L’Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ) "exige" dans un communiqué la "libération immédiate et sans condition" de trois "membres de la plate-forme Filimbi arrêtés le 15 mars à Kinshasa alors qu'ils participaient à une conférence internationale sur la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique, et d'"un nombre inconnu d'autres participants" arrêtés lors de cette rencontre.
L'ACAJ cite notamment les noms de Fred Bauma, de la Lutte pour le changement (Lucha), mouvement d'indignés basé à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est), de Sylvain Saluseke et Yves Makwambala.
"On a parlé de [cette détention] avec les autorités, on continue à demander que tous les activistes arrêtés [et] détenus soient mis à la disposition des autorités judiciaires le plus tôt possible", a de son côté, déclaré José Maria Aranaz, directeur du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'Homme en RDC (BCNUDH) lors d'une conférence de presse à Kinshasa.
Au total, une trentaine de personnes avaient été arrêtées lors de la rencontre du 15 mars, parrainée en partie par les Etats-Unis, parmi lesquelles trois activistes sénégalais et un autre, burkinabè.
Les militants étrangers ont été expulsés trois jours plus tard, après avoir été accusés de s'être rendus en RDC pour préparer des "actes de violence". La plupart des militants congolais ont été également relâchés.
L'Assemblée nationale a constitué fin mars une mission d'information chargée de comprendre les raisons de la détention prolongée des activistes encore détenus, dont les conclusions tardent à être présentées.
L'article 18 de la Constitution congolaise dispose que "la garde à vue ne peut excéder quarante-huit heures" et qu'"à l'expiration de ce délai, la personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l'autorité judiciaire compétente".
L'ACAJ demande aussi la libération de quatre militants de la Lucha, arrêtés le 7 mai à Goma alors qu'ils demandaient sur la voie publique la libération de M. Bauma.
Selon leur avocat, Me Matthieu Mugisho, le procureur a décidé de les poursuivre pour "distribution de tracts, incitation à la révolte et organisation d'une marche non autorisée" et ils sont écroués à la prison de Muzenze à Goma.
Le procureur a refusé mercredi de répondre aux questions de l'AFP sur leur cas. M. Mugisho a indiqué avoir déposé pour eux une demande de remise en liberté.