Annoncées pour vendredi et, puis, refixées à samedi, les consultations politiques sont, finalement, confirmées pour lundi, le 1er juin 2015. Officiellement, aucune raison n’a été avancée jusqu’ici, pour justifier cet énième report du début des consultations que le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, se devait d’amorcer avec les forces vives et la classe politique congolaise.

Ce samedi, en effet, il était question, pour lui, de conférer, premièrement, avec les Chefs des Confessions Religieuses. Plusieurs sources ont cru bon d’avancer que ces consultations préliminaires visaient à jeter les bases pour la tenue, dans un bref délai, d’un Dialogue politique.

La perspective, selon un courrier destiné aux partis, personnalités ou groupes politiques qui ont eu le privilège de rencontrer un légat du Chef à ce sujet, serait de multiplier des contacts, pour cerner, au fait, la quintessence d’un tel dialogue, à l’approche des élections, voulues libres, transparentes et démocratiques.

L’on a parlé, concrètement, du format et des termes de référence qu’il fallait que les uns et autres déclinent sur ce ‘’dialogue’’ destiné, semble-t-il, à décrisper la situation politique en vue des élections apaisées en RD. Congo.

Si le vœu présidentiel, en cette période charnière, demeure celui de trouver une issue aux divergences majeures autour de préalables à la tenue des élections, il va de soi qu’il soit partagé par les autres parties prenantes au processus électoral.

D’où, toute la portée de cette démarche devrait être le souci de tous et, plus particulièrement, de l’Opposition politique qui, dès le départ, avait compulsé un dossier sous forme d’un mémorandum adressé à la CENI et à la Monusco.

Aux dernières nouvelles, les Forces politiques et sociales, reconnues sous le label du groupe de Fatima, ont, une fois de plus, réitéré leur boycott quant à leur participation à ces consultations initiées par le Chef de l’Etat. Elles ont, en réalité, rejeté l’offre, tout en disant qu’elles maintiendraient leurs contacts avec la CENI, pour achever des discussions ouvertes, lundi 25 mai dernier, sur le recadrage du calendrier global.

Le bloc Kengo, lui aussi, n’émettrait plus sur la même longueur d’ondes que les tenants de cette initiative présidentielle. A la place, il évoque l’idée de l’application des résolutions des concertations nationales. Bien d’autres groupes et individualités sortent tout de même du lot, pour expliquer qu’il était bon de dialoguer tôt que d’attendre, pour le faire, plus tard. Samy Badibanga, le Président du Groupe parlementaire Udps & Alliés soutient cet avis. Il parle, lui, de discussions franches au sein de la classe politique. Clément Kanku, leader du MR, estime qu’un minimum de dialogue est une nécessité, pour la tenue des élections. Steve Mbikayi, de l’Opposition nationaliste, croit, dur comme fer, que c’est le moment d’affronter Kabila, pour lui poser toutes les questions, y compris celles qui fâchent. Allusion faite, par exemple, à cette histoire du respect de l’article 220 de la Constitution sur le nombre de mandats présidentiels. Au cartel de la composante opposition politique signataire de l’accord global et inclusif, Z’Ahidi Arthur Ngoma réaffirme un préalable de taille. Le dialogue dont il est question maintenant ne saurait être ni une CNS bis, ni Sun City bis. Si dialogue, il y a, ce serait, à son avis, selon l’esprit et la lettre de l’accord-cadre et les résolutions 2098 et 2211 du Conseil de sécurité de l’ONU. Apparemment, l’Udps de Tshisekedi, si l’on s’en tient à ce que Félix, le fils, a confié à Jeune Afrique, reste campée sur ses revendications sempiternelles et exige, en même temps, qu’une main internationale intervienne, pour assurer la médiation. ‘’Sinon, on n’y participera pas’’, hurlait-il, en début de semaine écoulée. Qu’en pensent alors, les confessions religieuses ? Rien n’a filtré, ce week-end. Toutefois, les positions de l’église catholique sont généralement connues. La paix passe avant toute chose, rappelle-t-on. Mais, comment Joseph Kabila fera-t-il, pour donner un sens historique à sa démarche, si la plupart des acteurs majeurs développent, manifestement, une autre lecture des faits que la sienne, sur les raisons profondes de ce qui pourrait être considérée comme ‘’crise’’ à l’horizon 2016 ? Question à mûrir. Et, à ce propos, toute la Majorité doit la prendre au sérieux.

LPM





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