*Z’Ahidi Arthur Ngoma, 68 ans, est de nouveau opérationnel. Cette fois-ci, il soulève des questions cruciales sur l’agora politique. Il parle, en effet, de l’inversion du calendrier électoral. Il souhaite que les élections locales, municipales et urbaines soient simplement postposées. Il estime qu’en tenant compte des impératifs de temps et de moyens, la priorité soit, normalement, accordée à la présidentielle 2016 ainsi qu’aux législatives nationales et provinciales. Il l’a dit, haut et fort, lors d’une matinée d’échange avec la presse, ce week-end, à Kinshasa. C’était au CEPAS, en face de la paroisse Sacre-Cœur, non loin de l’ISP, à la Gombe, en présence de plusieurs invités de marque ainsi que de ses nombreux sympathisants. Discours dosé et mesuré. Message poignant. Style taillé sous la coupe et adapté à son long cursus de jurisconsulte International, ex-Fonctionnaire de l’Unesco. En politique expérimenté, cet ex-Vice-Président de la République qui s’exprimait également au nom du Cartel de la Composante Opposition Politique Signataire de l’Accord Global et Inclusif, va plus loin, dans ses axiomes. Sur la problématique du Dialogue, il tranche, net. Pas question de faire la réminiscence des expériences hideuses de la Conférence Nationale Souveraine, ni caricaturer l’image du ‘’Dialogue sur les Congolais’’, de Sun City.

Pas plus qu’il ne faut rééditer, alors que les jours sont comptés, les exploits des récentes Concertations nationales dont la somme de recommandations sombrent jusqu’ici, dans des tiroirs de Kengo et Minaku. L’unique matière à traiter, soutient-il, ce sont les élections dont l’on doit définir un almanach réaliste et cohérent, pour la réalisation d’un processus apaisé.

Z’Ahidi, très perché sur un ton ferme, évoque l’idée d’une conspiration civile pour la paix. Pouvoir et Opposition sont, à ses yeux, tenus de se serrer les coudes, pour sauver ce qui reste encore de digne, pour la patrie. Tel, le recto et le verso d’une même et seule feuille, Pouvoir et Opposition se doivent mutuellement la coexistence, s’il faut donner droit à l’émergence de la démocratie dans ce pays.

Z’Ahidi qui y voit une obligation citoyenne pense, par ailleurs, qu’un tel dialogue n’aurait de raison que s’il est convoqué, pour traiter les questions des élections, y compris l’affaire de l’article 220 dont le pouvoir garde, curieusement, un mutisme. Qui plus, ce dialogue, ainsi recherché, doit être conforme à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et aux résolutions 2098 et 2211 du Conseil de Sécurité de l’Onu.

D’où, le Pouvoir, dans son format actuel, ne saurait se substituer en une facilitation, voulue neutre, impartiale et internationale. Agir autrement, serait la meilleure façon d’en être juge et partie, sous peine de biaiser l’essentiel de la démarche et d’en occulter le résultat. S’il affirme que le pays a vieilli, sans pour autant grandir, le leader charismatique des Forces du Futur et du Camp de la Patrie, ne se voile pas la face, lorsqu’il attribue aux acteurs politiques congolais, toutes tendances confondues, la responsabilité de la débâcle qui, à ce jour, est devenue le lot quotidien de la misère aux effets contagieux pour tous les citoyens.

Voilà pourquoi, Z’Ahidi Arthur Ngoma, mû par le souci d’un ressaisissement individuel et collectif, lance un cri. Et, il en a, d’ailleurs, trouvé des mots justes. ‘’RDC : il est encore temps d’agir’’, vocifère-t-il, dans un message pathétique adressé, ce jour-là, à la nation congolaise. ‘’Debout congolais’’, rappelle-t-il, c’est l’un des messages forts auquel les pères de l’indépendance ont requis l’absolue fidélité de leurs concitoyens. ‘’Il ne suffit de le chanter. Mais, par contre, il faut le vivre’’, précise-t-il, avant d’affirmer, la main sur le cœur, que les élections 2016 sont une fenêtre d’opportunité, pour tous les congolais. C’est une occasion en or, pour le peuple, de revisiter la gouvernance et de valider son exercice, par le choix, en toute liberté, d’une nouvelle race de dirigeants capables de soutenir le sens du mouvement et de l’inscrire dans l’indispensable harmonie avec le sens de l’Etat.

Dans cette édition de La Prospérité, retrouvez-le ! Lisez et relisez ce message de Z’Ahidi qui, au-delà d’une simple mobilisation des gagne-petits, interpelle, à la fois, la classe politique et la société civile, tout en les invitant à conjuguer des efforts, dans un très proche avenir, pour panser les plaies sociales, du reste, très béantes.

LPM

CARTEL DE LA COMPOSANTE OPPOSITION POLITIQUE

SIGNATAIRE DE L’ACCORD GLOBAL ET INCLUSIF

Message à la Nation

Kinshasa, CEPAS, 16 mai 2015.

« La RDC, il est encore temps d’agir. »

Il y a quatre ans, c’était le cinquantième anniversaire de notre indépendance. Les discours se sont bien gardés d’en interroger le contenu, comme si le seul constat formel de l’évènement suffisait. Peut-être fallait-il ainsi « laisser les morts enterrer les morts ».

Mais, alors, comment avancer si nous ne tirons aucune leçon de notre Histoire, d’où il est manifeste que le pays a vieilli sans grandir !

Comment avancer dans ce siècle de l’intelligence en érigeant l’ignorance en droit fondamental de l’homme.

Alors, peut-être, s’impose à l’esprit le discours du silence. Celui qui nous interroge au plus profond de nous-mêmes et que, très souvent, l’esprit refuse.

L’espérance reste permise, le Congo n’a pas épuisé ses ressources ! Certes, on lui fait chanter l’hymne à la souveraineté nationale tel un discours à vérités successives : des appels à l’audace, mais pour des conjugaisons serviles.

Cela ne peut arrêter un esprit précis ! L’un des messages forts auquel nos pères de l’indépendance ont requis notre absolue fidélité, c’est « Debout Congolais ». Il ne suffit pas de le chanter, il faut le vivre.

Et, c’est ça les élections de 2016. Une fenêtre d’opportunité qui nous est offerte pour revisiter la gouvernance du pays.

Et, je ne le dirai jamais assez, par ces élections, il est à notre portée de transformer les dures épreuves subies par notre peuple en une chance de renaissance pour lui.

Il est à notre portée de vérifier nos certitudes partagées, de réhabiliter la confiance en nous-mêmes, d’amorcer la reconstruction de la citoyenne et du citoyen par où transite la reconstruction de la Nation.

Il est à notre portée de fonder notre volonté de paix sur la culture de paix, c’est-à-dire, en étant attentifs aux justes sujets de plaintes des plus démunis de nos concitoyens, privés du droit aux droits de l’homme, au premier desquels le droit à la vie.

Il est à notre portée d’agir à la sécurisation du pays, ce qui postule travailler activement pour l’extension de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire et donc, travailler à la formation d’une armée nationale intégrée, d’une police, d’une territoriale nouvelle et maîtrisée, d’une économie nationale revitalisée, diversifiée et véritablement réunifiée, une politique sociale volontariste pour panser les blessures sociales autant que pour réhabiliter la dignité d’un peuple rivé à la pauvreté absolue.

Il est à notre portée de soutenir ce sens du mouvement et de l’inscrire dans l’indispensable harmonie avec le sens de l’Etat.

Très chers Compatriotes,

Il est temps qu’à la coalition pour le mal, qui, des années durant, enferme notre pays dans la spirale belliciste, nous puissions opposer une coalition pour le bien. En d’autres termes, le temps est venu pour une « conspiration civile pour la paix ».Conspirer, c’est-à-dire, respirer ensemble.

Le temps est plus que jamais venu d’endiguer la descente aux enfers de notre pays, l’inexorable dépérissement de notre culture, cette forme singulière de violation massive et systématique des droits de l’homme.

Ecoutons la famille congolaise en quête de la délivrance ; regardons ces crises récurrentes, ces souffrances traversées par notre peuple depuis son accession à la souveraineté internationale ; ces crises qui portent un nom : la légitimité du pouvoir. Faut-il s’y enfermer et pour quelle raison socialement nécessaire ? La question nous interpelle tous : Pouvoir et Opposition.

Mais, soyons précis, soyons clairs. Le Pouvoir veut-il de ces élections ou veut-il enfermer le pays dans d’autres motifs de tensions sociales ?

-Il garde silence sur le respect ou non de l’article 220 de la constitution concernant le nombre de mandat autorisé pour un président de la République en fonction.



-Il s’ouvre maintenant au dialogue, après des « concertations », aux engagements, bien sûr, non tenus ;



-Il multiplie les contraintes, jusqu’à conjuguer élections et décentralisation ; or, la légitimité du calendrier électoral est liée au délai constitutionnel ;



-le pays attend des élections apaisées mais dans un climat d’insécurité généralisée, à l’interne comme à nos frontières internationales !

Fermement attaché au respect de la loi fondamentale de la République, le Cartel des Partis Politiques de l’ l’Opposition signataires de l’Accord global et inclusif de Sun City demande au Pouvoir d’honorer ce qui n’est rien d’autre que son serment constitutionnel, en particulier concernant les articles verrouillés de notre Constitution dont les dispositions de l’article 220.

Sur le dialogue politique qui doit être transparent et sans exclusive, le « Cartel », qui l’avait déjà proposé sans être entendu, ne peut s’y opposer. Cela étant nécessaire pour des élections apaisées, ce dialogue doit être conforme aux dispositions de l’accord - cadre d’Addis-Abeba dûment signé par notre pays, et garanti par les deux résolutions (2098 et 2211) du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le Pouvoir congolais ne peut en être juge et partie.

Mais, ce dialogue ne doit nullement être conçu comme une autre Conférence Nationale Souveraine, un autre Sun city ou moins encore d’autres concertations nationales ; pas plus qu’il ne doit s’attarder sur des thématiques politiques, sociales, économiques dont nous connaissons déjà les réponses mais ne considérer que la question électorale. Le seul thème qui vaille ici, c’est les élections et leur organisation pacificatrice de la Nation. Nous pensons notamment, au calendrier électoral qui pourrait utilement être renversé, pour tenir compte des impératifs du délai constitutionnel : commencer par l’élection présidentielle, les élections législatives nationales et provinciales.

S’agissant des élections locales, municipales et urbaines qui n’ont jamais été organisées, elles peuvent être post- posées, compte tenu de contraintes de temps et de moyens.



Sur l’inscription, dans le fichier électoral, des jeunes, devenus majeurs, observons dès l’abord que c’est un droit constitutionnel. Il est étrange que cela devienne une contrainte, mais manifestement une contrainte voulue. Par ailleurs, il se pose la question préalable de l’audit du fichier électoral.

Enfin, nous voulons tous des élections apaisées. C‘est dire que plus que jamais force doit être donnée à la Nation. Nous savons où nous devons tous savoir, que les groupes armés continuent à opérer à l’Est du Territoire. Il y a quelques jours encore, c’est près de 23 personnes qui ont été tuées à Beni par l’ADF NALU après tant d’autres avant. Les Interhamwe continuent à sévir. Un hommage mérité doit être rendu à nos vaillants soldats qui protègent notre territoire au prix du sacrifice suprême. En même temps, c’est l’occasion de dire merci à la communauté internationale, qui de l’ONUC à la MONUSCO, en passant par la MONUC, n’a jamais cessé, par ses exemples passés et récents, de donner à notre pays et à notre peuple, le témoignage vivant de la solidarité internationale.

Très chers compatriotes,

Nous sommes un pays post-conflit. La fin de notre transition vers la démocratie n’a pas fait de nous des démocrates. C’est une culture. Dans ces voies escarpées de la démocratie, nous avons ce devoir de ne pas oublier d’où nous venons. Mais, nous souvenir ne nous invite nullement à faire du passé une projection fataliste sur l’avenir.

Nous avons à construire notre réconciliation nationale sur le socle de la justice et de la vérité ; mais, en sachant que la justice n’a de sens que le pardon ; l’intolérable existe mais ce sera toujours un écrit, un discours, un geste, un acte commis, mais jamais un être humain, par

ce qu’en chacun de nous se concentre l’humanité tout entière.

La mémoire du passé doit nous projeter, avec confiance et avec responsabilité, dans la mémoire du futur, là où notre devenir solidaire en appelle à notre créativité et à notre inventivité.

Puisse Dieu protéger la République Démocratique du Congo et son Peuple !

Je vous remercie de votre attention.



SEM Z’Ahidi Arthur NGOMA

Ancien Vice-Président de la République,

Président National de Forces du Futur et du Camp de la Patrie

Porte – Parole du Cartel




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