* Comment obtenir un calendrier électoral consensuel et des élections apaisées sans se parler ?
La première à réclamer haut et fort le dialogue politique prévu par l’Accord-cadre signé à Addis-Abeba en Ethiopie, l’Opposition ne semble plus aujourd’hui, c’est-à-dire au fur et à mesure que ce forum s’approche, se montrer disposée à y prendre part. Mais, en tout cas pas toute l’Opposition. Car, la locomotive de cette même Opposition, à savoir l’Union pour la démocratie et progrès social cher à Etienne Tshisekedi, demeure sur la ligne du dialogue consacré par l’Accord signé à Addis-Abeba. L’UDPS insiste sur la tenue d’un dialogue politique global et inclusif pour résoudre la crise politique actuelle face à une " Opposition de la chaise pleine à résultat zéro" en parlant même de " procès d’intention, de gesticulations diverses et autres fuites en avant qui ne cadrent nullement avec les nobles objectifs du dialogue ". Etienne Tshisekedi recadre ainsi l’Opposition par rapport au dialogue.

A en croire la plupart des observateurs avisés, le dialogue politique initié par Joseph Kabila, en sa qualité de chef d’Etat, constitue la dernière chance pour la RDC. Car, indique-t-on, l’enjeu dépasse largement les équations politiques individuelles des uns et des autres.
En tant que pays post-conflit, la RDC, qui n’a pas cessé d’être sous la menace des forces centrifuges à l’intérieur comme à l’extérieur, a plus que jamais besoin de tout, sauf du chaos. Si jamais un chaos advenait, il n’épargnerait personne. Parce que tous se retrouvent dans le même bateau.
Toutes les forces patriotiques ont intérêt à ce que le dialogue se tienne. Sinon, on ne verrait pas comment lever des hypothèques qui planent sur la RD Congo en s’ignorant, en ne se parlant pas. Voilà qui justifie d’ailleurs la tenue effective du dialogue tant attendu.

LE DIALOGUE FACE A LA MENACE DE BALKANISATION
Sinon, comment envisager les élections crédibles et transparentes si les acteurs concernés refusent de se mettre autour d’une même table ? Comment régler la problématique du calendrier électoral, évacuer l’épouvantail 2016 ou négocier l’horizon 2016 au mieux des intérêts du pays si on ne peut pas dialoguer ou sans un minimum d’échange entre acteurs politiques et sociaux représentatifs ? Cela passe forcément par le dialogue. Comment conjurer la menace réelle des forces centrifuges lorsqu’on sait que le projet funeste de balkanisation de la RDC n’a jamais quitté les esprits de ses concepteurs ? D’ailleurs, une crise politico-institutionnelle grave à Kinshasa pourrait bien contribuer à faire le lit de tous ceux qui ne jurent que par le saucissonnage de la RDC. C’est dire que la menace de la balkanisation est bien réelle et n’a jamais quitté certaines officines qui n’attendent que l’occasion pour sévir.
Voilà pourquoi, aux yeux de bon nombre d’observateurs, la position actuelle de l’UDPS, locomotive de l’Opposition hier comme aujourd’hui, mérite d’être soutenue. Car, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, mises à part certaines de ses revendications qui tiennent de la posture, Tshisekedi met le doigt sur la plaie en appelant au dialogue. Le leader de l’UDPS a donc le mérite de rester sur cette ligne depuis longtemps. Surtout au regard du " yoyo " auquel s’adonnent aujourd’hui bien d’autres leaders de l’Opposition qui, hier, réclamaient le même dialogue.
Si ce compromis historique venait à se concrétiser, Etienne Tshisekedi gagnerait le seul galon qui lui fait encore défaut depuis l’époque du maréchal Mobutu, celui d’homme d’Etat. Car, si Ya Tshitshi est incontestablement l’icône de la résistance au régime Mobutu, pionnier de la lutte pour la démocratie, modèle de constance, il a raté plusieurs occasions de s’affirmer comme un homme d’Etat.

LES BASES DU RECADRAGE POLITIQUE DE L’UDPS
Là où certaines forces de l’Opposition n’avancent aucune raison plausible, en dehors de la fameuse peur du glissement, l’ "UDPS étale, à travers sa dernière mise au point, les bases même de la tenue du dialogue politique. Le dialogue politique, insiste-t-on à la 10ème rue Limete, tire d’ailleurs son origine de l’Accord-cadre signé le 24 février 2013 par onze chefs d’Etat africains réunis à Addis-Abeba, en Ethiopie à la demande du secrétaire général des Nations unies. C’est ce qui a donné mandat au Représentant spécial du SG de l’ONU de promouvoir par ses bons offices le dialogue politique. C’est qui a poussé Etienne Tshisekedi à rendre publique la feuille de route, le 18 février 2015, indiquant la voie de sortie de la crise qui sévit en RDC. L’UDPS roule donc pour l’Accord-cadre d’Addis-Abeba à travers la demande du dialogue.
" Notre peuple demande à chacun de se ressaisir pour qu’à travers le dialogue politique, nous puissions tous ensemble mettre fin à l’impasse qui bloque le fonctionnement de notre pays", indique le porte-parole de l’UDPS, Bruno Tshibala Nzenzhe, dans la mise au point de son parti. En fait, à travers cette réaction, le parti cher au " Lider maximo " tente de faire comprendre à certaines forces politiques de l’Opposition la nécessité de prendre part au dialogue tel que recommandé par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Car, pourquoi ceux qui avaient tant milité pour la tenue du dialogue devraient-ils se rétracter juste au moment où Joseph Kabila leur tend la main afin de concrétiser ce qui avait été décidé à Addis-Abeba ? C’est à croire que ce dialogue n’était bon que quand Joseph Kabila n’en avait pas encore déclenché le processus. Mais, une fois qu’il a décidé de le réaliser comme prévu, ceux qui l’exigeaient hier s’en méfient aujourd’hui.

L’ INTÉRÊT NATIONAL POUR UN DIALOGUE PLUTÔT PROCHE
Les observateurs, au regard de la cacophonie actuelle au sein de l’Opposition, au sujet du dialogue, s’interrogent pourquoi rejeter une offre du chef de l’Etat pour des raisons jugées opportunistes. Lorsqu’ils se rendent compte que le front du refus est surtout constitué des personnalités qui se retrouvent dans le champ institutionnel comme des députés nationaux et autres qui reconnaissent à Joseph Kabila la qualité de garant constitutionnel et qui reconnaissent également la pertinence de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
L’intérêt national, tanche-t-on, recommande que le dialogue se tienne même le plus tôt possible. Car, il ne faut pas placer des obstacles devant un dialogue politique à même de afin de favoriser la tenue des élections crédibles et transparentes dans un climat apaisé.

M. M.




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