C’est dans une salle du collège Boboto qui a refusé du monde que la tribune populaire des forces politiques et sociales s’est tenue le samedi 27 juin dernier. Invité principal, le Député National Justin Bitakwira, Patron de l’opposition citoyenne. Associés à la manifestation, étudiants, agents et fonctionnaires de l’Etat, différentes couches de la société rd-congolaise, ont saisi cette opportunité, pour échanger sur les questions brûlantes d’actualité avec cet opposant, dur à cuire, qui a balayé, d’un revers de la main, toutes les questions lui adressées par l’assistance.

Mais, bien avant, dans son mot de bienvenue, Martin Kavundja, Président de la SOCIP (Société Civile du Peuple), a fait savoir qu’en ce moment critique événementiel de la RDC, il y a lieu d’encourager l’idée du dialogue national qui, à en croire ses propos, permettra de baliser la voie à la concorde, à la paix pour les élections libres, transparentes, démocratiques, crédibles et apaisées en RDC. Il a profité de l’occasion pour remercier celui qu’il qualifie de Panafricain, pour avoir bien voulu prêter l’oreille attentive à ces populations, victimes de la fracture sociale, représentées par la société civile du Peuple.

La SOCIP, comme les autres plateformes de la vraie société civile congolaise, a sollicité et salué l’audience que le Président a accordée aux différentes forces politiques et sociales du pays. Mais, hélas ! Elles n’ont pas été reçues par Joseph Kabila parce qu’il y a des personnes qui avaient usurpé leur qualité et se sont présentées au palais de la nation en leur nom.

De plus en plus, nos structures de base se demandent où donner de la tête face à la fracture sociale, caractérisée, entre autres, par le chômage des jeunes qui a atteint 90% ; la précarité des soins de santé de base ; la destruction des écosystèmes ; la déperdition scolaire ; l’insécurité des personnes et de leurs biens ; la violation massive des droits humains ; la désarticulation des transports, la difficulté d’organiser le logement en RDC…‘’Notre joie immense est que nous avons trouvé une oreille attentive en la personne de Justin Bitakwira après avoir frappé à plusieurs portes. Ce vaillant combattant de la liberté a accepté d’être l’avocat de faibles. Notre vœu est que Dieu l’assiste pour que la voix du peuple meurtrie puisse s’entendre dans toutes les institutions du pays. Nous vous prions de contacter Joseph Kabila pour que la vraie Société Civile, les mamans maraichères, les jeunes soient reçus en consultation pour la préparation du dialogue’’, a-t-il plaidé. Dans ses propos, il a demandé à la CENI de procéder, illico presto, à l’enrôlement des jeunes majeurs pour leur permettre de prendre part aux prochaines échéances électorales.

En ce qui concerne le recrutement des agents de la CENI par le CADICEC, la Société Civile, qui estime qu’il y a eu fraude, exige l’annulation de ces résultats. ‘’Les mérites d’avoir un personnel compétent dans cette centrale électorale, c’est de doter la CENI d’un personnel crédible, capable de garantir la transparence dans le traitement des résultats électoraux. Nous fustigions la légèreté selon laquelle le fichier électoral a été fiabilisé par la CENI, cela est caractérisé par l’absence d’enrôlement de plus de 30 millions des jeunes majeurs, en violation de l’article 5 de la constitution, la diaspora, etc. Nous invitons Justin Bitakwira de déployer son arsenal politique auprès de l’Assemblée Nationale’’, a martelé le Président de la SOCIP.

Rôle de l’opposition selon Bitakwira

Pourquoi, enfin, nous sommes pour le dialogue ? Et Pourquoi avons-nous décidé d’être reçu par le Chef de l’Etat ? En répondant à ces questions, Justin Bitakwira se souvient d’un proverbe sénégalais qui souligne que la plus mauvaise roue d’une charrette est celle qui fait plus de bruit. Il pense que faire trop de bruits, sans proposer une solution à la nation n’a aucune importance en ce moment où le pays a besoin des intelligences. L’élu pense, par ailleurs, que le vent ou la tempête souffle sur le continent africain, en général, et dans notre sous-région, en particulier. Toute classe politique d’un pays ou d’une autre qui n’usera pas de toute sagesse va basculer dans un chaos, comme le cas par-ci par-là. A l’en croire, toutes les intelligences de chaque pays doivent s’asseoir autour d’une table pour trouver un consensus afin de traverser la tempête en question. ‘’L’étape actuelle pour notre pays n’est rien différente des années de la perestroïka, partie de la Roumanie ou de l’URSS. Toutes les intelligences doivent se liguer pour voir comment nous pouvons aboutir à des élections apaisées. On ne doit pas faire croire à l’opinion que quand l’on parle du délai constitutionnel, on ne voit que le délai du Chef de l’Etat ou des Députés Nationaux’’, a-t-il expliqué. Par ailleurs, il s’interroge sur les mandats des Sénateurs, des Députés Provinciaux, des Gouverneurs, des Gouvernements provinciaux. Pour lui, c’est une question de l’égalité des chances et l’égalité des droits. Justin Bitakwira, Patron de l’opposition citoyenne, persiste et signe : ‘’le dialogue s’impose, que l’on veuille ou pas’’. C’est ici l’occasion pour lui d’appeler les forces vives de s’accaparer cette initiative, car, c’est pour l’intérêt de toute la nation. ‘’Notre position n’est pas de faire plaisir à qui que ce soit ou faire plaisir à la majorité au pouvoir, non, c’est une question d’objectivité. L’opposition, ce n’est pas une contestation permanente devant le bien, comme devant le mal. A quoi servirait notre conscience alors qu’on la définit comme étant la faculté de savoir distinguer ce qui est bien face à ce qui est mal’’, a dit l’homme d’Etat. Justin Bitakwira, qui pense qu’à la place des contestations permanentes, il y a bel et bien moyen d’œuvrer en faveur de la population, ramène le débat à un autre niveau et donne une mission beaucoup plus raisonnable à l’opposition congolaise dans son ensemble. ‘’Pourquoi à la place des contestations, l’opposition ne peut pas mettre pression sur le gouvernement pour la fin de la mécanisation des agents et fonctionnaires de l’Etat, en particulier les enseignants et ceux qui travaillent chez les expatriés, qui n’ont pas droit à un contrat normal, mais au sous-traitant qui bafouent leur dignité ?’’, s’est-il interrogé.

L’opposition citoyenne

Sans aller par le dos de la cuillère, Justin Bitakwira a parlé de la mission de l’opposition citoyenne qui se veut une opposition responsable, capable de distinguer le bien du mal. ‘’Nous nous présentons ce jour devant vous, comme une nouvelle génération consciente qui peut faire l’opposition autrement, pas celle des injures, de langage ordurier, de haine, de vengeance, du tribalisme ou de régionalisme parce que nous avons vu en France, l’UMP, les Républicains aujourd’hui Sous Nicolas Sarkozy, désigner Strauss Kahn, Directeur de FMI, alors qu’il était du parti socialiste. Nous nous présentons comme une nouvelle génération qui voudrait voir la majorité au pouvoir redistribuer le revenu national équitablement. Pourquoi 600 Km de routes dans un seul coin du pays, aucun 200 m ailleurs ? ’’ A-t-il questionné. Il est allé plus loin, pour fustiger le fait qu’il y a des fonctionnaires, des enseignants, des médecins, des infirmiers et tant d’autres personnes qui travaillent sans être payés, parce que non mécanisés pendant cinq, dix, quinze ans, alors qu’on paie les morts. Cela doit changer, a-t-il promis. Pour l’opposition citoyenne, tout doit revenir à la normale. La gratuité de l’enseignement primaire doit être effective sur toute l’étendue du territoire national ; les congolais doivent avoir le contrat de travail et être payés d’une manière descente ; toutes les provinces doivent avoir la même chance de se développer.

La personne de Bitakwira

Ce Député National a un passé et un parcours riche. Il l’a encore démontré lors de ce grand rendez-vous. Avant toute chose, le parlementaire a cherché, d’abord, a sauvé son image. Bitakwira dit avoir une histoire et un passé riches au point que personne ne peut se prétendre l’avoir fabriqué. ‘’J’ai un destin à gérer et chacun de nous dans cette salle en a un dont il doit en être jaloux. De fois, nous nous croyons arriver, mais c’est notre destin qui nous dévie toujours enfin de continuer la route’’, a-t-il éclairci. Avant de poursuivre que pour nombreux, présents comme absents, quand ils nous suivent à travers les médias, ils ont une idée sombre, caricaturée et l’on nous colle tous les noms des oiseaux. Parlant de son silence prolongé, il a fait savoir que lorsqu’un intellectuel est concentré, c’est que quelque chose se taille. Pour d’autres, a-t-il poursuivi, de quoi nous sommes capables, d’où venons-nous pour nous faire valoir sur une scène politique complexe, compliquée, polluée même, qui fabrique, fait et défait des acteurs politiques. ‘’D’emblée, nous pouvons vous rassurer que nous ne sommes pas des aventuriers nés de la dernière pluie’’.

Kevin Inana





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