C’est peut-être une avancée dans le dialogue entre l’Opposition et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Pour la première fois, la Centrale électorale ne rejette pas en bloc, les préoccupations formulées par les opposants sur le processus électoral en cours. D’ici peu, les nouveaux majeurs seront fixés, une fois pour toutes, sur leur participation ou non aux élections provinciales et locales à venir. L’on saura, également, si les provinciales auront effectivement lieu en octobre 2015. Ne se dirige-t-on pas vers un dénouement ? Mais, l’examen des doléances de l’Opposition n’a aucun effet suspensif sur les opérations électorales en cours.
Seules, la loi organique de la CENI et la législation électorale ont autorité dans la résolution des préalables posés par l’Opposition politique avant sa participation aux provinciales. C’est ce qui ressort du communiqué de presse signé et rendu public, mardi 28 avril 2015, par Jean-Pierre Kalamba, Rapporteur de la CENI. S’il s’avère que les opposants ont raison, la Centrale électorale s’engage à en tirer les conclusions utiles. Les opposants, dans leurs revendications, s’appuient sur l’article 5 de la Constitution de la République. Le communiqué de la CENI tombe à pic. Après la rencontre du 27 avril, l’Opposition a fait une déclaration qui a sérieusement pris à partie les animateurs de l’organe chargé d’organiser les élections en RDC, les accusant de bras séculier de la mouvance présidentielle. L’intervention, en date du 16 avril, du Président de la CENI pour confirmer le lancement de l’opération de retrait et dépôt des candidatures aux provinciales a été perçue par l’Opposition comme une défiance caractérisée. Comme quoi, le principe de neutralité consacré dans la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI n’a pas été respecté. Par ailleurs, en réaction, un ténor de l’Opposition a confié que le calendrier électoral a déjà pris du retard. Une élection, a-t-on fait savoir, est composée de blocs de construction intégrés et toutes les parties du système sont en interaction et s’influencent mutuellement. Cette interdépendance des procédures et des mécanismes fait que si une activité prévue dans le calendrier connaît des ratés ou ne se déroule pas au moment prévu, cet événement va inéluctablement influer sur les autres éléments de l’ensemble, sauf à bâcler le processus ou à vouloir le bloquer intentionnellement. Pour l’Opposition donc, la CENI ne respecte pas son propre calendrier et les contraintes énumérées n’ont pas été évacuées aux dates critiques. L’audit du fichier électoral n’a pas commencé, le 24 mars 2015 comme annoncé. Qui plus, le délai des candidatures devrait durer 61 jours, alors que la CENI a réduit l’opération à 21 jours. A cela, il faudra ajouter le retard dans le décaissement des fonds. A peine 15% disponibilisés. Les opposants ne sont pas convaincus que la CENI sera en mesure d’organiser les élections provinciales en octobre 2015. Dans les jours qui viennent, l’on aura des réponses à toutes ces préoccupations exprimées par les opposants.
La Pros.