Le numéro trois de la rébellion ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF), accusée d'avoir assassiné plus de 300 personnes depuis octobre dans l'est de la République démocratique du Congo, a été tué la semaine dernière, a affirmé mercredi l'armée congolaise.

"Dans la nuit du 24 au 25 avril 2015", les militaires congolais "ont abattu à Bango, au camp Baruku, le terroriste Kasada Karume, la troisième personnalité et commandant des opérations des islamistes djihadistes des ADF", a annoncé dans un communiqué le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l'armée congolaise.

"Le corps de ce terroriste, membre du noyau dur des ADF, a été formellement identifié par tous les services qui détiennent sa photo", a-t-il ajouté, qualifiant de "coup de maître" l'élimination du chef rebelle, survenue lors d'une opération des Forces armées de la RDC (FARDC).

Mercredi, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, la Mission de l'ONU (Monusco) a précisé qu'un "chef rebelle", qu'elle n'a pas nommé, a été tué le 24 avril "au cours d’embuscade tendue par des troupes des FARDC aux éléments de ce groupe armé sur leur chemin de retraite".

Le général Kasonga indique que le camp Baruku - à une centaine de kilomètres de la ville du Beni, important carrefour commercial situé dans le nord de la province troublée du Nord-Kivu - était "constitué de 104 cases" et faisait office de "quartier général du noyau dur de l'ADF".

Après la prise du camp, les FARDC ont "découvert (...) des fosses communes où seraient enterrés les otages (des ADF), des blessés et d'autres dépendants incapables de se déplacer que les ADF auraient exécutés", a assuré le porte-parole militaire.

La Monusco a pour sa part expliqué que "des rapports ont (...) fait état de la découverte de cinq fosses communes contenant quarante-sept corps dans le camp de Bango". "La Monusco a déployé sur les lieux des équipes (...), notamment la section des droits de l’Homme, dans le but d’enquêter sur cette information et de la confirmer", a-t-elle souligné.

Les rebelles ougandais musulmans des ADF, opposés au président ougandais Yoweri Museveni, sont présents en RDC depuis 1995. En janvier 2014, l'armée a lancé une grande opération contre les ADF, qui ont perdu d'importants bastions. Profitant d'un relâchement de l'offensive en août, les combattants ont repris l'initiative.

D'octobre à décembre, plus de 260 personnes, essentiellement des civils (hommes, femmes et enfants), ont été tuées essentiellement à l'arme blanche dans la ville de Beni et ses environs dans une succession de massacres attribués aux rebelles musulmans.

En décembre, une opération conjointe des FARDC et de la Monusco avait contribué à ramener le calme mais les tueries n'ont pas cessé totalement et se sont étendues à des zones limitrophes de la Province-Orientale au tournant de l'année.

Depuis le 1er janvier, soixante personnes au moins ont ainsi péri dans des attaques similaires dans le territoire de Beni ou en Province-Orientale. Le 15 avril, 19 personnes ont été tuées dans le territoire de Beni et, le 24 avril, cinq autres ont été assassinées.

AFP



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