*Deux déclarations politiques divergentes sur le dialogue politique pour la seule journée d’hier, jeudi 21 mai 2015. Martin Fayulu, Coordonateur des Forces Acquises au Changement (FAC), réaffirme la position prise, le 18 mai à Fatima, par ses collègues Kamerhe, Delly Sessanga, Franck Diongo et Jean-Claude Vuemba, hostiles à toute idée de dialoguer avec le Président Joseph Kabila. Position partagée, aussi, par le MLC de Jean-Pierre Bemba. En revanche, Jean-Pierre Lisanga, au nom du Front Populaire contre la Révision constitutionnelle, est très favorable au dialogue, sous la médiation onusienne, qui devrait mettre autour d’une table, le Président de la République (Représentant de la Majorité au pouvoir) et Etienne Tshisekedi (Chef de l’Opposition).

Le Président national de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, est très attendu pour organiser la rencontre de toute l’Opposition politique congolaise. L’appel est lancé par Jean-Pierre Lisanga Bonganga, devenu un fervent lieutenant de Tshisekedi, depuis son divorce d’avec l’Opposition Républicaine de Léon Kengo, il y a peu, pour des raisons de convenance. La rencontre interviendrait en amont, pour préparer le dialogue et les élections à venir. Vu par Lisanga Bonganga, le dialogue devrait porter sur l’organisation des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales. Un débat, sans tabou, pour dégager un consensus autour du calendrier électoral, le budget des élections, l’audit du fichier électoral, ainsi que la composition du Bureau de la CENI. Le dialogue, justifie-t-il, est imposé aux Congolais par les instruments juridiques internationaux. Il s’agit, entre autres, de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, de la Résolution 2098 et de la 2211 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Personne ne peut s’y opposer, tranche Lisanga Bonganga. Il s’adressait nommément à Vital Kamerhe, président national de l’UNC, à qui il dénie, contre toute attente, la qualité d’opposant.

Le clivage

Comme pour attester que les positions, au niveau de l’Opposition, sont loin de faire l’unanimité, le Député national Martin Fayulu, qui engage les FAC, maintient la ligne de Fatima. Ses collègues et lui n’iront pas au dialogue. Ils ne vont pas concourir aux élections provinciales aussi longtemps que la CENI n’aura pas répondu aux revendications contenues dans le mémo du 27 février 2015. Les opposants exigeaient, et continuent à le répéter, l’enrôlement des jeunes devenus majeurs comme électeurs, l’inversion du calendrier électoral et le nettoyage du fichier électoral. Voilà un bras de fer dont on ignore qui en sortira vainqueur. L’Opposition aile Fatima menace de recourir à la rue pour faire entendre sa voix. La stratégie a déjà marché en janvier dernier quand il fallait barrer la route qui conduisait, d’après les opposants, au glissement des mandats au moyen d’une nouvelle loi électorale lourdement chargée de préalables insurmontables. Malheureusement, la gestion des manifestations a endeuillé plusieurs familles et provoqué d’importants dégâts matériels. Aucun Congolais épris de paix ne voudrait revivre ces scènes de guerre en plein Kinshasa.

Quelle orientation prendre ?

La multiplicité des positions autour du dialogue politique sème la confusion dans les esprits des Congolais qui se perdent en conjectures. Ils sont nombreux à ne pas savoir à quel saint se vouer. La question d’orientation se pose. Toutefois, il y a lieu de se demander s’il existe une meilleure voie d’endiguer la crise politique en cours, en RDC, depuis les élections de 2011. Beaucoup d’analystes sont d’avis que les questions soulevées par les uns et les autres peuvent se résoudre dans le cadre d’un dialogue, si minimum soit-il. La CENI met en avant un argument massue. Elle n’est qu’un organe technique. L’argument tient débout. Après la publication du calendrier électoral qualifié de global, le 12 février 2015, certaines personnalités politiques de premier rang avaient envisagé la possibilité, pour l’Assemblée nationale, mandante de la CENI, de requalifier le processus électoral. L’évolution de la situation politique, avec l’appel au dialogue du Chef de l’Etat, est porteuse d’espoir en ce sens qu’il n’y a aucun mal à se réconcilier. Même lorsque l’on s’est fait la guerre, pour pacifier les cœurs et les esprits, des accords sont signés. C’est dire qu’un accord de principe est nécessaire au niveau des politiques pour la tenue des élections apaisées. Néanmoins, il y a des limites constitutionnelles à ne pas franchir. Les dialogueurs feraient mieux, dans la définition des termes de référence, d’éviter d’énerver la Constitution.

La Pros.




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