Coup de théâtre, cacophonie. Les mots ne manquent pas pour qualifier le jeu du chat et de la souris auquel se livrent, à cœur joie, les sociétaires de l’UNAFEC, parti politique cher à Gabriel Kyungu. A Kinshasa, certains cadres de l’UNAFEC ont créé la surprise en annonçant avoir déchu l’inamovible Kyungu de son fauteuil de Président du parti. Parmi ces cadres, on cite Bijou Kat, Ministre du Genre. Celle-là même qui avait été exclue de l’UNAFEC à l’issue du mini-congrès organisé dernièrement à Lubumbashi. Kyungu en a profité pour lui régler les comptes. Dans une correspondance, il a demandé au Premier Ministre de la limoger. Car, c’est au nom de l’UNAFEC qu’elle se retrouve au Gouvernement. Il est peu probable que Matata réponde positivement à la demande de Kyungu. Quand bien même on parle de plus en plus de l’imminence d’un remaniement ministériel pour plusieurs raisons. Il y a cette affaire du ministère oublié des Affaires Sociales dans Matata II. Tout comme le dossier de la Vice-ministre au Plan que les Députés UDPS ne reconnaissent pas. Comment ne pas souligner la question de l’Opposition Républicaine dont les délégués au Gouvernement sont constamment pointés du doigt pour manque de solidarité.

Ceux qui ont annoncé l’éviction de Kyungu lui reprochent son irrespect envers l’Autorité morale de la Majorité Présidentielle. On lui reproche également d’avoir eu le culot d’annoncer la candidature de l’UNAFEC à la présidence de la République. Tous ces griefs sont contenus dans une déclaration lue, le 18 avril dernier, sur la télévision nationale. Les frondeurs auraient aimé que Kyungu se montrât plus solidaire envers la Majorité Présidentielle. En soutenant, par exemple, le processus de découpage territorial. Ou en s’inscrivant dans la logique des élections locales. Ce que Gabriel Kyungu ne fait pas.

Quel camp l’emportera ? La question reste posée. Mais, on peut déjà constaté que Kyungu a perdu le contrôle de trois Députés à l’Assemblée nationale et de la Ministre du Genre. Par contre à Lubumbashi, mieux au Katanga, il conserve sa popularité. La base du parti, dit-on, est avec Kyungu que l’on présente comme le rempart à ‘‘l’émiettement’’ du Katanga. L’UNAFEC n’est pas à sa première grande crise. Pendant les années 2000, Gabriel Kyungu s’était violement opposé à Kisimba Ngoy. Pour peu, ils en seraient venus aux mains. Le parti fut momentanément divisé en deux avant sa réunification quelques années plus tard. Toutefois, la crise en cours à l’UNAFEC se déclenche à un moment où les partis affûtent leurs armes pour gagner les élections.

Peter Tshibangu



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