Cette fois-ci, les choses vont aller vite, voire très  vite. Ce matin, en effet, Joseph Kabila  a décidé de prendre le taureau par les cornes. Usant de ses prérogatives de  Chef de l’Etat, de Garant de la paix et de la stabilité, il veut se placer au-dessus de la mêlée dans l’idée d’arrondir ses angles face aux multiples questions qui défrayent l’actualité politique au   pays.   Le tout se passera au Palais de la Nation, à la lisière de la Gombe.   Toutes les  dispositions ont été prises, pour  permettre  aux hôtes du Chef de l’Etat, de s’exprimer en toute liberté et, même, d’aborder tous les sujets, sans tabou, ni la moindre fioriture, selon des bribes d’informations glanées dans le sérail  présidentiel.    Groupe par groupe,  personnalités et divers acteurs  défileront devant le Raïs, pour une consultation en vue du Dialogue. Objectif ? Mettre tout le monde d’accord pour la tenue des élections apaisées, avec leurs  échéances préfinies dans le calendrier global, à la saison   2015-2016.

Pour la seule  journée d’aujourd’hui, a-t-on appris,  Joseph Kabila  reçoit  les Chefs des Confessions religieuses séparément, dans la matinée.   Puis, si l’agenda reste maintenu, ce sera le tour des Chefs Coutumiers, en début de semaine prochaine. L’opération prendra, certes, quelques jours. Mais, au bout de compte, l’exercice, si âpre soit-il, se veut citoyen. Voilà pourquoi,  à la phase avancée, les leaders des partis  et regroupements politiques  auront, eux aussi,  l’occasion de livrer, à haute voix, leurs réflexions et propositions sur  l’issue idoine qu’il convient de donner au Dialogue, pour qu’il soit porteur d’espoir, dans l’intérêt des  populations congolaises. L’Opposition politique, dans ses multiples facettes, sera au rendez-vous.  La Majorité viendra après, signale-t-on.    Les mouvements associatifs seront visés. Au fait, la Société civile, dans son sens le plus large, pourrait être consultée. Des hauts dirigeants parmi les plus sérieux que comptent les Forces Vives sont attendus, selon le programme établi. Les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques boucleront la série de ces consultations préliminaires.

Que cherche Kabila ?

Dans un courrier parvenu à la plupart des personnalités consultées jusqu’ici, le Chef de l’Etat a posé  une double question. D’abord, sur le contenu du  ‘’Dialogue’’. Et, ensuite, sur le format et les termes de référence. Il a  laissé  de côté, cependant, la question du lieu et du timing. C’est, d’ailleurs, depuis que son émissaire circule que le microcosme politique congolais est entré en effervescence.  A l’Opposition, la guerre des tranchées est engagée. Les uns accusent les autres, à  un rythme  endiablé. Les partants et les non-partants s’entredéchirent.  A la Majorité, pendant ce temps,  c’est la  balle à terre, depuis les dernières consignes de Kingakati. Même son de cloche au niveau de la société civile où, comme toujours, des personnalités seraient triées sur des pincettes, en commençant, bien sûr, par le Clergé catholique et les chefs  des églises protestantes, de réveil, kimbanguistes, musulmanes, orthodoxes etc.

Action rapide
A l’issue de ces consultations et  après s’être fait une idée de ce tout qu’on lui aura dit, Joseph Kabila  pourrait, en définitive, passer aux actes. Concrètement, il sera amené à  lever les dernières options sur la tenue du dialogue. Dans tous les cas, il ne pourrait pas s’éloigner des prescrits de la Constitution, sous peine de se retrouver englué dans la mauvaise passe. Au fond, si à cette étape, il règle le problème de format et de termes de référence, il fera  face également  à la question de ceux qui pensent que ce dialogue, pour être conforme,  devrait se tenir sous l’égide de la communauté internationale, s’il faut  respecter l’esprit et la lettre de l’Accord  d’Addis-Abeba et des résolutions 2098 et 2211 du Conseil de Sécurité de l’Onu.

Le temps joue

De toute évidence, le facteur temps est, lui aussi, tout un problème à part. Surtout que les expériences en cette matière, illustrent à suffisance que les congolais ne sont jamais pressés lorsqu’il s’agit de conférences, pourparlers politiques, concertations nationales, dialogue  et autres.   Or, ici, la Constitution a des dates et délais incompressibles. C’est-à-dire, des échéances  au-delà desquelles, les marges des manœuvres sont, décidément, très réduites, pour tout le monde.  C’est la raison qui fonde  la foi de ceux qui, comme  certains Opposants, estiment qu’il suffirait que la centrale électorale, selon que des moyens arrivent à compte-goutte ou que des dates sont très serrées, renvoie les élections locales, municipales et urbaines à plus tard, pour que les choses reviennent,  tout d’un coup,  dans l’ordre. Les affaires  du fichier électoral fiabilisé, de la cartographie stabilisée,  avec le souci maintes fois repris dans les discours politiques de ces derniers jours, sur l’enrôlement des jeunes devenus majeurs, peuvent trouver des solutions abrégées, pour ne pas céder les pas aux appétits gloutons des acteurs politiques  qui, généralement, profitent du dialogue, pour se frayer un interstice devant leur permettre de ‘’glisser’’  vers des postes de responsabilité  au sein de l’appareil de l’Etat.


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