancer des lacrymogènes…Il y a déjà eu des morts et les gens ne s’en rendent pas compte. Et un match de football ne mérite pas de morts, moins encore de blessés. Mais, malheureusement, il y a déjà eu 14 morts dans ce stade. On dirait que ça ne dérange personne ! Et là j’interpelle aussi le Gouvernement, le ministère de l’Intérieur, et nous on ne veut pas être le 15e».
EG