*Les consultations politiques du Palais de la Nation se poursuivent sans relâche et offrent des opportunités d’avoir un éventail de matières à traiter. Après une semaine des consultations menées par le Président Joseph Kabila, il y a lieu de noter qu’il se dégage une tendance favorable pour la tenue du dialogue national. Au cinquième jour de ce face-à-face avec le Chef de l’Etat, le vendredi 5 juin 2015, deux Partis politiques et une délégation des personnalités politiques ont échangé sur la nécessité d’organiser ce dialogue. Il s’agit de l’Alliance pour le Développement et la République (ADR) de François Muamba Tshishimbi, les Forces du Futur conduites de Z’Ahidi Arthur Ngoma et les personnalités politiques conduites par Steve Mbikayi, Président du Parti Travailliste. Le calendrier électoral et son financement, la libération des prisonniers politiques, le découpage territorial, les termes de référence et autres préalables ont été soulevés par ces opérateurs politiques.

Les points qui sont revenus dans les impressions des invités, au sortir de leur rencontre avec le Raïs, sont ceux qui donnent lieu à un soutien maximal sur l’opportunité d’organiser le dialogue politique en RD. Congo. Steve Mbikayi, l’un des opposants qui n’est toujours pas d’accord avec la manière dont le pays est géré par la Majorité présidentielle, a eu la plus belle occasion d’exprimer, de vive voix, ses points de vue sur le dialogue.

A tête d’un nouveau courant, opposition nationaliste, et Initiateur de la Nouvelle Classe politique et Sociale, Steve Mbikayi est d’accord pour participer au dialogue. A condition, dit-il, que ce dialogue soit différent des concertations nationales. Pour justifier sa conditionnalité, il a proposé au Raïs la mise en place d’une commission préparatoire tripartite : Opposition-Majorité-Société civile. Selon lui, c’est cette commission qui devra produire les termes de référence, le format, l’ordre du jour et la durée.

«L’essentiel de notre entretien a tourné autour du calendrier électoral et, à ce sujet, nous avons dit au Président, de manière très claire, que nous devons respecter la Constitution», a déclaré Steve Mbikayi. S’agissant des élections, il a vidé son sac : « Je viens de dire au Président qu’il est à son dernier mandat et comme il ne sera plus candidat, nous lui avons proposé de fournir un effort pour se comporter en arbitre entre les deux camps pour la simple raison que si ces élections arrivaient à réussir et qu’arrive une passation de pouvoir avec son successeur, il va entrer dans l’histoire par la grande porte», a poursuivi l’ancien syndicaliste. Il a, en outre, demandé le report des élections locales, urbaines et municipales, faute d’argent.

Par ailleurs, Steve Mbikayi a utilisé ses capacités de Syndicaliste pour arracher au Président de la République des concessions. Il s’agit de la libération de deux catégories des prisonniers politiques. Ceux qui sont condamnés, de bénéficier de la grâce présidentielle et ceux qui ne les sont pas encore, d’être libérés. «Le Chef de l’Etat a été pratiquement d’accord. Il a demandé la liste de concernés. Je me rendrai moi-même à Makala pour lui produire cette liste», rassure Steve Mbikayi. Le deuxième avis favorable qu’il a arraché est l’implication de la communauté internationale dans ces consultations. « J’ai demandé au Président Kabila de confier une mission des bons offices à Martin Kobler, pour qu’il puisse contacter tous les opposants, afin de discuter avec eux dans le but de les ramener aux consultations. Et, là-dessus, le Chef de l’Etat est d’accord», a-t-il affirmé avant de justifier que s’il y a un grand nombre d’opposants en dehors de ce processus, ce sera le format concertations bis.

Accord-cadre d’Addis-Abeba

Dans sa lecture de la situation actuelle du pays et plus particulièrement sur les consultations présidentielles et la convocation imminente du dialogue congolais, l’Alliance pour le Développement et la Démocratie, ADR en sigle, a placé la substance de son intervention sur l’Accord signé à Addis-Abeba au sujet de ce dialogue. «La résolution 2098 à son point 15a et la résolution 2211 à son point 14b, le Conseil de sécurité de l’ONU demande à Martin Kobler de mettre ses bons offices à la disposition de toutes les parties prenantes pour faire en sorte que la voie aux élections soit balisée. Ce n’est pas à Martin Kobler d’organiser le dialogue». Il ajoute pour préciser que c’est aux Congolais d’organiser le dialogue qui est une activité souveraine et seulement prendre éventuellement à témoin la Communauté internationale. L’ADR, dit-il, a exprimé au Président ses inquiétudes sur le budget de 1,2 milliard affecté à l’organisation des élections, et dont le Gouvernement n’a pas. Toujours au sujet de ce calendrier, ADR de François Muamba a proposé la nécessité de transformer le calendrier global en un calendrier consensuel.

En ce qui concerne la Paix acquise et pour qu’elle puisse se consolider dans le pays, Z’Ahidi Arthur Ngoma, Vice-président de la République honoraire, a expliqué que les élections en vue ne doivent pas être un motif d’autres conflits. Son Cartel de l’Opposition politique, signataire de l’Accord de Sun City, rappelle-t-il, après un long entretien avec le Raïs, était là pour dire au Président qu’il faut organiser le dialogue. Raisons : « Parce que nous devons nous entendre sur tous les détails concernant les élections, pour qu’il n’y ait pas une chose porteuse des conflits ». Les Forces du Futur ne craignent pas un glissement. Glissement ! On glisse sur la glace, de l’huile. Non. Il n’y aura pas de glissement. Il faut savoir que l’opposition est plurielle, et chacune a des raisons qui lui font dire non. Selon Z’Ahidi Arthur Ngoma, le contexte est différent des autres rencontres, CNS, Sun City et Concertations nationales. « Ce dialogue a quelque chose de particulier. Il intervient à un moment où il y a des questions spécifiques. La question qui se pose est d’ordre électoral», a précisé le Président du Cartel de l’Opposition politique.

Cependant, tous ont appelé au bon sens pour tenir ce dialogue. Il reste qu’un appel pathétique a été lancé à l’endroit d’acteurs politiques de l’Opposition qui continuent encore à réfléchir sur l’organisation ou non d’une rencontre politique, à revenir au bon sentiment pour l’intérêt de la nation.

Pour les cinq premiers jours des consultations présidentielles du Palais de la Nation à Kinshasa, l’impression qui se dégage est celle de croire que l’organisation du dialogue politique est acquise pour des élections apaisées et crédibles.

Peter Tshibangu






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